GUÉDIAWAYE — Deal fantôme à 40 milliards et 20 millions envolés : Aïssatou Forster relaxée après un compromis in extremis pour un marché de Sel


L’affaire présentée hier devant le tribunal des flagrants délits de Pikine–Guédiawaye avait tout d’un gigantesque marché transfrontalier… sauf qu’au final, pas un seul gramme de sel n’a été livré.
Au cœur du dossier : Aïssatou Forster, entrepreneure sénégalaise, accusée d’abus de confiance portant sur 20 millions FCFA, dans le cadre d’un partenariat informel avec Yao L. Ouattara, homme d’affaires ivoirien.
 
Selon L'Observateur , L’histoire, partie d’un marché de sel annoncé à 40 milliards FCFA, s’est finalement dégonflée en un long feuilleton de rendez-vous annulés, de lenteurs administratives, de promesses floues… avant d’atterrir devant la justice.
Aïssatou Forster, jeune mère d’un nourrisson d’un mois, frôle la condamnation mais décroche une relaxe grâce à un compromis conclu à la dernière minute.
 
 
Une collaboration transfrontalière née en 2023… et morte-née
 
Tout commence en octobre 2023.
Depuis Abidjan, Yao L. Ouattara est mis en relation, de façon informelle, avec Aïssatou Forster, basée à Diamaguène.
Le deal est alléchant :
•  acheminer du sel depuis Kaolack vers la Côte d’Ivoire,
•  un marché évalué à près de 40 milliards FCFA,
•  une première avance de 20 millions FCFA pour lancer la logistique.
 
Séduit, Yao accepte et paie la somme demandée.
 
Mais deux ans plus tard, entre déplacements, visites, réunions et relances… rien n’a bougé.
Pas de cargaison.
Pas de conteneur.
Pas de remboursement.
 
 
Visites à Kaolack : “À chaque fois, le même constat : rien.”
 
À la barre, le plaignant raconte son calvaire administratif.
 
À plusieurs reprises, il se rend à Kaolack avec son équipe pour vérifier l’avancement du projet.
Il ne trouve aucun stock, aucun signe d’évolution.
 
Pire, lors de certains déplacements, il découvre :
•  des rendez-vous annulés au dernier moment,
•  des réponses évasives,
•  d’autres clients reçus avant lui, malgré sa réservation confirmée.
 
« D’octobre 2023 à novembre 2025, je n’ai pas reçu un seul gramme de sel », déclare-t-il, excédé.
 
Après deux ans d’attente, il exige un remboursement, mais affirme n’obtenir aucune ouverture.
 
« Elle ne nous a jamais proposé de rembourser, jamais », insiste-t-il.
 
 
Accouchement, pression et partenariat informel : la défense plaide la bonne foi
 
Déférée au parquet le 4 décembre, Aïssatou Forster comparaît en jeune mère d’un nourrisson âgé d’un mois.
 
À la barre, elle reconnaît :
•  des retards,
•  des malentendus,
•  des difficultés techniques.
 
Mais elle rejette toute intention frauduleuse.
Ses avocats mettent en avant :
•  le contexte informel du partenariat,
•  ses charges familiales,
•  sa fragilité psychologique liée à son accouchement récent,
•  l’absence d’intention de tromper.
 
Le coup de théâtre : un compromis financier accepté
 
Alors que l’affaire semblait tourner en défaveur de la prévenue, ses avocats annoncent avoir conclu un accord de remboursement avec Yao L. Ouattara.
 
Aïssatou Forster s’engage à rembourser la totalité des 20 millions d’ici mars 2026.
Yao accepte, tout en gardant une prudence réaliste.
 
Lorsque le juge lui demande :
« Peut-on espérer un règlement avant janvier ? »
Il répond :
 
« À ce stade, je n’ai aucun élément qui me permet de l’affirmer. »
 
 
Une relaxe motivée par les circonstances
 
Au vu :
•  du compromis trouvé,
•  des circonstances personnelles de la prévenue,
•  et de la nature informelle du partenariat commercial,
 
le tribunal décide de relaxer Aïssatou Forster, sous condition qu’elle rembourse intégralement le préjudice.
Mardi 9 Décembre 2025
Dakaractu



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