Omar Sy: "Retourner bosser après Intouchables m'a rendu sage"


Omar Sy: "Retourner bosser après Intouchables m'a rendu sage"
Mercredi 19 novembre, Omar Sy sera à l'affiche d'un nouveau film dans les cinémas belges: "De l'autre côté du périph'" (un film dont nous vous parlerons plus tard). Le comédien français, de passage à Bruxelles durant son "année sabbatique aux Etats-Unis", est revenu sur le film qui l'a propulsé dans le firmament du cinéma: "Intouchables".

"Intouchables" a décollé. Comment avez-vous fait pour continuer à tourner des films normalement?
On n'a pas le choix. Quand on est sur un tournage, on nous apprend que c'est la chose la plus importante au monde. On ne peut plus faire quelque chose d'autre ou penser à autre chose. A un moment donné, on a l'impression qu'il n'y a que ça qui compte. Donc, dans ma vie, il se passait un truc extraordinaire. J'avais des chiffres énormes tous les matins et même si ça décollait et ça volait un peu, on est rattrapé par la réalité. Il y a un tournage, il faut faire un film, il faut tourner des scènes: tout le monde est prêt, on y va. Quelque part, ça a été une bonne chose. Ca m'a permis de faire cet exercice: mettre ce succès entre parenthèses et d'aller travailler. Du coup, j'ai eu ce réflexe. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus simple à gérer. Vu ce que c'est devenu, tourner dès le lendemain a été une bénédiction. J'espère que ça m'a rendu sage.

Intouchables, les Césars... Vous avez directement enchaîné les tournages: vous fonctionnez au feeling ou bien vous ressentez une certaine pression à faire des films qui seront bons?
Ah non, je n'ai pas cette pression justement parce que j'ai commencé le lendemain. Quand je dis que ça a été une sorte de bénédiction, c'est que, finalement, si j'étais resté chez moi à regarder les chiffres qui grimpaient, j'aurais peut-être eu le vertige. Sauf que j'étais déjà redescendu, j'étais au travail. J'étais reparti. Je faisais ce que j'aime faire. Je n'ai pas cette pression parce que tout ça était inattendu. Et c'est beau parce que c'était inattendu. Alors maintenant, si je me mets à calculer, ce sera moins beau. J'ai toujours fonctionné à l'instinct. Je n'avais pas prévu de faire ça de ma vie, je n'avais pas prévu d'être là avec vous aujourd'hui... Je ne vais pas commencer à prévoir des trucs puisque ce que j'avais prévu apparemment n'a pas fonctionné. Donc ça ne sert à rien de prévoir. Je ne suis pas du tout dans le calcul, je suis dans l'instinct. Je suis un instinctif.

Depuis le succès d' "Intouchables", recevez-vous des scénarios que vous ne pensiez pas recevoir?
Je reçois toujours le même type de scénario, plus d'autres. Par exemple, l'"Ecume des Jours" de Michel Gondry, ça, je pense que c'est "Intouchables" qui m'aide à avoir ce genre de rôles-là. C'est ce que j'appelle mon premier "rôle de vrai acteur", parce que c'est venu après "Intouchables". Il y a toujours les mêmes et il y en a d'autres. Ce qui est bien, c'est qu'il y en a plus en quantité mais en diversité aussi. Je suis très content.

En parlant de diversité, est-ce que vous avez des propositions américaines?
Pa't'encore (sic). Je peux vous montrer des films que j'ai faits aux Etats-Unis mais ça n'a rien à voir avec le cinéma. Ce sont des films de vacances et de famille! (Rires). J'en ai fait plein. J'en ai dans mon téléphone, d'ailleurs!

Vous dites que vous travaillez à l'instinct et que vous ne prévoyez rien mais vous êtes tout de même parti aux Etats-Unis...
(Sourire) Ah oui, les vacances, ça se prévoit toujours...

Mais ce ne sont pas uniquement des vacances.
Si, si, si! Ce ne sont que des vacances. C'est plus long. On appelle ça une année sabbatique. Clairement, ce départ aux Etats-Unis est un congé sabbatique. Après, il y a le film "Intouchables", étonnant, surprenant, car un an après, il continue d'exister et va représenter la France aux Oscars. Donc oui, il y a des choses à faire là-bas pour le film. Mais après tout ce que m'ont apporté ce film et les réalisateurs, je leur dois bien ça. Donc, effectivement, j'ai un peu de boulot là-bas pour la campagne pour le film aux Oscars. Le film, uniquement. Le but n'est pas de de faire tout ce qui pourrait être en faveur de ma nomination... Mais c'est vraiment le hasard. Quand je suis parti, il n'était pas du tout question des Oscars. Le film était déjà loin. La décision avait été prise en fin d'année, donc ça n'a rien à voir... Hasard ou coïncidence ou destin, je n'en sais rien. Comme quoi, il ne sert à rien de prévoir...

Oui, mais partir un an, aux Etats-Unis, en famille... Vous le faites quand même aussi pour perfectionner votre anglais? Et donc, être plus proche d'un rôle éventuel...
C'est sûr que je ne suis pas totalement fou. J'apprends l'anglais deux heures par jour. Si il y a un rôle qui peut se faire, c'est bien de parler mieux anglais que mon anglais actuel. J'ai pris un agent, j'ai une publiciste. Mais pour moi, tout ça, ce sera pour mon retour en France... Mais, bien sûr, c'est pour être prêt au cas où. La technique, c'est que je ne prévois pas. Je ne planifie pas. Mais j'ouvre. Ouvrir, c'est être prêt quand même.
Vendredi 14 Décembre 2012
7sur7




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