Fin d’année parlementaire : Retour sur une session unique au Sénégal avec une opposition ragaillardie

L’assemblée nationale a clôturé sa session ordinaire unique 2022-2023 hier au terme des échanges sur l’orientation du budget 2023. Les ministres des finances et du budget et du travail et des relations avec les institutions ont assisté à la clôture hier comme ils l’ont fait lors de l’ouverture de la session qui n’a pas été sans bilan différemment apprécié.

 

Le 12 septembre 2022, en présence des gendarmes, à l’intérieur même de l’hémicycle, que le nouveau président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Amadou Mame Diop, a été élu dans la soirée du lundi 12 septembre, jour d’une rentrée parlementaire très mouvementée marquée par des bagarres, des insultes, des cris, le micro arraché par le maire Barthélémy Dias. Candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar (BBY), le député-maire de Richard-Toll, peu connu du grand public est annoncé victorieux devant la députée Aminata Touré qui boude la salle très remontée contre le président de la république. Lors de son discours, Amadou Mame Diop promet être le président de tous les députés pour relever les défis d’une assemblée constructive engagée pour le peuple sénégalais qui attend beaucoup d’eux en tant qu’élus.

 

Malgré les incidents qui annoncent la couleur d’une assemblée nationale hétérogène, le vote du bureau s’est fait et le marathon budgétaire s’est est suivi, avec aussi, ses marques. Ministre après ministre, les projets de budget sont successivement votés. Mais lors du passage du ministre de la justice Garde des Sceaux, l’affaire opposant la députée Amy Ndiaye Gniby aux deux députés du PUR (appartenant à la coalition Yewwi Askan wi) fait le tour du monde. Tous les médias font de leur actualité, cette affaire qui s’est produite à l’assemblée nationale sénégalaise. Le député Mamadou Niang qui donne un coup de pied au député de la majorité après le coup de point de Massata Samb. Une affaire qui a fini par augmenter la tension entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition. La destitution de Aminata Touré en janvier 2023 a été aussi un tournant durant cette session.

La représentation parlementaire, plusieurs projets de loi ont été examinés. Le projet de loi n°05/2023 portant sur le contrôle des laboratoires d'essais et d'études dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), le projet de loi n°11/2022 portant abrogation de la loi n°76-03 du 25 mars 1976 relative au traitement de la Lèpre et au reclassement social des lépreux guéris ou mutilés, le projet de loi n°03/2023 relatif aux médicaments, aux autres produits de santé et à la pharmacie, à l'exercice de la chirurgie dentaire et à l'Ordre national des Chirurgiens-dentistes entre autres.

 Il y’a également le projet de loi n°04/2023 autorisant le président de la République à ratifier la Charte africaine des Statistiques, adoptée à Addis-Abeba, le 04 février 2009, le projet de loi n°06/2023 autorisant le président de la République à ratifier la Convention relative à l'entraide judiciaire en matière civile et commerciale entre la République du Sénégal et la République Islamique de Mauritanie et le projet de loi autorisant le président de la république à ratifier la charte africaine sur la sécurité routière, adoptée par les membres de l'Union Africaine, le 31 janvier 2023, à Addis-Abeba, sans oublier le code de l’environnement.

 

Par ailleurs, il faut signaler que lors de cette session parlementaire, toutes les propositions de lois déposées par l’opposition ont été rejetées. Ce que cette opposition fortement représentée au sein de l’assemblée nationale a toujours contesté à l’image de Guy Marius Sagna, Ayib Daffé, Ababacar Abaa Mbaye, Sanou Dione, Cheikh Aliou Bèye, Abass Fall entre autres.  

 Les demandes de mise en place de commissions d’enquête parlementaire ont été rejetées. Cependant, pour la Haute cour de justice il a été demandé de sa mise en place qui a été validée par l’assemblée nationale. Mais elle tarde toutefois à se concrétiser. Une séance de questions d’actualité au gouvernement organisée, de même qu’une séance de questions orales organisée.

La configuration de cette assemblée nationale est inédite. Une 14e législature avec la forte représentation de Yewwi Askan Wi qui veut imprimer sa touche pour équilibrer l’hémicycle avec des débats poussés. Les prochaines sessions prendront leurs marques sur celles précédentes avec ses multiples rebondissements.