KHALIFA SALL CONDUIT À REBEUSS - Les chefs d’accusation… Le refus de payer une caution… Début de la traversée du désert


Le sort en est jeté! Khalifa  Sall aura passé sa première nuit en prison. Il a été placé sous mandat de dépôt après deux tours d’horloge d’audition. Le réquisitoire à son encontre a été accablant.

Pour Me Ciré Clédor Ly, la lecture qu’il faut en faire est toute simple. «Notre justice a été aveugle, sourde et très étourdie ».  L’avocat martèle que son client est victime «  d’un plan politique de liquidation visant à freiner ses ambitions politiques. » Ainsi, se désole-t-il que tout ce « cirque » ait été déroulé pour « empêcher un citoyen d’exercer convenablement ses droits ». La mort, visiblement,  dans l’âme, il conclura sur ce chapitre par dire qu’ « ils sont parvenus à leurs fins. Pour des motivations politiques, ils essaient de le salir, de freiner ses ambitions politiques. On a commencé par éliminer son entourage. Tous les maires qui étaient avec lui ont été arrêtés ».

CHEFS D’ACCUSATION ET CAUTIONNEMENT

Sur Dakaractu, Me Ly confie que les chefs d’accusation ont été bidons, comme tirés par les cheveux et… les uns contradictoires aux autres. Ces chefs d’accusation sont : « Détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des derniers publics, complicité de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux en écriture publique et blanchiment ». Entre les lignes de sa déclaration, il peut être retenu que les avocats étaient certains, depuis le début,  que le maire de Dakar et ses collaborateurs ne pouvaient échapper au mandat  de dépôt. En effet, il dira qu’en l’espèce, aucune acrobatie ne pouvait prospérer. « Les plaidoiries les plus éloquentes échouent sous le mur  d’un dossier partisan ».

Contrairement aux rumeurs qui donnaient Khalifa Sall partant pour transiger, il ne s’agirait que de rumeur et désinformation. Me Ciré Clédor Ly confie qu’il n’a jamais été question de le faire. « Cela n’a jamais effleuré l’esprit de Khalifa Sall et de celui de ses avocats de cautionner… Khalifa n’a pas gardé un seul centime ». Cette première nuit à Rebeuss sonne comme étant le début de la traversée du désert du maire de Dakar.

Aujourd’hui, le maitre-mot du côté du camp de Khalifa Sall est de dire que la bataille du jour a été perdue, maintenant, il faut préparer la guerre. Affaire à suivre…
Mercredi 8 Mars 2017




1.Posté par Juriste international le 08/03/2017 08:31
De facto, c'est le procureur Général qui a envoyé Mr Khalifa Sall en détention provisoire, puisque son réquisitoire est péremptoire, compte tenu de l'article 140 du code de procédure pénale. Quand bien même le parquet relève de l'autorité hiérarchique du garde des sceaux, donc du pouvoir politique, le doyen des juges d'instruction pourtant magistrat du siège, institutionnellement indépendant n'a aucun pouvoir d'appréciation. Ill est tenu de délivrer un mandat de dépôt conformément à l'art 140 CPP, alors même qu'il est le garant des libertés individuelles......
Il y a un vrai malaise qui être écarté qui par une seule alternative.
- Ou on consacre définitivement par une loi fondamentale l'indépendance du parquet vis à vis du pouvoir politique
- Ou on abroge l'article 140 du code de procédure pénale pour ne plus brider le pouvoir d'appréciation des juges d'instructions quand à la nécessité de délivrer ou non un mandat de dépôt dans le cadre des procédures pénales qu'ils instruisent.
Cela y va de la sauvegarde de l'Etat de droit.
Je soulève uniquement le problème de procédure qui permet au pouvoir politique de pouvoir envoyer des citoyens en prison par de simples directives données au parquet, sans évoquer le fond de cette affaire dont je n'ai aucun élément d’appréciation.



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