Infanticide : La jeune guinéenne encourt 20 ans de travaux forcés pour avoir jeté son enfant dans la poubelle


Infanticide : La jeune guinéenne encourt 20 ans de travaux forcés pour avoir jeté son enfant dans la poubelle
L’accusée Aïssata Bâ, une jeune femme âgée de 26 ans, habitant à la Médina a comparu devant la chambre criminelle de Dakar pour le délit d'infanticide. Face aux juges, elle a essayé de se laver à grande eau en soutenant qu’elle n’a pas tué son son enfant : « J'ai accouché à 6 mois, et il était mort né. J'étais sous le choc après l'accouchement. Je l'ai enveloppé dans un drap et jeté à la poubelle. Car, je ne voulais pas être la risée de tout le quartier. Le père de mon bébé ne savait pas que j'étais enceinte, ni ma famille d'ailleurs. J'ai caché mon état à tout le monde. »

Le procureur  Saliou Ngom, dans son réquisitoire a rappelé les faits : « ils ont eu lieu à la Médina le 23 octobre 2012. Les éléments de cette localité ont reçu un appel anonyme concernant une femme qui a accouché et dissimulé l'enfant. Sur les lieux, les agents ont trouvé la dame qui lavait ses habits maculés de sang. Interpellée, elle a soutenu avoir accouché d'une grossesse à terme à la police et devant le juge d'instruction. Elle a avoué avoir accouché seule sans assistance durant le voyage de sa mère en Guinée. Devant le magistrat instructeur, elle a varié soutenant avoir accouché d'un enfant mort né à 6 mois de sa grossesse. Poursuivant toujours, elle a soutenu que 4 ans après son divorce, elle a contracté une grossesse du fait d'un certain Barry, son petit ami. Elle l'a caché à sa mère, à sa famille, et elle n'a pas fait de visites prénatales. Au moment de la délivrance, elle s'est enfermée toute seule en accouchant et en le jetant dans les ordures. C'est un plan mûri, et donc sous le bénéfice de toutes ces observations, il a demandé à la chambre de la condamner à 20 ans de travaux forcés.

Une peine jugée trop sévère par l’avocat de la défense selon lequel dans le dossier, il n'y a pas de certificat de genre de mort qui atteste que l'enfant a été étranglé par la dame. Toute l'enquête est basée sur des suppositions qui soutiennent qu'elle aurait étranglé l'enfant. C'est une mère qui a 2 enfants et nous sommes dans une société peulh qui réfute ce genre de choses. Elle a accouché à 6 mois et c'est constant que l'enfant était mort né. On ne nous a pas rapporté la preuve qui soutient que l'enfant était vivant lors de la naissance. Et la voisine qui a dénoncé n'a pas été entendue.

Le délibéré sera vidé le 6 février ...
Mercredi 17 Janvier 2018




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