Yeumbeul-Nord en alerte maximale après la disparition de deux sœurs de 3 et 5 ans…douze jours sans Khadija et Founé, la peur grandit


Depuis douze jours, la commune de Yeumbeul-Nord vit au rythme d’une angoisse sourde. Khadija, 5 ans, et sa petite sœur Founé Soumaré, 3 ans, ont disparu le 4 décembre dernier sans laisser la moindre trace. Deux orphelines volatilisées dans un quartier aujourd’hui gagné par la peur, l’incertitude et une détresse collective qui ne faiblit pas. Un drame humain poignant relaté par L’Observateur, qui suit pas à pas le calvaire de la famille Soumaré et l’inquiétude croissante des populations de la banlieue dakaroise.

 

Samedi 13 décembre 2025, Yeumbeul-Nord n’avait plus son agitation habituelle. Dans cette commune d’ordinaire grouillante de vie, l’atmosphère est lourde, presque irréelle. À la Cité Marine, où réside la famille Soumaré, les stigmates des récentes inondations sont encore visibles. Les eaux se sont retirées, laissant place à de vastes étendues envahies par les herbes hautes, accentuant le sentiment d’insécurité. Devant la maison familiale, voisins, parents et proches défilent, le visage fermé, l’esprit hanté par une seule question : où sont passées Khadija et Founé ?

 

Selon les témoignages recueillis par L’Observateur, les deux fillettes jouaient habituellement sur le sable, juste devant la maison. Le matin de leur disparition, leur mère, Diala, partie au marché, avait confié la garde de la plus jeune à l’un de ses fils. Founé jouait tranquillement dans la cour lorsque Khadija, de retour de l’école franco-arabe, l’a entraînée dehors. Un geste anodin, comme il en arrive chaque jour dans les quartiers populaires. Mais ce jour-là, les deux sœurs ne sont jamais revenues.

 

À son retour du marché, Diala ne s’alarme pas immédiatement. Veuve depuis deux ans, elle avait l’habitude de voir ses enfants accueillis chez les voisins, dans une solidarité de quartier bien rodée. Ce n’est qu’à l’heure du déjeuner que l’inquiétude s’installe, puis se transforme en panique. Les recherches entamées dans le voisinage restent vaines. Khadija et Founé se sont volatilisées.

 

Très vite, la famille alerte les autorités. Les commissariats de Yeumbeul-Nord, Yeumbeul-Comico, Pikine, ainsi que la brigade territoriale de la gendarmerie de Keur Massar sont saisis. Les imams relaient l’appel dans les mosquées, tandis que les réseaux sociaux se transforment en caisses de résonance de la détresse familiale. Des photos des deux fillettes circulent massivement, s’affichent dans les rues, les boutiques et jusque dans les grandes surfaces. Des marches citoyennes sont régulièrement organisées sur les artères de Pikine pour maintenir la mobilisation et interpeller les autorités.

 

« C’est inquiétant, parce que cela fait quand même douze jours qu’elles ont disparu », confie Samba Camara, l’oncle des deux fillettes, cité par L’Observateur. Pour lui, plus aucune hypothèse ne peut être écartée. « Des enfants qui s’égarent et que l’on retrouve au bout de deux ou trois jours, c’est courant. Mais douze jours, c’est beaucoup trop. Nous pensons désormais à un enlèvement », lâche-t-il, la voix chargée d’émotion.

 

L’environnement du quartier renforce les craintes. La zone est parsemée de maisons en chantier et bordée par un lac envahi de hautes herbes, surnommé « barakh » par les riverains. Malgré les fouilles menées, certaines zones restent difficilement accessibles, la vase empêchant des recherches approfondies. Autant de facteurs qui nourrissent les scénarios les plus sombres.

 

Au fil des jours, l’espoir s’amenuise. L’Observa

Mercredi 17 Décembre 2025
Dakaractu



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