Pour éviter d'être marabouté : une étudiante en 3e année de droit a lacéré les doigts de la coépouse de sa sœur

Étudiante en troisième année de droit, Aminata S. K. encourt une peine de 2 ans d'emprisonnement dont 1 an ferme si le juge suit le réquisitoire du parquet.

Elle a été jugée ce lundi 19 juin 2023 devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours au préjudice de la sœur de sa coépouse. La mise en cause sera édifiée sur son sort le 26 juin prochain.


 
Tristesse ! C'est le sentiment qui a animé l'assistance présente dans la salle du tribunal à l'égard de la dame Amy F. En effet, la petite sœur de sa coépouse lui a lacéré la main droite au moment de leur altercation. La plaignante a porté sa main tout au long de l'audience, faisant parfois ressentir sa douleur à la main par des gestes. Ainsi, elle risque de perdre sa main durant toute sa vie. 
Interrogé en premier, la partie civile Amy F. est revenue sur les faits. Ainsi, elle raconte que ce jour-là à l'heure du repas, elle l'a trouvée autour du bol. Comme elle a souvent l'habitude, elle l'a bousculé avant de prendre place autour du bol. Pour éviter tout problème, je me suis déplacée, mais elle n'a pas arrêté. C'est ainsi que j'ai décidé de lui parler afin qu'elle arrête ses provocations et agissements. Contre toute attente, elle s'est jetée sur moi et a commencé à me rouer de coups de poings devant mes enfants et ma bonne. D'ailleurs, c'est cette dernière qui s'est interposée entre nous et a réussi à nous séparer", a raconté la partie civile. 
Elle poursuit : "Malgré cela, elle continuait à me menacer en ces termes : je vais te tuer. Devant cette situation. J'étais obligée d'entrer dans ma chambre en attendant l'arrivée de mon mari". 
 
Sur ces entrefaites, Amina S. K. s'est habillée en tenue de combat et l'a attaquée à nouveau, armée d'une lame coupante. De ce fait, elle l'a gravement blessé au niveau de sa main droite parce qu'il voulait esquiver sa tentative de la blesser au niveau du visage. La partie civile au regard de la gravité de sa blessure, s'est rendue à la clinique de Suma Assistance pour des soins d'urgence. 
À son tour, la prévenue a reconnu les faits qui lui sont reprochés, mais soutient avoir agi involontairement. "Le jour des faits, j'étais un peu souffrant, car j'avais des douleurs dentaires. Au moment du repas, j'ai échangé des propos avec la dame Amy F. parce que la fille de ma sœur n'avait pas de place sur le bol, mais personnellement, j'ai vu qu'elle ne voulait pas la paix. Sans insister, je me suis retirée avant que la bonne n'ouvre le bol. La plaignante m'a jeté un banc sur la tête et je suis tombée par terre avant de perdre connaissance. Sur ces entrefaites, elle s'est jetée sur moi en me rouant de coups de poing devant sa bonne", laisse-t-elle entendre. Elle poursuit qu'elle a déchiré ses habits la laissant presque nue. Par la suite, elle lui a fait savoir qu'elle va apporter ses vêtements à un vieux du Saloum pour lui jeter un sort. Tout de même, elle avoue l'avoir blessé avec une lame coupante qu'elle a prise dans l'armoire de sa sœur Awa K. Elle précise par là que c'était juste pour se défendre.
 
Lors de la plaidoirie des avocats de la plaignante, Me Ndèye Coumba Kane estime qu'il y a carrément eu volonté de nuire. D'un autre côté, Me Ibrahima Mbengue  estime qu'ils ne sont pas là pour une bagarre, mais pour régler les blessures de la partie civile. "La mise en cause est la sœur de la coépouse de ma cliente. Elle a voulu s'immiscer dans un conflit qui existe entre les deux dames. À sa descente des escaliers, la dame s'était munie d'une lame de rasoir pour lui faire la fête. Ce qui était visé, c'était son visage", plaide-t-il.  Ainsi, la robe noire demande de la déclarer coupable. Me Mbengue qualifie que les faits d'extrêmement graves, raison pour laquelle il a demandé la désignation d'un expert pour évaluer l'incapacité temporaire de travail et faire le pronostic des doigts.
 
Prenant la parole, le parquet dans cette affaire retient que l'acte était volontaire. "La plaignante se protégeait parce qu'elle visait son visage. Il précise qu'elle l'a fait en toute connaissance de cause. À l'enquête préliminaire, elle avait déclaré que c'était pour se venger qu'elle a pris la lame. Donc l'acte a été prémédité", a relevé le maître des poursuites qui signale que le ministère public a tous les éléments pour envoyer le dossier devant la Chambre criminelle, mais c'est une affaire familiale.  Convaincu de la gravité des faits, la représentante du ministère public demande la disqualification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la perte de l'usage d'un membre. Selon elle, ses deux doigts sont inopérants. Sur ce, la parquetière requiert 2 ans dont 1 an ferme contre l'étudiante. 
 
Quant à la défense assurée par Me Moussa Diouf, Me Alassane Diallo et Me Cheikh Ndiaye ont fait comprendre que dans cette affaire, la partie civile a toujours cherché à atteindre sa coépouse. Elle l'a attaquée à maintes reprises. D'ailleurs, il y a deux plaintes dans la procédure mais également le fait de l'excuse de provocation. 
Finalement, l'affaire a été mise en délibéré jusqu'au 26 juin prochain. 
Mardi 20 Juin 2023
Dakaractu



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