Hymne national américain hué, vacances annulées aux États-Unis, produits boycottés: la guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump avec l'annonce de droits de douane braque de nombreux Canadiens qui, ulcérés, veulent eux aussi répliquer.
"Il faut réagir", lance Huguette Beaudoin dans son supermarché de Montréal. La Canadienne a un nouveau rituel quand elle fait ses courses: regarder la provenance des aliments qu'elle achète.
"Ce que fait Donald Trump au Canada, je trouve ça complètement dégueulasse", raconte la femme de 80 ans, scrutant attentivement une boîte de préparation de soupe à l'oignon.
Pour elle, pas question d'acheter un produit des Etats-Unis, quitte à se priver de certains aliments. Soulignant l'absurdité de la situation, elle rappelle que "le Canada a toujours été un allié". "Nos soldats ont toujours combattu aux côtés des Etats-Unis."
Après l'annonce de droits de douane de 25% sur les produits canadiens, une menace mise en pause lundi pour 30 jours selon Ottawa, le Premier ministre Justin Trudeau a encouragé ses compatriotes à acheter des produits locaux et à passer leurs vacances sur le sol national.
Un mouvement qui prend de l'ampleur: sur les réseaux sociaux, des listes de produits américains à boycotter circulent largement et des provinces ont menacé de cesser de vendre toutes les boissons alcoolisées américaines dans les magasins qu'elles contrôlent.
Un manque à gagner non négligeable pour les producteurs: en Ontario, province la plus populeuse du Canada, la société d'Etat vend pour près de 1 milliard de dollars canadiens (667 millions d'euros) en vin, bière et spiritueux américains.
"Le Canada n'a pas commencé ce combat avec les États-Unis, mais soyez sûrs que nous sommes prêts à le gagner", a déclaré Doug Ford, son Premier ministre.
- "Des mensonges" -
D'autres Canadiens comme Pamela Tennant, qui habite en Ontario, ont décidé d'annuler un voyage. Cette dernière, qui avait prévu de se rendre en Caroline du Sud en mars, a changé d'avis et restera au Canada. Ce sont les déclarations du président américain voulant faire du Canada le 51e Etat des Etats-Unis qui l'ont décidé.
"J'ai peur que les Américains finissent par croire ce que dit Trump", et se mettent à être plus agressifs avec les Canadiens, à l'image de Donald Trump, explique-t-elle à l'AFP. "Il dit au monde entier que nous sommes de mauvaises personnes et que nous avons profité d'eux", mais ce sont "des mensonges", insiste-t-elle.
Le boycott aura un effet sur des producteurs et entreprises américaines mais le Canada reste "un marché relativement petit" et l'impact sera "avant tout symbolique", estime Julien Frédéric Martin, professeur au Département des sciences économiques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM).
En revanche, un boycott du tourisme "pourrait avoir un effet économique significatif" pour des Etats américains, notamment le Maine, la Floride, la Californie et l'Arizona, estime Lorn Sheehan, professeur spécialisé en tourisme à l'Université Dalhousie.
Les Etats-Unis sont la première destination de vacances pour les Canadiens et, en 2023, plus de 25 millions de déplacements ont été effectués vers les États-Unis pour le travail, les voyages ou l'achat de produits.
Symbole de l'interconnexion entre le Canada et les Etats-Unis, les ligues de hockey sur glace et de basket s'étendent sur les deux pays. Et le week-end dernier, l'hymne national américain a été hué à plusieurs reprises par des supporters canadiens, un fait rarissime.
"Il y a toujours eu un antiaméricanisme latent au Canada et, avec M. Trump, il y a une montée réelle", estime Guy Lachapelle, professeur à l'Université Concordia.
Mais le mouvement de boycott actuel est un moyen de pression qui est dirigé "moins contre les États-Unis en tant que tels qu'envers les politiques de Trump et la présidence américaine", polarisantes et qui incarnent un "populisme" qui correspond moins aux valeurs canadiennes, ajoute-t-il.
"Il faut réagir", lance Huguette Beaudoin dans son supermarché de Montréal. La Canadienne a un nouveau rituel quand elle fait ses courses: regarder la provenance des aliments qu'elle achète.
"Ce que fait Donald Trump au Canada, je trouve ça complètement dégueulasse", raconte la femme de 80 ans, scrutant attentivement une boîte de préparation de soupe à l'oignon.
Pour elle, pas question d'acheter un produit des Etats-Unis, quitte à se priver de certains aliments. Soulignant l'absurdité de la situation, elle rappelle que "le Canada a toujours été un allié". "Nos soldats ont toujours combattu aux côtés des Etats-Unis."
Après l'annonce de droits de douane de 25% sur les produits canadiens, une menace mise en pause lundi pour 30 jours selon Ottawa, le Premier ministre Justin Trudeau a encouragé ses compatriotes à acheter des produits locaux et à passer leurs vacances sur le sol national.
Un mouvement qui prend de l'ampleur: sur les réseaux sociaux, des listes de produits américains à boycotter circulent largement et des provinces ont menacé de cesser de vendre toutes les boissons alcoolisées américaines dans les magasins qu'elles contrôlent.
Un manque à gagner non négligeable pour les producteurs: en Ontario, province la plus populeuse du Canada, la société d'Etat vend pour près de 1 milliard de dollars canadiens (667 millions d'euros) en vin, bière et spiritueux américains.
"Le Canada n'a pas commencé ce combat avec les États-Unis, mais soyez sûrs que nous sommes prêts à le gagner", a déclaré Doug Ford, son Premier ministre.
- "Des mensonges" -
D'autres Canadiens comme Pamela Tennant, qui habite en Ontario, ont décidé d'annuler un voyage. Cette dernière, qui avait prévu de se rendre en Caroline du Sud en mars, a changé d'avis et restera au Canada. Ce sont les déclarations du président américain voulant faire du Canada le 51e Etat des Etats-Unis qui l'ont décidé.
"J'ai peur que les Américains finissent par croire ce que dit Trump", et se mettent à être plus agressifs avec les Canadiens, à l'image de Donald Trump, explique-t-elle à l'AFP. "Il dit au monde entier que nous sommes de mauvaises personnes et que nous avons profité d'eux", mais ce sont "des mensonges", insiste-t-elle.
Le boycott aura un effet sur des producteurs et entreprises américaines mais le Canada reste "un marché relativement petit" et l'impact sera "avant tout symbolique", estime Julien Frédéric Martin, professeur au Département des sciences économiques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM).
En revanche, un boycott du tourisme "pourrait avoir un effet économique significatif" pour des Etats américains, notamment le Maine, la Floride, la Californie et l'Arizona, estime Lorn Sheehan, professeur spécialisé en tourisme à l'Université Dalhousie.
Les Etats-Unis sont la première destination de vacances pour les Canadiens et, en 2023, plus de 25 millions de déplacements ont été effectués vers les États-Unis pour le travail, les voyages ou l'achat de produits.
Symbole de l'interconnexion entre le Canada et les Etats-Unis, les ligues de hockey sur glace et de basket s'étendent sur les deux pays. Et le week-end dernier, l'hymne national américain a été hué à plusieurs reprises par des supporters canadiens, un fait rarissime.
"Il y a toujours eu un antiaméricanisme latent au Canada et, avec M. Trump, il y a une montée réelle", estime Guy Lachapelle, professeur à l'Université Concordia.
Mais le mouvement de boycott actuel est un moyen de pression qui est dirigé "moins contre les États-Unis en tant que tels qu'envers les politiques de Trump et la présidence américaine", polarisantes et qui incarnent un "populisme" qui correspond moins aux valeurs canadiennes, ajoute-t-il.
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