Dialogue national : La société civile dénonce les non-dits et réclame des réformes profondes


Suite au Dialogue national concernant le système politique, la Société civile, par l'intermédiaire d'un des porte-parole du consortium, a tenu à souligner son apport crucial à la réflexion nationale. Avant même le début formel de la discussion, les entités concernées avaient déjà pris des mesures proactives, en lançant des consultations élargies et en concevant un Livre blanc organisé. Des positions bien définies sur des questions essentielles ont été formulées grâce à des ateliers réunissant des jeunes, des personnes en situation de handicap, des défenseurs des droits de l'homme et des spécialistes électoraux. Néanmoins, malgré ces démarches, le cadre du dialogue – considéré comme trop limité et étroit – n'a pas réussi à traiter en détail les problématiques techniques cruciales.

Plusieurs points de tension importants sont signalés par le Consortium, en particulier la problématique délicate de la perte automatique du droit électoral, qui a conduit à l'exclusion d'un grand nombre de dirigeants politiques au cours des dernières années. S'inspirant du modèle malgache, la société civile suggère une refonte en profondeur du cadre juridique afin de mieux harmoniser le Sénégal avec les normes internationales. Elle insiste également sur la nécessité d'un contrôle citoyen renforcé du registre électoral et l'instauration immédiate du bulletin unique, une solution testée et potentiellement rentable qui assurerait l'équité, la transparence et réduirait les votes invalides. Ces suggestions ne sont pas récentes : elles reposent sur des conseils déjà approuvés lors de précédents échanges ou par des interventions d'audit électoral.

 

Finalement, la question principale concernant l'entité responsable des élections demeure sans réponse. Bien qu'il y ait un accord général sur l'idée de constitutionnaliser la commission électorale, des incertitudes demeurent quant à ses véritables fonctions : sera-t-elle simplement un organe de contrôle ou assumera-t-elle l'intégralité de la gestion électorale ? L'association civile souligne : en l'absence d'une véritable indépendance financière – actuellement menacée par l'intégration du budget au ministère de l'Intérieur – et sans une définition claire des objectifs, aucune réforme pérenne ne peut être assurée. Elle plaide ainsi pour une reprise rapide des négociations dans un cadre plus technique et inclusif, mais surtout focalisé sur des actions tangibles.

Vendredi 13 Juin 2025
Karim Ndiaye



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