Les marchés boursiers mondiaux ont ployé vendredi sous le poids des menaces américaines quant à une possible hausse "massive" des droits de douane ciblant les produits chinois, dans un contexte d'incertitude politique et budgétaire.
A Wall Street, le Dow Jones a glissé de 1,90% et le Nasdaq a reculé de 3,56%.
L'indice de référence S&P 500 a lâché 2,71%, sa plus forte baisse en une séance depuis le chaos provoqué en avril par la guerre commerciale américaine.
Donald Trump a, vendredi, laissé éclater sa colère contre la décision de Pékin d'appliquer de nouvelles restrictions sur les exportations de terres rares, un sujet ultra-sensible dans les relations sino-américaines.
Face à une Chine qui devient "très hostile", il est, selon lui, nécessaire "de contre-attaquer financièrement".
L'une des répliques envisagées par Donald Trump est une augmentation "massive" de droits de douane sur les marchandises chinoises entrant aux Etats-Unis, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.
Ces propos ont "rappelé que l'incertitude commerciale reste un frein pour les marchés", a commenté auprès de l'AFP Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.
"Il a suffi d'un titre à la une pour inciter les investisseurs à retirer une partie de leurs jetons de la table", a noté Charlie Ripley, d'Allianz Investment Management, rappelant que ces menaces font partie "des tactiques de négociation de (Donald) Trump".
Selon Angelo Kourkafas, il s'agit "dans le même temps d'une bonne excuse pour prendre quelques bénéfices après une hausse de 35% du S&P 500 depuis les creux d'avril".
Les places européennes ont glissé de concert avec Wall Street: la Bourse de Francfort a perdu 1,50%, Milan a cédé 1,74%, Londres 0,86% et Paris 1,53%.
"Le sujet politique français peut peser sur le CAC 40 et le reste de l'Europe", a commenté Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché à IG France, évoquant "un brouillard politique" avant le week-end.
Bien après la clôture de la Bourse de Paris, Emmanuel Macron a annoncé vendredi reconduire Sébastien Lecornu comme Premier ministre, quatre jours après sa démission.
Celui-ci aura "carte blanche", a assuré l'entourage du président.
Les menaces douanières affaiblissent le dollar et relancent l'or
Les menaces douanières emportaient également le dollar, le billet vert perdant 0,37% par rapport à la monnaie unique, à 1,1607 dollar pour un euro vers 20H45 GMT.
La baisse du billet vert et le retour des tensions commerciales sur le devant de la scène rendaient de l'élan à l'or, le métal précieux étant libellé en dollars.
Vers 20H45 GMT, l'once d'or gagnait 0,88% à 4.011 dollars, non loin de son sommet historique atteint mercredi.
Ole Hansen, responsable de la stratégie matières premières au sein de Saxo Banque, explique que la "confiance dans les monnaies s'érode sous l'effet de déficits chroniques, de politiques monétaires politisées et de rendements réels en baisse".
"L'or reste la couverture par défaut contre cette fuite de confiance", poursuit-il.
L'argent continuait d'être aussi très recherché, à plus de 50 dollars l'once (31,1 g).
Le pétrole américain sous les 60 dollars
Les cours du pétrole ont glissé vendredi pour atteindre un plus bas depuis cinq mois, plombés à la fois par la pause des hostilités à Gaza et la reprise des tensions entre Pékin et Washington.
Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) a perdu 4,24% à 58,90 dollars, au plus bas depuis avril.
Le baril de Brent de la mer du Nord a cédé 3,82% à 62,73 dollars.
L'accord au Moyen-Orient "réduit la prime de risque géopolitique" et atténue "les craintes liées aux perturbations de l'approvisionnement", a expliqué à l'AFP Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Et les opérateurs craignent que ce retour aux menaces commerciales viennent porter un coup à l'économie américaine, et par conséquent diminuer ses besoins en brut.
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