Infanticide : Une mère et sa fille risquent 5 ans de réclusion criminelle.

Une affaire d'Infanticide a atterri ce mardi 16 février devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar. En effet, Ndakhté Diané et sa mère Amy Colé Guèye, ont été jugées ce mardi 16 février 2021 pour infanticide ainsi que son petit-ami Hamady Baldé poursuivi pour inhumation d'une personne sans autorisation.


Revenant aux faits, l'accusée Ndakhté Diané a déclaré devant le prétoire que sa mère n'a été  au courant de sa grossesse qu'au 3e mois. En classe d'examen, l'accusée a soutenu n'avoir jamais caché sa grossesse, car elle avait continué ses études. Seulement, elle avoue à la Chambre n'avoir jamais effectué de visite prénatale. 
Dans la foulée, elle reconnaît avoir accouché dans la chambre de sa mère pendant que cette dernière était absente. "Personne ne m'a assistée. Ma mère était partie à un baptême", a-t-elle soutenu. Alors qu'à l'enquête préliminaire, la jeune femme avait avoué aux gendarmes enquêteurs qu'elle avait été assistée par sa mère.

L'amant de la jeune femme et par ailleurs père du nouveau-né, Hamady Baldé, avait déclaré devant les enquêteurs que la mère de sa copine l'a appelé alors qu'il était au chantier pour lui dire que l'accusée a accouché d'un petit garçon. Et quelque temps après, elle le rappelle pour lui dire que le bébé a perdu la vie.

Toujours sur les faits, à l'enquête préliminaire, la jeune Ndakhté avait déclaré qu'elle était vierge. Une déclaration qui avait poussé les enquêteurs à louer les services d'une sage-femme, Yaye Mané Niang, qui après avoir confirmé que la jeune fille a bel et bien accouché, précisera qu'elle n'était pas du tout vierge.

Interrogée sur les faits, la mère Amy Colé Guèye, a soutenu devant la chambre qu'elle ne cachait pas la grossesse de sa fille. "Et après l'accouchement, j'ai remis le corps sans vie du bébé au papa et je n'ai plus eu de nouvelles jusqu'au jour où j'ai su qu'il avait enterré le bébé dans ma maison. Une déclaration différente de celle du petit ami de la jeune fille qui affirme que c'est bien Amy Colé Guèye qui lui avait demandé d'enterrer le nouveau-né dans la maison.


Répondant à la question du procureur à savoir si l'enfant était en vie au moment de la naissance, l'accusée a déclaré que l'enfant n'avait fait aucun mouvement.

Appelée à la barre en tant que témoin, la sage-femme Yaye Mané Niang a déclaré devant le juge que l'accusée est venue au poste de santé accompagnée de deux gendarmes. Et qu’avant l’examen, elle lui avait demandé de dire aux gendarmes qu'elle était vierge. Ces propos, dit-elle, l’ont poussée à faire appel à la matrone pour qu'elle vienne assister à l'examen. Après la consultation, la sage-femme dit s’être ensuite rendue compte qu'elle venait d'accoucher.

Le procureur général a estimé lors de son réquisitoire que c'est un homicide programmé parce que la grossesse a été cachée et que le père de l'enfant l'a confirmé. Selon le parquet, il y'a eu dissimulation parce que le beau-père a nié être au courant de la grossesse, alors qu'ils partageaient la même maison. Et l'accusée n'a sollicité aucune assistance médicale pendant et après l'accouchement. À cet effet, le maître des poursuites estime que les faits d'homicide volontaire sont constitués à l'égard de Ndakhté et sa mère.
En conséquence, le parquet a requis 5 ans de réclusion criminelle pour Ndakhté et sa mère Amy Colé Guèye. Concernant Hamady Baldé, il requiert 2 mois d'emprisonnement pour défaut de permis d'inhumation.

La défense a souligné que l'accusation doit montrer techniquement que l'accusée a mis fin à la vie de son enfant. Ce qui n'a pas été le cas dans cette procédure. Selon elle, il n'y a rien qui prouve qu'il y a infanticide dans ce dossier.

L'affaire a été mise en délibéré jusqu'au 2 mars prochain...
Mardi 16 Février 2021




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