Abdoul Mbaye respectez la justice (Par El Malick SECK)


Abdoul Mbaye respectez la justice (Par El Malick SECK)
Tous les jours, dans le secret des cabinets des juges d’instruction et des procureurs, des dizaines, voire des centaines de sénégalais, souvent jeunes, sont envoyés en prison. Qui pour avoir volé un téléviseur, qui pour avoir vendu un terrain appartenant à autrui, qui pour avoir menacé quelqu’un, qui pour avoir escroqué un honnête et brave citoyen, qui pour avoir détenu un petit cornet de chanvre indien, qui pour avoir soustrait frauduleusement un bien public, qui pour avoir agressé un paisible sénégalais… Bref des faits divers, des chiens écrasés comme on dit dans le langage des journalistes. Dignement, ils se présentent devant les tribunaux et se font appliquer la loi dans sa dureté. Ils acceptent de se repentir souvent. Ils font des mois, parfois des années en prison et la majorité se remettent sur le droit chemin et ne recommencent plus jamais. Ils n’ameutent ni leurs familles, ni les sénégalais. Ils se remettent sur le droit chemin. Et le temps finit par oublier leurs actes. 


Hélas quand il s’agit d’un ancien premier ministre, Abdoul Mbaye, pour ne pas le nommer, on évoque un complot politique. Pourquoi donc il y aurait deux types de sénégalais : les « badolos » pour parler de manière vernaculaire et les hauts d’en haut. Pourquoi les jeunes de la banlieue, mes parents de Thiès ou nos compatriotes d’ailleurs peuvent être envoyés en prison pour un « rien » et que monsieur Mbaye qui rature le certificat de mariage de son épouse, tente de lui spolier les biens en partage, est libre de circuler et peut même se permettre d’insulter le chef des poursuites, un honorable procureur qui ne fait que son travail ? A l’heure où nous écrivons ces lignes, le sieur Mbaye devait se retrouver en prison et présenté devant un tribunal pour outrage à un magistrat dans l’exercice de ses fonctions. Ce monsieur n’a de respect que pour sa personne. Il ne croit ni aux sénégalais, ni en notre justice et se fait du mouron car ne pouvant aller sur les pistes de ski en ces temps de froid de canard en France.

La loi est dure, mais c’est la loi ! Abdoul Mbaye et ses semblables ne peuvent pas vouloir diriger les sénégalais et insulter les juges qui sont chargés de faire appliquer la loi. Il s’agit d’un problème de fond. Un sénégalais, fut-il un ancien premier ministre, peut-être un hors-la-loi et faire ce qu’il veut et taxer même une querelle de borne fontaine avec sa bonne ou son épouse, de complot politique ? Le problème du sieur Mbaye, c’est qu’il s’est toujours pris de haut. Il a vécu le Sénégal des années 80 avec son lot d’impunité. Il se trompe de monde et d’époque. S’il avait du respect même pour sa propre personne, il ne serait pas là à se battre contre une pauvre femme qui lui a donné trois enfants. Ce n’est pas galant, ce n’est pas être un gentleman. Et puis, le plus grave dans cette histoire, comment les sénégalais peuvent même penser faire confiance à un homme capable de raturer son certificat de mariage, faire du faux pour de petits intérêts, une maison, une voiture, des millions ?

Le sieur Mbaye dit partout que c’est Macky Sall qui lui en veut ? Pour quelle raison ? Je pense que c’est bien vous qui en voulez à Macky Sall. Des millions de sénégalais ont élu ce Président de la République, le mieux élu de l’histoire de notre pays. Il a fait de vous un premier ministre et il est tout à fait libre de vous remercier de la Primature. Comme il l’a fait avec plusieurs dizaines de responsables politiques. Vous êtes malheureusement le seul à vous agiter contre lui en reniant même vos propres convictions car avez crié partout, quand vous étiez aux affaires que vous n’allez jamais le combattre. Hélas, un rewind de vos propos, montre que vous n’avez pas le respect de la parole donnée.

La justice a été clémente avec vous, c’est pourquoi vous vous permettez de l’insulter. Vous n’êtes plus un délinquant primaire car c’est votre énième affaire devant la justice. Mais dans celle-ci vous êtes décidément très bruyant, car vous savez les délits que vous avez commis et vous avez peur de la suite. Assumez-vos responsabilités et n’en voulez à personne, à part vous-même. 

El Malick Seck (Journaliste, homme politique et conseiller municipal à Thiès)
Dimanche 5 Mars 2017




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