Démission de l’armée : pourquoi refuser à un capitaine sénégalais ce qu’on accorde à un général français ?


Démission de l’armée : pourquoi refuser à un capitaine sénégalais ce qu’on accorde à un général français ?

La démission, puis l’arrestation, devant les locaux de Dakaractu, du capitaine Mamadou Dièye défraie la chronique. Il y a deux écoles qui s’affrontent à ce sujet : certains pensent que le Saint-Cyrien a tort de claquer la porte, d’autres imputent la faute à l’autorité qui n’a pas réservé de suite à la demande qui lui a été adressée à cette fin, malgré plusieurs relances.
Au Sénégal, les lois étant souvent inspirées par la France, au pays de Marianne, la démission spectaculaire de l’ex-chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, qui dénonçait au mois de juillet 2017 les coupes budgétaires sur le budget de la Défense, était une première sous la Ve République. Comme l’est celle du capitaine Dièye de 1960 à nos jours. Le général français avait même écrit un livre, publié en novembre 2017, pour revenir sur les raisons de son départ. Cela n'avait pas suscité une levée de boucliers de la part des Français soucieux de savoir où va leur argent.
Me Mougin, spécialiste des droits des militaires, est d’avis qu’un « militaire ne peut pas démissionner de l'armée aussi simplement qu'un cadre qui décide de quitter son entreprise ».
« Lorsqu'un militaire souhaite démissionner, cette décision doit être acceptée et agréée par les supérieurs, qui reçoivent cette demande en cascade, jusqu'en haut de la pyramide hiérarchique. C'est à ce moment qu'une décision est prise... », explique la robe noire dans les colonnes du Figaro.
De son côté, l’avocate spécialiste des droits des militaires, Elodie Maumont, interviewée par Bfm Tv, estime que le régime juridique qui régit aujourd'hui la résiliation de contrat ou la démission des militaires n'est pas adapté à l'armée moderne. « Il n'est plus conforme à la pratique actuelle…Il faudrait plus d’écoute et de transparence pour engager des procédures de résiliation, préconise-t-elle.
Ainsi, toute la question est de savoir si, par souci de transparence et après les révélations du colonel Abdou Aziz Ndao, on ne devrait pas écouter le capitaine Dièye .
Dakaractu, « curieux de tout et expert en rien », sollicite l’avis des spécialistes des droits militaires pour éclairer la lanterne de ses lecteurs.
Lundi 14 Mai 2018




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