Tribunal de Dakar : journaliste, marchands ambulants, partisans de Pastef parmi les 84 prévenus jugés.

La moitié des prévenus arrêtés lors de la manifestation interdite du 17 juin dernier ont comparu devant le juge des flagrants délits. Ils sont gardes rapprochés, maçons, marchands ambulants ou même journaliste...


« On m’a arrêté au rond-point de Liberté 6. Je passais pour rentrer chez moi. Sur les lieux, il y’avait des manifestants, il faisait 18h quand les forces de l’ordre m’ont interpellé. Je suis maçon », a expliqué Moussa Sow. Son co-prévenu Modou Seck arrêté dans les mêmes circonstances est revenu sur le mode de son arrestation.

« Je rentrais de mon boulot. Je fais des faux plafonds. Je marchais au niveau du rond-point 6 parce qu’il m’était difficile de trouver un véhicule. Les gendarmes m’ont interpellé alors que je passais simplement pour rentrer », a-t-il souligné. Pour sa part, Élimane Pouye a confié vouloir contourner la manifestation.

« Je déviais les feux qui avaient été allumés près du rond-point 6 et je suis passé près des policiers qui m’ont arrêté », a-t-il dit. Modou Thiaw aussi a été interpellé au même moment.

« Je rentrais de mon travail et les policiers m’ont demandé de venir leur répondre et ils m’ont par la suite arrêté. Je n’ai jamais jeté de pierre ni participé à la manifestation », a soutenu le jeune homme.

MARCHANDS AMBULANTS ARRÊTÉS 

Des marchands ambulants étaient aussi du lot des 84 prévenus.

« Je suis vendeur de parfum. J’ai quitté mon magasin près du marché de liberté 6 pour me rendre au rond-point 6, c’est en me rendant là-bas qu’on m’a arrêté parce qu’il y’avait le véhicule des gendarmes qui poursuivait des manifestants et comme je n’en faisais pas partie, je continuai tranquillement ma route mais cela n’a pas empêché les gendarmes de m’arrêter. Il faisait 18h », a soutenu un des prévenus.

« Je suis marchand ambulant et le jour des manifestations, je circulais près de la vdn. Je suis vendeur de téléphone. Les gendarmes m’ont pris un téléphone qui me restait et 90 000FCFA », a confié un autre.

JOURNALISTE ET PARTISANS DE PASTEF ARRÊTÉS

Un journaliste a, également, été appréhendé le jour de la manifestation interdite.

« C’est aux alentours de 15h que ma sœur m’a contacté pour me demander de libérer les employés au nombre de 12 à cause de la manifestation parce qu’ils sont sous notre responsabilité. Je travaille à Dakartime depuis 2016. Je suis également correspondant du journal Opinion au Maroc où j’ai séjourné pour poursuivre mes études. On m’a arrêté à hauteur de Khar Yallah où il y’avait du mouvement et des perturbations », a-t-il expliqué à la cour.

Des partisans de Pastef également ont été arrêtés. C’est le cas d’Amadou Ba qui est venu de Thiès le jour de la manifestation.

« On m’a arrêté près de la Vdn après que j’ai essayé de rallier le domicile du président Ousmane Sonko sans succès. On a été auditionné sans nous avoir notifié le droit d’être assisté par un avocat. Il n’y avait pas d’échauffourées au moment de mon arrestation. Les gens rentraient d’eux-mêmes, c’est là que les forces de l’ordre ont chargé pour disperser la foule », a déclaré le militant de Pastef.

Au nombre de 84, les prévenus ont été répartis par groupes de 10 à 13. Ils sont au nombre de 7 groupes en tout et ont tous plaidé non coupables des charges pour lesquelles ils sont poursuivis...
Lundi 27 Juin 2022




Dans la même rubrique :