Urgences, mortalité, inégalités : le sévère diagnostic d’Ismaila Diallo à l’Assemblée


Lors du vote du budget du ministère de la Santé, Ismaila Diallo a lancé un avertissement puissant sur l’état critique du système sanitaire. Selon lui, plus de 70 % des décès enregistrés dans certaines structures sont liés à des urgences mal prises en charge ou trop tardives. Les maladies non transmissibles, comme le cancer et le diabète, représentent à elles seules 40 % des décès, tandis que la mortalité maternelle et infantile demeure « trop élevée ». À ces défis sanitaires s’ajoutent des inégalités territoriales choquantes : le centre de santé du département de Guinguinéo date de plus de 40 ans, Mboss attend toujours son centre de santé malgré sa forte population, et Thiabana reste dans un état jugé prioritaire mais toujours insuffisamment équipé.

Le député a également dénoncé un déficit organisationnel profond dans les structures sanitaires. Entre la lenteur des analyses, la privatisation massive des services de laboratoire et le manque de personnel soignant, la qualité de prise en charge s’effrite dangereusement. Ismaila Diallo a rappelé les récents cas de négligences et d’erreurs médicales, soulignant l’urgence de réformer la gouvernance médicale, de renforcer la législation et de clarifier les responsabilités. Il a néanmoins salué les efforts du ministère, notamment le dépôt du projet de code de la santé, qu'il considère comme un premier pas essentiel. Enfin, il a insisté sur la faiblesse de la prévention dans le pays. Les accidents, les maladies chroniques, la mauvaise alimentation et l’absence d’une véritable éducation sanitaire montrent qu’il est temps de lancer un vaste programme national d’éducation en santé et en nutrition.

Jeudi 4 Décembre 2025
Dakaractu



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