FATTELIKU : Ndiaga Ndiaye, un Ndiambour-ndiambour qui a réussi à apposer son nom sur un modèle de véhicule


Il a imprimé son nom à jamais sur le modèle de transport du Sénégal. Son nom c’est Ndiaga Ndiaye. Natif de Darou Mousty dans la région de Louga, ce Ndiambour Ndiambour qui n’est pas passé par l’école de Molière, a pu de par son ingéniosité se hisser au panthéon des immortels. 

Son ingéniosité lui a permis de transformer les fourgonnettes de marque Mercedes-Benz 508 destinées à transporter uniquement des bagages en voitures de transport en commun.
 
Mais comme le dit un adage : la réussite est toujours accompagnée par la main divine qui surprend son homme. Tout est parti de sa rencontre avec le 6ème khalife de Serigne Touba, Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké qui était au moment de cette rencontre dans le cercle des petits-fils du fondateur du mouridisme proche du Khalife Mouhamadou Fadilou Mbacké. C’est ce dernier qui lui a ouvert la voie du succès et de la réussite de son projet : créer un modèle de voiture. 
 
C’est une longue histoire qui se cache derrière ce mythe que Dakar vous fait découvrir à travers ce reportage. Au-delà des ânes, des chevaux qui servaient de moyens de déplacement, ce sont les cars rapides qui ont été les premiers moyens de transport roulants. Mais il a fallu attendre le Ndiambour-Ndiambour pour que le parc s’agrandisse. Ndiaga Ndiaye pour l’histoire contée par ses proches, a débuté par apprenti-chauffeur dans son Darou Mousty natal alors que le nombre total de véhicules, circulant à cette époque à Mbacké, ne dépassait pas la dizaine.
 
Ainsi, c’est en s’agrippant derrière le taxi-brousse qu’il fera la connaissance de feu Serigne Bara Mbacké (ancien Khalife général des mourides) avec qui il entretiendra des relations qui finiront par lui assurer la protection de Serigne Fallou Mbacké, deuxième Khalife général des mourides. Grâce à ses prières, Baye Ndiaga finit par décrocher son permis de conduire. Ainsi, il s' inscrit dans la créativité qui lui permet d'acquérir sa propre voiture avant de rallier Mbacké-Dakar pour 400 CFA.
 
Ndiaga Ndiaye s’est imposé en travaillant dur comme une araignée qui tisse sa toile, nous ont fait savoir tous ses proches que nous avons rencontrés dans son village natal comme dans son quartier à Pikine. Il était très rigoureux dans son travail. Mais, ils témoignent que cette rigueur n’entache en rien sa grande générosité : transporter les sénégalais et donner de l’emploi aux jeunes qui étaient sa seule motivation, car tous les jours, des piles d’ordonnances l’attendent dans son domicile comme aussi au garage. Pour preuve, Les lundis et vendredis, les populations se bousculent au garage de Fass Mbao, attendant que sa généreuse main leur vienne en aide. « Il peut donner jusqu’à presque 600 mille fcfa et en rajoutait même après épuisement », nous fait savoir El Hadj Thierno son ami d’enfance.
 
Rattrapé par l’âge, il a commencé à se retirer de ses activités et de son patrimoine constitué de centaines de voitures qui portent son nom et ses autres projets pour les confier à sa progéniture. Ces derniers, pour la modernité, ont accepté le fameux projet de renouvellement du parc automobile pour changer les Mercedes-Benz qui ont roulé plus d’un demi-siècle en bus modernes appelés « TATA ». D’ailleurs, c’est un de ses enfants qui est à la tête de l’association de financement des transports urbains (AFTU). 

Dakaractu vous fait découvrir ce révolutionnaire aux facettes multidimensionnelles du transport en commun.
 
REPORTAGE !
Mercredi 15 Novembre 2023
Dakaractu




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