Manifestation de l’opposition : les populations de Kolda livrent leurs points de vue…


Suite aux récurrentes manifestations de l’opposition, Dakaractu/Kolda a réalisé un micro trottoir sur la question. 

Ainsi, si certains restent mitigés, d’autres sont perplexes par rapport aux responsabilités entre l’opposition et le pouvoir. Mais ce qui est revenu souvent dans leurs propos c'est « la sauvegarde de la démocratie et de la paix sociale », mais encore « la réduction du coût élevé de la vie. » Force est de reconnaitre qu’actuellement la vie est chère avec un climat social tendu donc les populations profitent de ces manifestations pour laisser exploser leur colère, confient certains aussi. Mais ces manifestations ne sont pas sans conséquences au Fouladou car elles créent des retards de livraison de marchandises ou de médicaments.  

À Kolda tout est calme,  aucune manifestation n’a été notée, et les populations vaquent à leurs occupations tranquillement. 

Pour Abdoulaye B de la société civile, la soixantaine : « je pense que nous devrions préserver notre démocratie entrevue par la stabilité de notre pays. Il ne sert à rien d’incendier ce pays avec des propos et des actes violents. Pour moi, l’opposition comme le pouvoir ensemble doivent s’asseoir autour d’une table et dialoguer calmement pour le bien-être des populations. D’ailleurs, les évènements de l’année passée devraient nous donner une bonne leçon. Et les acteurs politiques ne doivent pas prendre en otage les populations. Le pouvoir sait qu’il faut une opposition pour faire marcher la démocratie… » 

Aminata S., vendeuse au marché central avec une écharpe bleue estime que la paix n’a pas de prix. En ce sens, elle déplore : « aujourd’hui, on a perdu tout repère social, ce qui occasionne tous ces dérapages. Je ne suis pas une politicienne, mais les leaders doivent montrer le bon exemple pour nous diriger. Je les vois comme des étudiants qui se battent pour une élection d’amicale. Et la énième manifestation d’aujourd’hui (17 juin) en est un parfait exemple. Je pense que le combat du développement devrait être le nôtre au lieu de nous déchirer à longueur de journée. »  

Sankoung S., la cinquantaine, se souvient encore des évènements de 1988, de 1993 et de 2021 avec ses stigmates. Dans la foulée, il précise : « il y’a eu beaucoup de morts innocents dans les manifestations entre l’opposition et le pouvoir, parfois sans raison valable. Au Sénégal, nous devons préserver les acquis que nous avons, notamment la stabilité sociale entre autres. L’État doit savoir que l’opposition est dans son rôle et accepter les règles démocratiques. Même si les évènements se passent souvent dans la capitale,  ceux-ci n’épargnent pas les régions avec des conséquences néfastes. C’est pourquoi, il faut trouver un terrain d’entente pour le bien de tout le monde… »
Vendredi 17 Juin 2022




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