Nigéria: la secte Boko Haram revendique l’attentat contre l’Onu ( VIDEO )


ABUJA, Nigeria (AP) — Le président nigérian Goodluck Jonathan s'est rendu samedi sur les lieux de l'attentat-suicide à la voiture piégée qui a visé la veille un bâtiment des Nations unies dans la capitale nigériane Abuja, faisant 19 morts selon un dernier bilan officiel.

L'attentat a été revendiqué par le mouvement islamiste nigérian Boko Haram. "Nous travaillons à mettre le terrorisme sous contrôle", a déclaré Goodluck Jonathan à la presse lors d'une brève visite sur le site.

D'après des témoins, le conducteur de la voiture piégée a défoncé les portes d'entrée et a précipité le véhicule dans le hall d'entrée avant de faire sauter les explosifs, de manière à infliger le plus de dégâts possibles. La déflagration a dévasté une partie du bâtiment.

L'immeuble, situé dans le quartier des ambassades dont celle des Etats-Unis, abritait plusieurs agences onusiennes, dont le Programme de développement des Nations unies, le Fonds des Nations unies pour la population et le Fonds des Nations unies pour l'enfance. Environ 400 personnes y travaillaient

L'attentat a été revendiqué par un porte-parole du mouvement islamiste Boko Haram, dans un appel au service en haoussa (langue africaine parlée au Nigeria, et notamment dans le nord du pays) de la BBC. Ce service de la radio britannique est largement écouté dans le nord du Nigeria, et a déjà servi de canal pour de précédentes revendications.

Pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants, le Nigeria (ouest), est en proie à de fortes tensions religieuses et ethniques. Le pays est profondément divisé entre le Sud majoritairement chrétien et le Nord musulman, où une dizaine d'Etats appliquent la charia, la loi islamique.

Boko Haram a déjà perpétré des assassinats et attentats à Abuja, dont une attaque à la voiture piégée qui a fait deux morts en juin devant le siège de la police fédérale à Abuja. Mais la secte islamiste n'avait jamais pris pour cible jusqu'à présent des intérêts étrangers.

Le mouvement, qui veut instaurer un Etat islamique au Nigeria, s'est fait connaître au plan national en 2009, quand ses militants ont brûlé des postes de police près de son fief de Maiduguri, dans le nord-est du pays. L'armée nigériane a violemment répliqué et les combats ont fait quelque 700 morts.

Le général Carter Ham, du commandement militaire américain pour l'Afrique, a déclaré dans un récent entretien à l'Associated Press redouter une coordination entre Boko Haram, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Al Shabab en Somalie. AP
Samedi 27 Août 2011




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