Sénégal : Le couvre-feu n’atténue pas la propagation du coronavirus, les choix qui s'offrent au président Macky Sall.

Alors qu'il était censé ralentir la propagation de la Covid-19, l'état d'urgence assorti d'un couvre feu décrété le 5 janvier dernier dans deux régions s'est révélé inefficace. Les contaminations continuent d'exploser et ont même atteint des records si l'on se fie aux chiffres.


Une mesure inefficace

 

Selon un décompte fait à Dakaractu, du 5 au 18 janvier, soit 12 jours, 3.260 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés au Sénégal, or du 2 décembre 2020 au 6 janvier 2021, ils se sont chiffrés à 3.983. Dakar et Thiès qui sont concernées par cette mesure d'exception continuent de concentrer la majorité des cas puisqu'à la date du 17 janvier, 17.545 patients atteints de covid-19 ont été recensés dans ces deux régions. Ce qui semble montrer que la maladie est loin d'avoir capitulé.

 

Dans la même veine, le taux de létalité connaît une hausse puisqu'en 12 jours, 98 morts liés au coronavirus ont été déplorés d’après ce que Dakaractu a constaté alors que du 2 décembre 2019 au 6 janvier 2021, soit plus d'un mois, le nombre de décès était de 99.

 

Face à cette vérité des chiffres mis en évidence par Dakaractu, les autorités n'ont que deux choix devant elles : soit durcir les mesures pour limiter les dégâts ou lever l’état d'urgence en attendant les premières doses de vaccins anti-covid.

 

Macky, face à deux choix

 

Dans le premier cas, le chef de l'État peut proroger l’état d'urgence à un mois et même l'étendre à d'autres régions. Dans le même sillage, les ministres pourraient être invités à évaluer les impacts réels des arrêtés et au besoin les réajuster pour une meilleure efficacité.

 

Rappelons qu'à la faveur de l’état d'urgence, les ministres de l'Intérieur et des Transports terrestres ont pris des arrêtés pour contenir la propagation du virus. Pour ce qui le concerne, le premier policier du pays avait tout interdit ou presque. 

 

Le port du masque est rendu obligatoire dans la voie publique ainsi que dans l'administration et le secteur privé. Cependant, il est à noter que le respect de ce geste barrière n'est pas la tasse de thé de beaucoup de sénégalais. Son collègue des Transports terrestres lui avait emboîté le pas en limitant le nombre de places selon le moyen de locomotion ou en obligeant le port du masque. Mais l'absence de contrôle a pris le dessus sur le respect de ces arrêtés. Le résultat ne peut être que décevant.

 

L'autre option qu'il reste au chef de l’État, est d'assouplir les mesures en attendant la mise en œuvre de la stratégie nationale de vaccination. 

 

À ce propos, le ministre de la Santé a présenté un plan axé sur deux phases. La première étape consiste à assurer la vaccination d’au moins 90% des cibles prioritaires constitués du personnel de santé, des sujets âgés d’au moins 60 ans, des sujets présentant des comorbidités mais aussi des personnes de par leur fonction ou mode de vie sont plus exposées que le reste de la population générale. Selon les prévisions du ministère de la Santé, cette première étape va démarrer avant fin mars et doit atteindre la totalité de la cible visée dans une période de deux mois. La deuxième phase s’inscrit dans le même objectif et vise 90% de la population globale dans un délai qui ne doit pas dépasser le premier trimestre de 2022.

 

Pour s'approvisionner suffisamment en vaccins anti-covid, le Sénégal s'est engagé dans la Facilité Covax mais négocie parallèlement avec la Chine. Ces pourparlers visiblement très avancés devraient permettre à notre pays d’acquérir 200 000 doses du vaccin de Sinopharm déjà en cours d'utilisation dans beaucoup de pays africains dont l’Égypte, le Maroc et les Seychelles...

Lundi 18 Janvier 2021




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