Femmes pour l’émergence : du karité à la parité ! (Oumou Wane)


Femmes pour l’émergence : du karité à la parité ! (Oumou Wane)

 

Aujourd’hui comme tous les ans le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des femmes, je veux rendre hommage aux combats de celles qui luttent pour la liberté, pour de meilleures conditions de travail, pour l’accès aux soins ou à l’éducation, pour l’égalité et la justice. 

Ici, au Sénégal, la femme mène de multiples combats pour l'amélioration de son statut et de ses droits, contre l'excision, contre la polygamie, contre le mariage précoce ou contre toutes les violences faites aux femmes.

Jeudi dernier à Dakar, la ministre de la Femme, de la Famille et du Genre, madame Ndèye Saly Diop Dieng, a soutenu que des dispositions discriminatoires dans les textes législatifs, en défaveur des femmes "demeurent encore manifestes". Alors qu’attend t-on pour réagir ? La loi mérite une bonne correction ! 

Certes, tout le monde s’accorde à vouer le rôle de la femme dans l’histoire du Sénégal. Régulièrement, sociologues et professeurs d'université nous expliquent comment ceshéroïnes africaines participent à la « fabrique de l’Histoire ».

Pourtant, il s’agit moins pour moi aujourd’hui d’honorer la femme africaine dans l’histoire, que de lui consacrer une place dans l’avenir !

Elles labourent les terres et plantent les semences pour nourrir leur pays, assurent la sécurité alimentaire de leurs communautés. Bien sûr, elles sont présentes dans d’autres domaines économiques et quelques-unes d'entres elles sont même arrivées aux plus hauts postes de responsabilités (députés, ministres, PDG...).

Les femmes sont au front et par leurs initiatives, un nouvel espoir se lève sur nos campagnes et dans nos villes, ici, des puits, des écoles, des infrastructures sanitaires et éducatives sortent de terre. Mais le combat des femmes pour leurs droits à la terre reste une injustice criante et leurdifficultés sur la question foncière, devraient s’inscrire dans un plan de priorité nationale. 

Femmes pour l’émergence !

Qu’on se le dise, la femme sénégalaise est bel et bien prête à jouer tout son rôle dans le développement rural et urbain de son pays. Il ne manquerait guère qu’un sérieux coup de pouce de l’État et un peu plus de considération nationale, pour qu’elle tienne bon et ne s’arrête pas avant que son but soit atteint. 

Artistes, politiciennes, commerçantes, paysannes, universitaires ou présidentes de groupement féminins, nos femmes-leaders perpétuent toute la tradition de résistance et de courage des femmes sénégalaises. Il est temps que la société reconnaisse leur contribution indispensable à la vie de notre nation.

C’est pourquoi, nous devons nous prendre en main et faire peser notre voix dans le débat politique.

Ce que nous voulons négocier à l’horizon des prochaines présidentielles, ce n’est rien de moins que l’égalité hommes - femmes, à 50 - 50 !

Les principaux éléments qui rendent minime la participation des femmes à la vie de la cité dans ce monde moderne sont : le taux élevé de l’analphabétisme, la faible participation ou intégration dans les activités socio-économiques et le poids des coutumes ou traditions. Tout ceci doit changer ! Non pas tout à l’heure, ni plus tard ou après… Mais maintenant !

Mes biens chères sœurs, nous sommes courageuses et optimistes, la Journée internationale des femmes 2018 est l’occasion de transformer notre dynamisme en action et de revendiquer les droits des femmes sénégalaises à réaliser leur plein potentiel.

Pour cela, nous devons nous donner la main ! L’heure est venue de fédérer un mouvement de femmes leaders à travers tout le pays pour qu’elles jouent un rôle important dans sa transformation et son émergence !

Partout dans le monde, la marche de l’égalité avance et la parole des femmes se libère. À nous aussi de manifester une détermination sans faille à instaurer un changement pour transformer partout la vie des femmes. 

Afin que nous ne soyons plus obligées de quémander chez les hommes, de se faire humilier, brutaliser, ou maltraiter en raison de notre condition ni en vertu de notre statut, unissons-nous, indignons-nous, battons-nous ensemble pour le bien commun, faisons triompher l’égalité hommes – femmes et souhaitons-nous que ces temps arrivent vite !

Oumou Wane

 

 

Jeudi 8 Mars 2018
Dakar actu




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