Pr DAOUDA N'DIAYE, INVENTEUR DE "ILLUMIGENE MALARIA"- « Le test a coûté un demi-milliard…Non, je n'ai pas encore été reçu par l’Etat »


Daouda Ndiaye, professeur des Universités, Chercheur en parasitologie et mycologie à l’Université Cheikh Anta Diop, inventeur du test du paludisme dénommé "illumigene Malaria", est certain d’une chose : « on ne peut pas éliminer le paludisme sans utiliser un outil de détection des tests moléculaires ». L’invité du Grand Jury précise d’emblée que sa découverte a réussi à relever ce défi et saura, « efficacement accompagner la lutte pour l’éradication du paludisme» d’ici 2025, année butoir que s’est fixé l’Etat du Sénégal. Le professeur rappelle ainsi qu’il s’agit d’un « test révolutionnaire moléculaire qui permet de détecter tout parasite dans le sang », avant d’ajouter qu’ « il n'y avait pas de test qui permettait cela au niveau de la prise en charge. C’est cela la particularité de ce test ». En sus de ce qui précède, l’inventeur d’ « illumigene Malaria » confie que les TDR (méthode utilisée présentement pour diagnostiquer le palu) n’est pas aussi efficace qu’on peut l’imaginer. En effet, cette méthode, selon lui,  n’est pas en mesure de donner le bon résultat tant qu’il n'y a pas plus de 200 parasites. « Personne n’est protégé contre le paludisme. Ces tests qui existaient ne peuvent plus prospérer. Il nous fallait autre chose et cette autre chose, c’est le test… Tout ce que nous avons fait a été validé aux Etats-Unis».

VACCIN DU PALUDISME…PAS POUR DEMAIN

Interpellé sur les chances de vite trouver un vaccin contre le paludisme, le professeur ne s’emballe pas. Pour lui, il n’est pas encore permis de rêver. « Je ne suis pas sûr qu’on aura les vaccins. N’attendons pas le vaccin. Il faut d’abord connaitre le parasite qui renferme 6000 gênes. Tant qu’on n’aura pas compris le fonctionnement de ces 6000 gênes, on ne pourra pas efficacement travailler à trouver le vaccin! » Toutefois, explique le Pr Daouda N'diaye, les Sénégalais peuvent éliminer par eux-mêmes cette maladie en l’espace de 2 ans. Le remède miracle c’est, dit-il, de dormir tous sous moustiquaire pendant un an sans interruption. « Le vecteur ne peut pas vivre pendant plus de 3 mois. D’ici à 2 ans, on va éliminer le paludisme au Sénégal. »

L’ETAT DU SENEGAL ENCORE INSENSIBLE A LA DECOUVERTE ?

Le Pr Daouda N'diaye qui s’est félicité d’avoir pu dérouler toutes les phases du test, allant de l’essai clinique à la validation, à Dakar et plus précisément à l’hôpital le Dantec, rappelle néanmoins que le financement a été entièrement pris en charge par les Américains. Un demi-milliard de francs, dira-t-il. L’Université Harvard a aidé pour la formation et pour le matériel dont le plateau technique. Le professeur a laissé entendre n’avoir pas encore été reçu par l’Etat du Sénégal. Ni le Président de la République, ni son ministre de la santé n’ont eu à le rencontrer. « J’avoue que je n’ai pas encore été reçu par l’Etat du Sénégal. Cela ne va pas tarder probablement. J’ai été, tout de même, reçu par des autorités du ministère de la santé... »
Dimanche 3 Juillet 2016




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