Elles viennent du Sénégal, du Ghana, de la France et d’ailleurs, militantes, écrivaines, juristes, sociologues, artistes, travailleuses de maison. Toutes se retrouvent à Dakar pour la troisième édition du festival Jotaay Ji, co-initié par Leyti Fary Ndiaye.
Un espace unique où les voix féminines se croisent, s’écoutent et s’élèvent contre l’oppression. Ici, pas de hiérarchie des savoirs : les expériences de vie valent autant qu’un diplôme, et l’urgence est claire, dénoncer les violences systémiques, réfléchir aux droits bafoués, et construire ensemble des stratégies de résistance.
Le choc des réalités se fait sentir dans chaque panel. Celui sur les féminicides réunit psychologues, juristes, sociologues et médecins, pour rappeler l’ampleur d’un fléau qui continue d’endeuiller des familles. Hier encore, la discussion portait sur le code de la famille et les discriminations qu’il perpétue. Les survivantes sont au cœur de ces échanges, car Jotaay Ji refuse de réduire les femmes à des victimes silencieuses : il s’agit de redonner dignité, force et pouvoir à celles qui ont traversé l’enfer de la violence.
Mais le festival ne se limite pas aux luttes. C’est aussi un lieu de vie, de créativité et de guérison. Ateliers artistiques, discussions sur le repos, activités pour les adolescentes autour des menstruations, musique et littérature nourrissent un écosystème où la joie devient un acte de résistance. Hier, l’écrivaine Fatou Al-Rassam présentait son ouvrage Assignés au silence, preuve que l’art et la littérature sont des armes politiques. Jotaay Ji démontre que réfléchir et rêver ne s’opposent pas : au contraire, ils s’alimentent mutuellement pour inventer des futurs féministes.
Au fond, le choc de Jotaay Ji est là : rappeler que les violences faites aux femmes commencent bien souvent dans les familles, derrière les portes closes où la confiance devrait protéger. Briser ce tabou, c’est ouvrir une brèche dans le système qui étouffe depuis trop longtemps les voix féminines. Ce festival, porté par la solidarité et l’horizontalité, se dresse comme une réponse brûlante : un espace où les femmes cessent d’être assignées au silence pour devenir les architectes d’un monde plus juste.
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