Marché d’intérêt national : Ces pratiques continues qui plombent le démarrage correct des activités…


Construit par l’État du Sénégal pour un montant de 55 milliards de francs, le marché d’intérêt national dont la phase opérationnelle a été lancée le 1er Septembre dernier, peine toujours à voir ses activités atteindre leur vitesse de croisière. C’est du moins l’avis du directeur général de la société d’exploitation dudit marché Abou Mbaye. 

Selon lui, malgré le démarrage des activités de ce marché, le premier en Afrique de l’Ouest, les gros commerçants et opérateurs continuent de s’adonner à des pratiques malsaines dans les marchés qui ont tendance à impacter leurs activités au quotidien. Cela du fait de l'absence de mesures réglementaires de la part des autorités.  « Le début était difficile, mais on a travaillé pour que le marché soit opérationnel et aujourd’hui pour les magasins, nous sommes à un taux de remplissage qui avoisine 52 à 57 %. C’est vrai que les gens y viennent et se renseignent mais le seul hic qui empêche le marché d’atteindre sa vitesse de croisière, c’est le manque de mesures réglementaires. 

Dans tous les marchés d’intérêt national qui sont dans le monde, l’État a pris des mesures réglementaires qui font que personne ne peut vendre ailleurs des produits frais en dehors du marché d’intérêt national. Aujourd’hui les gens qui ont pris des magasins sont prêts à démarrer leurs activités mais le problème c’est qu’en dehors du marché intérêt national, il y a des marchés clandestins, des marchés annexes qui gravitent autour du marché d’intérêt national ou encore des gros porteurs qui continuent de stationner dans les ruelles et dans certains marchés pour écouler leurs produits à partir de leurs camions. Tout ça donne place à un manque de sécurité, un manque d’organisation et un manque de contrôle de la qualité des produits qui fait que le seul lieu dédié à la vente de produits où on doit acheter en gros et vendre en gros, c’est le marché d’intérêt national. », déplore Abou Mbaye. 

Ce qui est non sans conséquences. Si l’on se fie au directeur général, ce manque de mesures réglementaires entraîne des pertes énormes sur le fonctionnement de nos activités du marché. C’est dans ce cadre qu’il interpelle les autorités, le ministère du commerce et le gouverneur de Dakar, notamment à prendre de fermes mesures par rapport à de telles pratiques. « Il y a des pertes énormes sur nos activités parce qu’il n’y a pas encore de mesures prises dans le sens de mettre fin à l’anarchie. Aujourd’hui l’exploitation est opérationnelle, mais sans les mesures règlementaires, le marché ne pourra jamais atteindre sa vitesse de croisière. C’est pourquoi nous sollicitons cet accompagnement de la part des autorités pour que des mesures réglementaires puissent être prises pour dire par exemple les gros porteurs qui transportent des fruits et légumes vont désormais stationner à Diamniadio et à partir de là, les petites voitures vont assurer le transport en ville. Et ça a plusieurs avantages parce qu’à partir d’ici on pourra avoir une visibilité sur les prix surtout de l’oignon et de la pomme de terre, l’autre chose aussi, cest qu'on pourra avoir une visibilité sur la qualité des produits et cela rendra plus fluide la capitale avec les gros porteurs qui stationnent un peu partout à Dakar. Et je pense que si on ne prend pas des mesures réglementaires dans ce sens, ce serait inutile de construire un tel marché avec 55 milliards qui constitue une première expérience pour la sous-région », a invité Abou Mbaye...
Samedi 10 Décembre 2022




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