Levée de l'immunité parlementaire du député Farba Ngom : Un acharnement judiciaire dénoncé par ses avocats


Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, Me Oumar Youm, avocat de Farba Ngom, a vigoureusement dénoncé les manœuvres judiciaires et politiques visant son client, député de la coalition Takku Wallu Sénégal. L’élu est accusé de blanchiment d’argent à la suite d’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF). Selon la défense, ces accusations s’apparentent davantage à un acharnement politique qu’à une procédure judiciaire fondée.

 

Un contexte de tensions politiques

 

Me Oumar Youm a pointé du doigt une escalade des attaques à l’encontre de Farba Ngom. Ces dernières auraient été amplifiées par les propos du Premier ministre Ousmane Sonko, qui, lors d’une visite à Aniam (fief de Farba Ngom), aurait laissé entendre qu’aucun “opposant milliardaire” ne devrait prospérer au Sénégal. “Ce climat d’intimidation s’est concrétisé par une demande de levée d’immunité parlementaire, marquée par des irrégularités flagrantes et des motivations douteuses”, a déclaré l’avocat.

 

Procédure irrégulière : les griefs des avocats

 

Pour la défense, les violations des droits de Farba Ngom sont multiples. Me Youm a dénoncé :

1. L’ingérence de l’exécutif : “La demande de levée d’immunité émanant du parquet financier semble être une commande politique dictée par le Premier ministre. Aucune autorité judiciaire de jugement n’a été saisie.”

2. Des perquisitions illégales : En avril et mai 2024, des perquisitions auraient été menées sur les propriétés de Farba Ngom à Diamniadio, bien avant la transmission du rapport de la CENTIF au parquet en décembre 2024. “Ces actions, en violation des procédures, visaient à préconstituer des preuves”, a affirmé Me Youm.

 

Farba Ngom : une cible politique ?

 

Les avocats assurent que Farba Ngom n’a commis aucune infraction pénale. Selon eux, les accusations portées reposent uniquement sur son succès politique et son influence dans la région de Matam. “Farba Ngom n’a jamais géré de fonds publics, ni bénéficié de marchés publics. Il est simplement visé parce qu’il est un membre influent de l’opposition”, a martelé Me Youm.

 

Une tentative d’asphyxie financière

 

Outre les accusations de blanchiment, les avocats de Farba Ngom dénoncent des enquêtes fiscales visant trois de ses sociétés : “Ces enquêtes sont une tentative d’étranglement économique et fiscal”, a ajouté l’avocat, en dénonçant une “instrumentalisation des institutions pour régler des comptes politiques”.

 

Un appel à l’Assemblée nationale

 

Les avocats ont conclu en demandant à l’Assemblée nationale de rejeter la demande de levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Ils critiquent l’absence de preuves tangibles dans le dossier soumis par le parquet financier, qualifié de “vide”. “L’Assemblée nationale ne peut pas se laisser instrumentaliser dans une procédure qui piétine les principes fondamentaux de la vie parlementaire et de l’État de droit”, a averti Me Youm.

 

Un test pour la justice sénégalaise

 

Cette affaire met à l’épreuve l’indépendance de la justice sénégalaise, souvent accusée de subir des pressions politiques. La coalition Takku Wallu Sénégal appelle à une justice impartiale et équitable, loin des “règlements de comptes”.

 

Reste à voir si l’Assemblée nationale donnera suite à cette demande controversée, ou si elle refusera de lever l’immunité de Farba Ngom, en écho à la clameur de ses avocats.

Mercredi 22 Janvier 2025
Dakaractu



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