Financement du terrorisme : Les révélations du magistrat Cheikh Bamba Niang de la Centif.


À quelques jours de la sixième édition du Forum de Dakar pour la Paix et la Sécurité, les acteurs des médias ont été encore une fois invités par le ministère des Affaires étrangères à un déjeuner ce mardi 15 octobre. Un moment de convivialité entre services publics et la presse qui s'est aussi révélé être un temps d'échanges fructueux sur les nouvelles menaces, dont la plus préoccupante reste de loin le terrorisme.

Lors de cette riche rencontre, les modes de financement ont été mis à nu par le magistrat Cheikh Bamba Niang de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).
Selon le technicien, les terroristes qui sévissent entre le Nigeria, le Mali, le Niger, le Burkina Faso tirent leurs ressources financières du vol de bétail, des dons provenant d'individus, d'organisme à but non lucratif (ONG), du transfert d'argent, du trafic illicite de drogue et de rançons tirées des enlèvements.

Cet argent, d’après Cheikh Bamba Niang, sert à entretenir les familles des jihadistes, à acquérir des moyens roulants, à la gestion des cellules dormantes, à l'achat d'armement, à la formation des nouvelles recrues, aux investissements dans les entreprises, à la corruption etc... Les moyens de transport de l'argent peuvent être physiques ou électroniques, renseigne-t-il devant une assistance éberluée.

En outre, le magistrat qui sert à la Centif, a fait l'état des lieux des groupes terroristes qui sévissent au Sahel. Il a ainsi cité le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans qu'il a présenté comme la « CEDEAO » des terroristes. Dirigée par le touareg Iyad Ag Ghali, cette fédération regroupe Ansar Dine, Le front de libération du Macina, l'émirat du Sahara d'Aqmi et Al Mourabitoune. À cette fédération s'ajoute l'Etat islamique au Grand Sahara dont l'émir est le sahraoui Adnan abou Walid. Divisée en deux entités dont l'une est reconnue par l'Etat islamique, Boko continue de dicter sa loi dans le nord du Nigeria et dans le Lac Tchad.

Lors de son intervention, Barka Bâ qui fait partie des rares journalistes qui s'intéresse aux questions relatives à l'extrémisme violent, a préconisé la multiplication des études sur les origines anthropologiques des conflits. Dans cet ordre d'idées, il a attiré l'attention sur la percée qu'un leader tel qu'Amadou Kouffa a pu faire, grâce à sa capacité de mobiliser sa communauté.
Poursuivant son propos, le journaliste de révéler qu'à Linguère, les « audios » de ce prêcheur Peulh devenu au fil du temps, l'un des jihadistes les plus redoutables du Mali, sont écoutés. Une alerte qui doit être entendue par qui de droit, surtout qu'il n'y a pas très longtemps, Amadou Kouffa qui occupe la deuxième place du GSIM avait lancé un appel à ses « frères Peulh » du Sénégal de le rejoindre dans le jihad. 
Mardi 15 Octobre 2019




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