Mbour – Le laveur qui voulait payer un accouchement : il vole une moquette de 80 000 FCFA… et la revend à 10 000 pour sauver son foyer


À Mbour, l’histoire de Bamba Camara, laveur de véhicules à Saly Carrefour, ressemble à un engrenage tragique où la précarité, la honte et la débrouille se mêlent jusqu’à mener… derrière les barreaux.
Licencié, endetté, pris à la gorge financièrement, l’homme de 34 ans est accusé d’avoir volé une moquette d’une valeur de 80 000 FCFA, appartenant à un client de son atelier. Il l’aurait ensuite revendue à 10 000 FCFA à un tailleur du voisinage.
 
Le prévenu, actuellement détenu à la prison de Mbour, sera fixé sur son sort le 27 novembre, date à laquelle le Tribunal d’instance rendra son verdict.
 
 
 
Un licenciement… puis le vol
 
Selon l'observateur , l’affaire remonte au début du mois d’octobre.
Ce jour-là, Amadoune Sarr Diop, propriétaire de l’atelier de lavage, venait tout juste de notifier son licenciement à Bamba Camara pour vols répétés.
 
Quelques heures plus tard, le patron découvre la disparition étrange d’une moquette appartenant à un client.
Il mène alors sa propre investigation… et tombe des nues : la moquette est retrouvée au beau milieu de l’atelier du tailleur Mamadou Seck, situé juste en face.
 
Interrogé, le tailleur ne se défile pas :
 
« Je l’ai achetée à Bamba pour 10 000 francs. »
 
 
 
Bamba reconnaît d’abord, puis change sa version
 
Convoqué à la police urbaine de Saly Portudal, Bamba Camara reconnaît immédiatement les faits.
Il affirme avoir emporté la moquette, l’avoir lavée chez lui, puis l’avoir revendue. Il justifie son acte par la pression immense qu’il subissait : dettes de location, risque d’expulsion, difficultés à nourrir sa famille.
 
Mais devant la barre, hier, Bamba change radicalement de version. Cette fois, il raconte un autre motif, encore plus dramatique :
 
« J’ai vendu la moquette pour payer les frais d’accouchement de mon épouse. Elle était internée à l’hôpital Thierno Mouhamadou. Je n’avais plus rien. »
 
Une explication difficile à vérifier, mais qui a jeté un froid dans la salle d’audience.
 
 
 
Une vie qui bascule pour 10 000 FCFA
 
Pour un objet estimé à 80 000 FCFA, revendu dix fois moins cher, Bamba risque désormais une condamnation pour vol au préjudice de son ex-employeur.
L’homme, marié et père de famille, est en détention depuis le début du mois, attendant un jugement qui pourrait encore assombrir son avenir déjà fragile.
 
Du côté de l’atelier, Amadoune Sarr Diop ne veut rien entendre. Pour lui, l’acte est répétitif et prémédité.
 
Le tribunal tranchera le 27 novembre.
Vendredi 14 Novembre 2025
Dakaractu



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