Langues nationales : Des universitaires plaident pour une réforme linguistique au Sénégal


Un débat de fond sur la valorisation des langues nationales au Sénégal a été ouvert ce jeudi lors d’un panel organisé par le Grand Théâtre National en partenariat avec le ministère de la Culture. 

Placé sous le thème « L’État et ses langues nationales », l'événement a rassemblé universitaires, linguistes, écrivains et chercheurs pour interroger la place des langues locales dans les politiques culturelles et éducatives nationales.

Parmi les intervenants, Ousmane Lo, chercheur et écrivain en langue wolof, a livré un plaidoyer appuyé pour une reconnaissance active des langues nationales : « Le Sénégal est un et indivisible. Nous devons fédérer les Sénégalais autour de l’intérêt général, et la langue en est le socle. »

Il a dénoncé le tabou persistant autour des langues nationales, affirmant que le silence institutionnel autour de ces questions peut être source de divisions :« En parler, ce n’est pas brûler le pays, c’est éviter qu’il ne s’enflamme. »

M. Lo a rappelé que les langues sont le cœur de la culture, englobant éducation, chants, danses, traditions. Selon lui, le wolof, le pulaar, le sérère, le diola, le bambara et d’autres devraient dominer symboliquement les langues coloniales telles que le français, l’anglais ou le portugais, dans les sphères éducatives et administratives.

Dans la même veine, Serigne Fall Guèye  directeur du Grand Théâtre, a appelé à un accélérateur politique sur la question : « La langue, c’est le moteur de la culture. Une nation doit se parler, se comprendre. Nous devons nous interroger : quelles langues nous unissent ? Wolof ? Sérère ? Diola ? Et comment les intégrer dans notre système ?  Nous sommes là pour poser le débat et pour qu'on accélère la cadence parce que le monde est en train de changer... »

Vendredi 30 Mai 2025
Dakaractu



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