M. Moustapha BA : un Messi à la place Peytavin


Coup  d'éclat médiatique et haut fait d’arme historique  du nouveau argentier Mouhamadou M.BA, l’administration financière et budgétaire du Sénégal a réussi le placement  en une séance unique    près de  200 milliards en obligations assimilables du trésor (OAT ),  avec des maturités courtes  de trois (3), cinq (5) et sept (7) ans.

Les taux d’amortissement seront de  6,33% pour la maturité de l’OAT   7 ans ( montant ( 50  milliards ),  6,03% pour l’OAT-5 ans (montant  21 milliards ) et  5,82% pour l’OAT - 3 ans ( montant de 129 milliards).

L’équipe de la place Peytavin aura réussi à négocier dur sur les taux d’intérêt ainsi le placement fait épargner notre pays  au moins  50 points de base par rapport aux  placements similaires de titres publics  des autres pays de  l’UEMOA et de la sous région. Un vote de confiance manifeste sur la solidité du  cadre  macroéconomique du pays, l’efficacité de l’administration fiscale et douanière, les projections de croissance à 8% réitérées par le Fmi durant son exercice de revue  de mars 2023  et surtout  l’anticipation des revenus du gaz et pétrole.  

Et pourtant depuis Janvier 2023 nous vivons un marché  financier régional tres hesitant pour les appels à l’épargne des états de l’Union ainsi le Burkina, le Togo,  la Guinée Bissau et le Mali   ont été recalés, leurs émissions sur des montants modestes – moins de 30 milliards – n’ont pas atteint les taux de couvertures adéquats, le marche’ financier est devenu prudent et hyper sélectif sur la qualité de signature de nos états.

Même la côte d’ivoire qui pèse 40% du PIB de l’Union en plus d’être l’unique hub financier et bancaire sous – régional  subit la nervosité du marché, en Février son emprunt de 85 milliards n’a pu mobiliser que 22 milliards, un taux de couverture humiliant pour la première puissance économique de la zone. Abidjan à dû revoir son niveau de  placement à la baisse et concéder 100 points au dessus du taux moyen sur le marche’ pour les titres avec les mêmes maturités. Le relèvement des taux de la BCEAO aspire trop de liquidités aux marché financier sous régional  et ceci au grand dam des États et des entreprises qui ont beaucoup de difficultés à financer et se refinancer. Le loyer de l’argent dans notre sous – région ne favorise pas la relance économique de nos pays.
Heureusement pour le Sénégal, la discipline budgétaire imposée par le nouveau ministres de finances et la surveillance par le ministre himself de la trésorerie publique ont permis à notre pays d'éviter les appels intempestifs au marche’ régional au moment où les niveaux d'épargne dans la zone semble affectés  voire asséchés  par la politique des taux de la BCEAO et la baisse de revenus des populations dans  l’union .

Comme une comptable d’épicerie, le Ministre des finances M.M Ba est particulièrement méticuleux dans la surveillance et le suivi  comptes publiques et les analystes sur le marché des titres semblent le lui rendent  à merveille d’où l’emprunt réussi de 200 milliards pour le trésor du Senegal  au moment ou d’autres pays peinent à lever 50 milliards de Fcfa. 

Bosquiers pour les AET intimes ; et Messi dorénavant pour tout le monde, il gère l’axe financier et économique du pays  avec prudence et brio dans sa discrétion légendaire, droit dans ses bottes de commis de l’etat efface’.

Reste à l’attendre sur la restructuration globale de la dette avec nos Eurobonds affectés par la nouvelle politique des taux ruineuse de la Fed américaine, l’apurement de la dette intérieure pour injecter plus de liquidité au profit de nos pme  et enfin la mise aux normes internationaux de la nomenclature budgétaire pour les futurs revenus pétroliers et gaziers.  Des défis urgents à la hauteur de Messi.  
 
                                                        Moustapha DIAKHATE
                                                        Ex C S Primature
                                                        Consultant finance d’infrastructure
Vendredi 31 Mars 2023
Dakaractu




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