Le verdict est tombé dans un procès aussi retentissant que sensible, mêlant religion, réseaux sociaux et vie privée : Fallou Ndoye, maçon reconverti en influenceur numérique sous le pseudonyme “Ndoye TV”, a été reconnu coupable d’atteinte à la vie privée dans une affaire opposant deux figures religieuses de la confrérie mouride. Le tribunal correctionnel de Dakar l’a condamné à un mois de prison ferme, assortis d’une amende de 100 000 francs CFA, et au versement de 2 millions de francs CFA de dommages-intérêts à la partie civile, représentée par le marabout Serigne Bassirou Khadim Awa Ba Mbacké.
Bien qu’il ait été acquitté des charges de collecte illégale de données et diffusion de contenus audiovisuels sans autorisation, Fallou Ndoye n’a pu échapper à la condamnation pour enregistrement et publication non consentis d’un échange téléphonique privé avec Serigne Bass. L’affaire illustre la fragilité des frontières entre vie privée, spiritualité et influence numérique dans un Sénégal tiraillé entre tradition et modernité.
Retour sur les faits : une vidéo de trop dans une guerre familiale
Tout démarre lors d’un mariage célébré à Guy Mbinde (Touba), où Fallou Ndoye filme la cérémonie, incluant un sermon de Serigne Ahma, considéré inapproprié par Serigne Bassirou, son oncle et héritier spirituel de la confrérie mouride. Fallou, au lieu de couper la séquence litigieuse comme demandé, diffuse la vidéo dans son intégralité. Pire encore, il enregistre un appel privé avec Serigne Bass, qu’il prétend avoir transmis uniquement à Serigne Ahma pour se justifier. L’audio, accompagné d’un montage photo et d’une insulte explicite — « Ki vrai domaram la » — finit par circuler sur TikTok, provoquant un tollé national.
Cette fuite d’enregistrement, perçue comme humiliante pour le guide religieux, marque un point de rupture dans les relations déjà tendues entre Serigne Ahma et Serigne Bass. La vidéo, perçue comme une attaque ciblée, aurait été selon la partie civile, instrumentalisée par Fallou sous la houlette de Serigne Ahma pour nuire à la réputation de son oncle. « Fallou n’est qu’un outil dans une guerre spirituelle », martèle Me El Hadji Diouf, avocat de Serigne Bass.
Un procès aux multiples dimensions : spirituel, numérique et symbolique
Dans un prétoire surchauffé, Fallou Ndoye se défend maladroitement, niant avoir publié l’audio, tout en admettant l’avoir enregistré sans consentement. Il présente des excuses, tout en affirmant n’avoir voulu que “montrer la vérité” à son guide. Le procureur, cinglant, dénonce la stratégie de buzz, l’accusant de « ruiner des réputations pour des vues TikTok ».
Pour la partie civile, c’est un dommage irréparable : Me El Hadji Diouf réclame 500 millions de francs CFA pour préjudice moral. Il décrit Fallou comme un militant zélé, prêt à braver l’éthique pour défendre son marabout préféré, quitte à porter atteinte à l’honneur d’un guide religieux. Il évoque même une plaint fictive déposée par Fallou contre Serigne Bass, une manœuvre jugée tardive et opportuniste, car déposée après son arrestation et alors qu’il était déjà incarcéré.
La défense plaide la bonne foi et la manipulation
Me Sylla, avocat de Fallou, plaide la relaxe. Selon lui, son client n’a jamais publié la vidéo, ni monté le contenu viral. « Il a seulement partagé un audio à son guide religieux, dans un cadre privé », soutient-il. L’accusation selon laquelle la plainte de Fallou contre Serigne Bass serait “frauduleuse” est, pour la défense, un moyen de détourner l’attention du débat juridique.
Mais le tribunal a tranché : un mois ferme de prison, 2 millions de dommages-intérêts, une décision perçue comme exemplaire dans un contexte de prolifération des atteintes à la vie privée sur les réseaux.
Au-delà du verdict : une fracture numérique et spirituelle
Ce procès dépasse le simple cas de Fallou Ndoye. Il révèle les fractures internes au sein de la communauté, où des figures religieuses utilisent désormais des relais numériques pour se disputer l’influence. Il expose aussi la naïveté de certains influenceurs, qui sous couvert de vérité ou de loyauté, outrepassent les limites du droit et de la décence.
Il souligne enfin une urgence : éduquer à l’usage éthique des réseaux sociaux, dans un pays où la parole religieuse est sacrée et où l’honneur d’un guide ne se monnaie pas en vues ou en partages.
Bien qu’il ait été acquitté des charges de collecte illégale de données et diffusion de contenus audiovisuels sans autorisation, Fallou Ndoye n’a pu échapper à la condamnation pour enregistrement et publication non consentis d’un échange téléphonique privé avec Serigne Bass. L’affaire illustre la fragilité des frontières entre vie privée, spiritualité et influence numérique dans un Sénégal tiraillé entre tradition et modernité.
Retour sur les faits : une vidéo de trop dans une guerre familiale
Tout démarre lors d’un mariage célébré à Guy Mbinde (Touba), où Fallou Ndoye filme la cérémonie, incluant un sermon de Serigne Ahma, considéré inapproprié par Serigne Bassirou, son oncle et héritier spirituel de la confrérie mouride. Fallou, au lieu de couper la séquence litigieuse comme demandé, diffuse la vidéo dans son intégralité. Pire encore, il enregistre un appel privé avec Serigne Bass, qu’il prétend avoir transmis uniquement à Serigne Ahma pour se justifier. L’audio, accompagné d’un montage photo et d’une insulte explicite — « Ki vrai domaram la » — finit par circuler sur TikTok, provoquant un tollé national.
Cette fuite d’enregistrement, perçue comme humiliante pour le guide religieux, marque un point de rupture dans les relations déjà tendues entre Serigne Ahma et Serigne Bass. La vidéo, perçue comme une attaque ciblée, aurait été selon la partie civile, instrumentalisée par Fallou sous la houlette de Serigne Ahma pour nuire à la réputation de son oncle. « Fallou n’est qu’un outil dans une guerre spirituelle », martèle Me El Hadji Diouf, avocat de Serigne Bass.
Un procès aux multiples dimensions : spirituel, numérique et symbolique
Dans un prétoire surchauffé, Fallou Ndoye se défend maladroitement, niant avoir publié l’audio, tout en admettant l’avoir enregistré sans consentement. Il présente des excuses, tout en affirmant n’avoir voulu que “montrer la vérité” à son guide. Le procureur, cinglant, dénonce la stratégie de buzz, l’accusant de « ruiner des réputations pour des vues TikTok ».
Pour la partie civile, c’est un dommage irréparable : Me El Hadji Diouf réclame 500 millions de francs CFA pour préjudice moral. Il décrit Fallou comme un militant zélé, prêt à braver l’éthique pour défendre son marabout préféré, quitte à porter atteinte à l’honneur d’un guide religieux. Il évoque même une plaint fictive déposée par Fallou contre Serigne Bass, une manœuvre jugée tardive et opportuniste, car déposée après son arrestation et alors qu’il était déjà incarcéré.
La défense plaide la bonne foi et la manipulation
Me Sylla, avocat de Fallou, plaide la relaxe. Selon lui, son client n’a jamais publié la vidéo, ni monté le contenu viral. « Il a seulement partagé un audio à son guide religieux, dans un cadre privé », soutient-il. L’accusation selon laquelle la plainte de Fallou contre Serigne Bass serait “frauduleuse” est, pour la défense, un moyen de détourner l’attention du débat juridique.
Mais le tribunal a tranché : un mois ferme de prison, 2 millions de dommages-intérêts, une décision perçue comme exemplaire dans un contexte de prolifération des atteintes à la vie privée sur les réseaux.
Au-delà du verdict : une fracture numérique et spirituelle
Ce procès dépasse le simple cas de Fallou Ndoye. Il révèle les fractures internes au sein de la communauté, où des figures religieuses utilisent désormais des relais numériques pour se disputer l’influence. Il expose aussi la naïveté de certains influenceurs, qui sous couvert de vérité ou de loyauté, outrepassent les limites du droit et de la décence.
Il souligne enfin une urgence : éduquer à l’usage éthique des réseaux sociaux, dans un pays où la parole religieuse est sacrée et où l’honneur d’un guide ne se monnaie pas en vues ou en partages.
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