Le Sénégal a inscrit ce mercredi une date historique dans son calendrier républicain. Pour la première fois, la diaspora sénégalaise a été célébrée lors d’une Journée nationale qui lui est entièrement dédiée, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio.
Présidée par le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, en présence du Premier ministre Ousmane Sonko, du président de l’Assemblée nationale et de nombreux membres du gouvernement, cette cérémonie marque un tournant dans les relations entre l’État et ses ressortissants établis à l’étranger : « Mr le président de la République, votre présence est un signal fort. Elle témoigne de votre volonté claire de refonder les relations entre l’État du Sénégal et sa diaspora », a salué Babacar Diop, représentant des Sénégalais d’Amérique du Nord et d’Océanie, devant diplomates et personnalités.
Au-delà du protocole, l’événement consacre officiellement la diaspora comme partenaire central du projet national. Désormais qualifiée de “15ᵉ région” du Sénégal, elle pèse lourd dans l’économie : ses transferts de fonds représentent environ 10 % du PIB national, sans compter son rôle dans l’innovation, le développement local et le rayonnement culturel du pays.
Pour rappel, l’initiative trouve son origine dans les échanges entre le président Faye et la communauté sénégalaise des Émirats arabes unis en 2024. Validée en Conseil des ministres en mai 2025, elle s’est concrétisée par un décret adopté à la mi-juillet fixant le 17 décembre comme Journée nationale de la diaspora. Depuis son installation, le nouveau gouvernement place la diaspora au cœur de sa vision d’un Sénégal « souverain, juste, prospère et solidaire ».
Des doléances sans détour devant le président de la République
Mais la journée n'a été qu’une succession de discours convenus. Au CICAD, les représentants des communautés expatriées ont exposé sans fard leurs difficultés quotidiennes : lourdeurs administratives pour obtenir passeports, visas et titres de séjour, obstacles à l’investissement au pays, défis de l’immigration irrégulière, problèmes d’éducation, de santé et de logement. « Excellence, monsieur le président de la République, Mesdames et Messieurs, la diaspora ne demande ni aumône ni pitié. Nous demandons simplement d’être reconnus comme des partenaires à part entière dans la construction du Sénégal de demain », a plaidé Babacar Dièye, président de l’association des ressortissants sénégalais au Maroc. « Nous sommes prêts à investir au Sénégal, mais nous avons besoin d’un environnement favorable : une sécurité juridique, une simplification administrative, un accompagnement technique et des infrastructures fiables. »
Vers un ministère dédié ?
Parmi les propositions émises figurent la création d’un Haut Conseil des Sénégalais de l’extérieur et d’un ministère exclusivement chargé des questions diasporiques. Des pistes qui témoignent de la volonté de bâtir un cadre institutionnel pérenne, au-delà des initiatives ponctuelles.
Deux panels de haut niveau ont ponctué la journée : l’un consacré aux « mécanismes d’accompagnement des Sénégalais de l’extérieur », l’autre à la « mobilisation du capital humain de la diaspora : enjeux et défis ».
Le gouvernement entend désormais capitaliser sur l’apport multidimensionnel de ces talents expatriés social, culturel, entrepreneurial et innovant. Une ambition qui devra se traduire par des mesures concrètes pour transformer cette reconnaissance symbolique en partenariat opérationnel.
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