Visite à Kédougou : Guirassy interpelle Macky Sall sur les 6 milliards du fonds minier et la pénurie récurrente d'eau


Visite à Kédougou : Guirassy interpelle Macky Sall sur les 6 milliards du fonds minier et la pénurie récurrente d'eau
C’est toujours un plaisir de recevoir chez soi un président de la République. Nous osons fortement espérer que cette fois-ci il viendra avec les bonnes nouvelles, d’abord celles consistant à dire aux communautés laborieuses de cette belle et riche région que les fonds de péréquation et d’appui aux collectivités locales sont effectivement disponibles dans les comptes des collectivités territoriales ou qu’il nous dise quand ils le seront exactement. Ensuite la nouvelle de la fin du calvaire devenu une indescriptible galère des populations en matière d’accès à l’eau potable. Comme tous les Sénégalais et Sénégalaises  doivent le savoir, ce n’est pas de la charité, c’est une disposition de la loi, notamment celle portant code minier en ses dispositions prises à l’article 113, et du décret 2015-1879 du 16 décembre 2015 modifiant le décret  2009-1334 du 30 novembre 2009 qui le stipule très clairement. « 20% des recettes provenant des opérations minières sont versés dans un Fonds d’Appui et de Péréquation pour les collectivités locales et le Fonds d’Appui au secteur minier… ». Un arrêté interministériel, le 22469 du 20 décembre 2017, paraphé par Amadou Bâ, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Aïssatou Sophie Gladima, le ministre des Mines et de la Géologie et Yaya Abdoul Kane le ministre en charge de la Gouvernance Territoriale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, a porté sur la répartition de la dotation du Fonds d’Appui et de Péréquation aux collectivités locales tirées à partir des ressources annuelles provenant des opérations minières au titre des années 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015. Cela fait 6 430.140.620 FCFA pour la part affectée  à la région de Kédougou et correspondant aux 20 % des montants reçus par l’Etat, comptabilise-t-on dans le dit arrêté.
Nos collectivités territoriales n’ont pas de ressources financières, elles sont presque toutes sous perfusion avec les seuls fonds de dotation et fonds de concours,  pour celles qui en ont évidemment, sont à des années- lumière de pouvoir transcender le centième des besoins des populations donc, que Monsieur le Président de la République nous dise où est passé cet argent car, à l’article 4 de l’arrêté interministériel cité plus haut, il est très clairement écrit, je cite « le présent arrêté prend effet à partir de sa date de signature », cela va faire un an dans un mois très exactement que les collectivités attendent, j’aimerais bien être édifié sur cette question.
Je disais à l’entame de mon propos que notre vœu le plus cher, et pour la réalisation duquel nous implorons quotidiennement l’Omnipotent et l’Omniscient, est la lancinante et douloureuse problématique liée aux pénuries d’eau à Kédougou. Nous osons croire que Monsieur Le Président de la République, lui au moins, viendra avec des solutions toutes faites car son Ministre en charge de ces questions ne nous a pas dit la vérité. Mansour Faye avait chanté sous tous les toits que cette question vitale allait trouver une issue salvatrice dans les 45 jours qui devaient suivre ma sortie sur ce sujet d’une brûlante actualité. Hélas, rien, et cela dure depuis  près d’un semestre. Devrons-nous continuer à vivre de promesses aussi mirobolantes les unes par rapport aux autres pendant que la vie semble s’arrêter pour bien de nos compatriotes vivant ici à Kédougou car peinant à se procurer le liquide précieux ? Devrons-nous continuer à servir des envolées lyriques quotidiennes sur l’émergence de ce pays alors que s’y mouvoir comme il se doit est un véritable casse-tête chinois, s’y soigner convenablement est une paire de manches, y étudier sérieusement est assimilable à déplacer des montagnes, y manger à sa faim continue d’être plus que difficile ?
À notre avis, il est venu le moment d’opérer un bouleversement de perspectives avec des programmes cohérents et efficaces, nous en avons les moyens, il suffit d’en faire un sacerdoce.
Moustapha Guirassy
Vendredi 16 Novembre 2018
Dakar actu




Dans la même rubrique :