Vote du report à l'AN, Karim, Cedeao : TAS dénonce un coup d’État constitutionnel et refuse d'aller au dialogue


Dans un entretien accordé à Dakaractu la veille de la séance plénière à l'Assemblée Nationale, Thierno Alassane Sall a marqué son désaccord face au report de la présidentielle. Un report acté par les députés de la majorité qui ont voté, tard ce lundi 5 février 2024,  pour le renvoi de la présidentielle au 15 décembre 2024. L'ancien ministre et candidat à la présidentielle a également dénoncé la démarche de la Cedeao dont le président en exercice, Umaro Emballo Cissokho a félicité son homologue sénégalais, dès les premières heures de l'annonce de la décision du report de la présidentielle. 
 
"ce qu'on a prévu de faire,  c'est un coup d'état..."
 
" L'Article 103 de la constitution alinéa 7 stipule qu'on ne peut pas toucher au mandat du président de la République. (...) La forme républicaine de l'État, le mode d'élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du président de la République ne peuvent faire l'objet de révision." Dans ce cas, les députés ne peuvent réduire ou augmenter le mandat d'un président de la République. Repousser les élections revient à augmenter le mandat du président, même si c'est un jour, on viole la constitution", fait savoir le président de la République des Valeurs/Reewum Goor, la veille du vote de la loi sur le report de la présidentielle par les députés de la majorité.  
Pour Thierno Alassane Sall, "Macky Sall et compagnie  leurrent la population en évoquant l'article  31 de la constitution".

Interpellé sur le communiqué de la Cedeao sorti quelques minutes après le discours du chef de l'Etat Macky Sall, annonçant le report de la présidentielle à 24h du début de la campagne, Thierno Alassane Sall s'insurge contre cette institution qui est la Cedeao : "c'est un syndicat de chefs d'état qui approuve les coups d'État constitutionnels", dira-t-il. 
 
Le président de la République des valeurs et candidat à la présidentielle répond à ceux qui l'accusent d'être à l'origine de cette situation confuse qui a conduit au report de l'élection présidentielle, initialement prévue au 25 février 2024.
"Ce n'est pas celui qui a crié au voleur qui est à l'origine de cette situation. Les faits, c'est quelqu'un qui voulait voler et qu'on a pointé du doigt et tout le monde a crié au voleur", explique-t-il, parlant du parjure fait par le candidat de K24, Karim Meissa Wade, avant de poursuivre, "le mensonge répété devant le conseil constitutionnel, d'abord en 2019, puis en 2024 ne peut passer sans qu'on ne le dénonce. Quelqu'un qui fait un parjure, on ne va pas accepter qu'il prétende diriger ce pays. C'est un devoir pour chaque citoyen  de faire de telle sorte qu'il ne puisse pas diriger ce pays", conseille-il. 
 
Dialogue national, gouvernement d'union nationale : TAS pas intéressé !

L'ancien ministre n'est pas intéressé par l'appel au dialogue lancé par le chef de l'État, Macky Sall lors de son discours du samedi 3 février 2024. Thierno Alassane Sall ne compte pas aller répondre au dialogue, encore moins figurer dans un gouvernement d'union national. "Un Président qui viole la constitution, celui qui répond à son appel pour un gouvernement d'union nationale, vous vous faites un complice de la violation de cette constitution", s'offusque TAS.
 
Le leader de la république des valeurs invite les forces vives de la nation à dénoncer cette violation de la constitution dans notre pays. Selon Thierno Alassane Sall, toutes les forces vives de la nation doivent montrer leur désapprobation face à la "violation de la constitution". " Vous les journalistes, les avocats à travers l'ordre des avocats, les magistrats avec l'UMS, aucune autre déclaration si ce n'est que celle allant dans le sens de dénoncer le coup d'état institutionnel, ne doit être faite ...", conclut-il. 
Mardi 6 Février 2024
Dakaractu




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