Mamadou Diop, ancien Maire de Dakar : « Khalifa Sall, les fonds politiques, Senghor, les familles religieuses et moi… »

Mamadou Diop, ancien maire de la ville de Dakar a comparu en qualité de témoin au procès de Khalifa Sall et Cie. Les quelques lignes de sa déposition…


Mamadou Diop, ancien Maire de Dakar : « Khalifa Sall, les fonds politiques, Senghor, les familles religieuses et moi… »
« Khalifa Sall a épousé ma fille »

« Khalifa Sall, c’est mon fils. Quand je l’ai connu, il avait 17 ans. Il a été aussi mon adjoint pendant 17 ans. Khalifa Sall a épousé ma fille. Donc, j’ai des liens de parenté avec lui. Parce que, lui, c’est mon gendre. (…) En 1971, j’ai enseigné  les finances publiques à l’Université Cheikh Anta Diop Dakar. J’ai écrit des livres sur les finances publiques. (…) »

« Des acteurs politiques étaient financés avec les fonds politiques »

« L’argent de la Mairie, c’est plutôt des fonds politiques. Ce n’est pas autre chose. Il y a eu une grande réforme de la municipalité de la ville de Dakar. Et nous étions la seule commune à y bénéficier. Elle a été instituée par le président du conseil de la municipalité. Quand nous devions recevoir des hôtes, des acteurs politiques étaient financés avec les fonds politiques ».

« Les chefs religieux ont bénéficié des fonds politiques »

Le président Senghor avait accepté d’inscrire les crédits dans le cabinet. Ces fonds servaient à alimenter les chefs religieux. J’ai eu à gérer ces fonds politiques. Le décret portant règlementation de la caisse d’avance, la procédure est d’ordre politique. (…) J’étais responsable politique pendant 45 ans. Ces fonds sont nécessaires pour n’importe quelle action politique. C’est le décret 2003 qui régit les deniers publics. Dans tous les grandes ministères de souveraineté vous verrez des dépenses diverses. Et c’est nécessaire pour la vie de l’Etat. Le maire ne voit pas la couleur de ce qu’on appelle la caisse d’avance. Quand j’ai été député, j’ai  géré les fonds politiques de l’ancien président Senghor. »

« Pas de trace pour les fonds politiques »

« Si on se permet maintenant de dévoiler les choses (les bénéficiaires), c’est fini pour la République. J’ai 82 ans, avec 60 ans de service à l’Etat. Les fonds politiques n’ont pas de trace. Ce que je donnais à Senghor n’avait pas de trace. Pour les fonds politiques on ne laisse pas de trace. Ce sont des fonds communément appelé les actes de gouvernement. Dans ce monde, qui peut vous dire qu’il n’a jamais utilisé de fonds politiques ? »
Vendredi 9 Février 2018




Dans la même rubrique :