«Comment j'ai mis 8 millions de Libyens sur écoute»


«Comment j'ai mis 8 millions de Libyens sur écoute»
Des ingénieurs de la société Bull et des militaires français ont formé, en 2008, les services de renseignement libyens pour placer la totalité du pays sur écoute. Le Figaro a rencontré l'un de ces militaires. Il témoigne en exclusivité.

Les services de renseignement de Kadhafi ont été formés dans le plus grand secret par des cadres d'Amesys, une filiale de Bull, ainsi que par des militaires de la direction du renseignement militaire (DRM). L'information avait été dévoilée mardi par le Wall Street Journal . Le Figaro a retrouvé l'un des militaires chargés de cette formation. «Nous avons mis en route le système d'écoute libyen fin juillet 2008, explique-t-il, sous couvert d'anonymat. Les cadres de Bull étaient très attachés à cette mission qui avait été facturée environs 10 millions d'euros.» Selon lui, c'est l'homme d'affaire franco-libanais Ziad Takieddine qui a fait l'intermédiaire et a géré le volet commercial du produit.

Cette première collaboration pour ce produit d'interception baptisé “Eagle” allait permettre de perfectionner ce tout nouveau logiciel et de le vendre ensuite à d'autres pays. La Libye fournissait alors un laboratoire intéressant puisqu'elle allait permettre à Bull de tester son système sans limite, sur un pays de plusieurs millions d'habitants. «Nous avons mis tout le pays sur écoute, explique notre interlocuteur. On faisait du massif: on interceptait toutes les données passant sur Internet: mails, chats, navigations Internet et conversation sur IP.» La Libye présentait également l'avantage d'être techniquement facile à placer sur écoute, puisque c'était un pays consommateur de contenus Internet, mais très faible producteur de contenus. «En se branchant sur l'interconnexion internationale, nous avions déjà 98% du trafic, il y avait très peu de points de captures.» Facebook, Twitter, Skype, Yahoo mail, Gmail… Rien n'échappait aux yeux de Tripoli.

Trois niveaux d'intervention
Avant la révolution, l'interception en Libye était organisée en trois niveaux d'intervention. Au premier niveau se trouvait «l'opérateur de base» chargé de suivre des personnes suspectes. «Toutes les données arrivaient sur un serveur. Cet agent, qui était une petite main, était chargé de les éplucher et de rédiger des rapports.» Une première mission française a été organisée pour former ces agents à l'interception de masse. «Nous leur avons appris comment trouver des cibles dans le flow massif du pays et nous avons travaillé sur des cas d'école: par exemple, comment placer une université sous interception et trouver des individus suspects en fonction de mots clefs.» Le formateur se rappelle précisément d'un entrainement sur un de ces cas d'école: «On leur avait montré comment trouver tous les Libyens qui allaient sur lefigaro.fr et sur lemonde.fr.»

Le second niveau hiérarchique était celui des analystes qui configurent les interceptions au niveau national et qui définissent des mots clefs. Ces officiers étaient également chargés de faire remonter les informations au niveau de l'état-major. «Nous avons formé une vingtaine de ces officiers sur trois sites à Tripoli: l'un pour l'armée, l'autre pour la police et le dernier appartenait au gouvernement.»

Des officiers impatients
Les cadres français étaient également en contact avec le troisième et dernier niveau hiérarchique, celui de l'état-major libyen. Les militaires français et les cadres de Bull étaient notamment en relation directe avec Abdallah Senoussi, beau frère de Kadhafi et chef des services secrets libyens. L'homme est tristement célèbre pour avoir été condamné par contumace pour son implication dans l'attentat du vol 772 d'UTA dans lequel périrent en 170 personnes en 1989, abattues en vol par un missile. «C'est lui qui négociait les fonctionnalités du produit et qui nous donnait des directives», révèle notre interlocuteur.

À la fin des trois semaines de formation, les officiers libyens ne cachent pas leur impatience de lancer les interceptions. «Ils étaient comme des fous. Ils n'arrêtaient pas de nous demander quand ils allaient pouvoir commencer.» Du coup, dès le lancement massif des interceptions à la fin de l'été 2008, ils font «planter»le serveur. «Nous avons dû faire plusieurs opérations de maintenance pour perfectionner Eagle. Le produit a vraiment été opérationnel à partir du début de l'année 2010, suite à une importante mise à jour du système.» Une version du logiciel Eagle, conforme à la loi, est utilisée en France depuis 2009.


( Lefigaro ) 
Jeudi 1 Septembre 2011




1.Posté par papy le 01/09/2011 17:53
N'empeche toute la technologie son regime est TERMINE et lui meme en fuite.
Il faut TOUJOUR se souvenir de la Volonte du Bon DIEU Createur de cet univers dont nous pensons matriser mais que neni.
Ou est Khaddafi??? wanted death or alive avec un REWARD $1.000.000.

2.Posté par Ass le 02/09/2011 00:58
Ils avaient fait la m^me chse au senegal durant le sommet de l'oci et aussi pendant le fesman d'ailleurs la scoiété n'est toujours pas payée de ses cryptos. et c'est karim wade en personne qui pilote ce projet. j'ai les preuves de ce que je dis

3.Posté par test censure le 02/09/2011 16:12
test

4.Posté par PAPA CEDRI CNDIAYE le 02/09/2011 16:28
TOUTES CES ENTREPRISES ET AUTORITES OCCIDETALES SONT DONC RESPONSABLES DES MILLIONS DE MORTS DE BLESSES ET DE PRISONNIERS DANS LE MONDE DES DICTATURES; elles aident les autocrates POUR JUSTE SE FAIRE DE L ARGENT AVEC LEUR TECHNOLOGIES ASSASSINES. POURQUOI N EXIGEnt T ELLES PAS LA MEME RIGUER ET LA MEME TRANPARENCE QUE CELLES EN COURS DANS LEUR PAYS POUR CE QUI EST DES ECOUTES TELEPHONIQUES OU INTERNET?WADE A INSTALLE DU MATERIEL CHINOIS POUR NOUS ECOUTER POUR NOUS ESPIONNER MAIS CELA N A PAS EMPECHE LA REVOLUTION DU 23 JUIN ET DU 27 JUILLET ET N EMPECHERA PAS SON DEPART IMMINENT CELUI DE SA FAMILLE ET DE SON REGIME DECADENT. VIVE LE SENEGA VIVE L AFRIQUE LIBRES VIVE LA REPUBLIQUE LA LIBERTE LA JUSTICE



Dans la même rubrique :