Cartes falsifiées, comptes détournés : la SR dynamite un réseau de cyber-escrocs à Dakar


La Section de recherches (SR) de Dakar vient de frapper un grand coup en mettant fin aux activités d’un réseau d’escroquerie financière d’une rare sophistication, selon des éléments obtenus par Libération.

L’affaire avait débuté par une plainte contre X pour fraude bancaire, mais elle a rapidement révélé une organisation structurée, capable de manipuler identités, lignes téléphoniques et systèmes financiers mobiles.

 

 Des semaines d’enquête pour remonter la filière

 

 

Suite à la plainte initiale, la SR a lancé des investigations en profondeur.

Plusieurs semaines de filatures, recoupements techniques et opérations de renseignement ont permis d’identifier un réseau opérant selon une méthode bien huilée.

 

Les mis en cause fabriquaient de fausses cartes nationales d’identité, supports essentiels pour effectuer des changements irréguliers d’abonnés sur des numéros de téléphone soigneusement ciblés.

 

Une fois ces numéros détournés, ils réinitialisaient les codes d’accès bancaires des victimes, ouvrant la voie à des virements frauduleux vers des comptes Orange Money et Wave créés uniquement pour leur activité criminelle.

 

 Saisies importantes lors des perquisitions

 

 

Les perquisitions menées dans leurs domiciles ont permis de mettre la main sur un arsenal digne d’un laboratoire de fraude :

 

  • six fausses cartes nationales d’identité,

  • de nombreuses cartes SIM prêtes pour les opérations,

  • un faux billet de 10.000 FCFA,

  • des cachets administratifs falsifiés,

  • et divers supports électroniques servant à détourner les lignes et les accès.

 

 

Ce matériel confirme que le réseau était organisé, méthodique et actif depuis plusieurs mois.

 

Un train de vie financé par la fraude

 

 

Les enquêteurs ont également mis au jour un élément révélateur : les mis en cause avaient récemment loué un bar-restaurant, financé intégralement grâce aux revenus de leurs activités illicites.

Les flux suspects analysés montrent clairement un blanchiment de capitaux, venant boucler la chaîne criminelle.

 

Le préjudice total déjà évalué dépasse 100 millions de FCFA, un montant susceptible d’augmenter à mesure que d’autres victimes potentiellement silencieuses se manifesteront.

 

Quatre interpellations, mais l’enquête continue

 

 

À ce stade, quatre individus ont été interpellés pour :

 

  • association de malfaiteurs,

  • faux et usage de faux,

  • usurpation de lignes téléphoniques,

  • blanchiment de capitaux.

Lundi 8 Décembre 2025
Dakaractu



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