Rapport annuel des enfants en situation de vulnérabilité : La directrice de la protection judiciaire et sociale annonce un taux de 84% d’enfants placés sous mandat de dépôt et appelle à des solutions alternatives


La Direction générale de la Protection judiciaire et sociale, a réuni ce mardi 18 mars 2025 tous les acteurs institutionnels (magistrats, ministère de la famille et des solidarités, ministère de l’intérieur, acteurs privés, associations, ONG) et les partenaires techniques et financiers pour discuter des résultats de la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité. Le but de cet atelier est de faire le partage et la vulgarisation du rapport annuel.
Selon la directrice générale de la protection judiciaire et sociale Aïcha  Gassama Tall, ce qui est ressorti du rapport annuel démontre de véritables efforts consentis par l’État du Sénégal. À ce propos, elle informe que la direction générale de la protection judiciaire et sociale dispose de 12 infrastructures dont 4 centres de sauvegarde, 4 centres de premier accueil (CPA), 3 centres polyvalents et 1 centre d’adaptation sociale pour la prise en charge de 5. 297 enfants dans des sections scolaires et dans des filières d’initiation et d’apprentissage professionnel en 2023. 
À côté de ces centres, 48 services AEMO qui sont des services de l’action éducative et de protection sociale en milieu ouvert sont implantés dans tous les ressorts de tribunaux de grande instance et de tribunaux d’instance au cours de l’année 2023. Seulement, il n’y a pas suffisamment de services de prise en charge, a-t-elle indiqué. Car, si l’on fait le ratio, l’on dénombre 97 enfants voir 102 enfants dans certaines localités comme Ziguinchor. Alors que la norme internationale exige 2 éducateurs pour 97 enfants. Malgré ces difficultés, la directrice a tenu à souligner des résultats satisfaisants au niveau du CFEE, du BFEM et de l’entrée en sixième. Pour preuve, 48% de réussite ont été enregistrés contre 66% pour le certificat d’aptitude professionnelle et 100% pour le certificat de spécialité. Cependant, la directrice a attiré l'attention de nombreux enfants placés sous mandat de dépôt. Elle considère que les enfants qui sont en conflit avec la loi et placés sous mandat de dépôt sont devenus récurrents. Si l’on en croit ses dires, 84% des enfants sont concernés par les dossiers qui sont en procédure de flagrant délit, contre 76% des enfants dont leurs dossiers sont à l’instruction. Ce qui pour elle contraste avec l’article 576 du code de procédure pénale qui dit que le juge d’instruction ne peut placer un enfant en maison d’arrêt que si la mesure est indispensable ou s’il n’y a aucune autre disposition.
 
C’est pourquoi, elle appelle les autorités à construire plus de centres afin que les juges aient une bonne alternative pour pouvoir faire une bonne application de l’article 576 du code de procédure pénale.
Mardi 18 Mars 2025
Dieynaba Agne



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