Pourquoi Karim Wade ne peut pas être candidat (Par El Malick Seck)


Depuis quelques jours, les partisans de Karim Wade sont revenus à la charge pour essayer de valider sa fausse candidature à la présidentielle. Condamné à plus de cinq ans de prison, le fils de Abdoulaye Wade ne peut ni s’inscrire sur les listes électorales, ni être candidat à une quelconque élection, ni même être nommé à une fonction administrative. Un rappel de la loi électorale et du code pénal sénégalais est nécessaire pour les partisans de Karim Wade.



Il faudrait un simple détour dans les différents textes de loi du Sénégal pour se rendre compte que les conseillers juridiques de Karim Wade le mènent en bateau, car à moins d’une révision légale de toutes les lois en la matière, leur client peut dire adieu à ses ambitions présidentielles. Dans notre pays, les personnes condamnées à une peine de cinq ans et plus ne peuvent être inscrits sur les listes électorales, donc ne peuvent prétendre à aucun mandat officiel, de celui de conseiller municipal à celui de candidat aux élections présidentielles.  Pour être simple, pour être élu il faut d’abord être électeur. La loi ne lui permet plus de s’inscrire sur les listes électorales. Condamné donc en 2015 par la CREI à six ans de prison, cette condamnation étant définitive, le fils de Wade n’a aucune chance d’être président de la République un jour, si on s’en tient au code électoral sénégalais qui fixe les limites. En effet dans son article L. 31, la loi électorale sénégalaise indique les personnes empêchées de s’inscrire sur la liste électorale. « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ; ceux condamnés à plus de trois (03) mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six (6) mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions de l’article L.30 ; ceux qui sont en état de contumace ; les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ; ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun ; les incapables majeurs. »


Ses souteneurs et défenseurs indiquent bien souvent que Karim Wade n’a pas été condamné pour l’un des délits visés par la loi. La réponse à ce sujet est simple car le même article de loi précise bien, comme mis en gras, plus haut : « … et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ». Karim Wade n’a-t-il pas été condamné à une peine de six ans de prison ? La réponse à cette question est évidente. Donc, que ses amis et ses conseillers juridiques lui disent la vérité. Il ne peut pas être candidat, c’est clair, net et précis. 


El Malick Seck (Journaliste, homme politique et conseiller municipal à Thiès)
Vendredi 16 Mars 2018




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