De hauts responsables du ministère belge des Affaires étrangères se sont entretenus lundi avec l'ambassadeur du Sénégal pour réaffirmer la volonté de voir l'ex-président tchadien Hissène Habré extradé en Belgique en vue d'un procès, a indiqué un des porte-parole du ministère.
L'ambassadeur, Paul Badji, a été reçu par des membres de l'administration du ministère, dont le directeur Afrique, et du cabinet du chef de la diplomatie belge, Steven Vanackere, a précisé ce porte-parole, Patrick Deboeck.
Il s'est vu remettre une note verbale résumant la position belge, a-t-il ajouté.
Nous demandons l'extradition de Hissène Habré en Belgique (...) Cette option est toujours d'actualité, à défaut pour le Sénégal de ne pas le juger lui-même chez lui, a-t-il dit.
Dakar ne veut toutefois plus entendre parler de tribunal international spécial au Sénégal, comme exigé par l'Union africaine.
Il faut tenir compte des intérêts belges et de notre souhait d'un procès équitable, a souligné M. Deboeck.
La Belgique campe sur cette position depuis qu'elle a lancé en septembre 2005 un mandat d'arrêt international contre Hissène Habré pour violations graves du droit humanitaire international et fait une demande d'extradition.
Cette procédure se base sur une plainte déposée en 2000 par un Belge d'origine tchadienne, en vertu d'une loi belge dite de compétence universelle pour les crimes de droit international qui autorise les tribunaux à se saisir d'un tel dossier dès lors qu'un ou des citoyens de nationalité belge sont concernés ou que l'auteur présumé se trouve sur le territoire belge.
La Belgique a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) sur ce dossier en vue d'obtenir une extradition.
Le Sénégal a décidé dimanche de suspendre l'expulsion de l'ex-président tchadien, pour répondre à une demande de l'ONU qui s'est inquiétée d'une possible violation du droit international s'il était transféré au Tchad.
Le gouvernement sénégalais a annoncé qu'il allait engager immédiatement des consultations avec l'ONU, l'Union africaine (UA) et la communauté internationale pour qu'une solution puisse intervenir rapidement.
M. Habré avait été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno en 1990. Il a déjà été condamné à mort par contumace au Tchad pour ses crimes présumés qui ont fait des milliers de victimes, commis pendant qu'il exerçait le pouvoir de 1982 à 1990.
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