En marge de la célébration du 1er mai, la directrice de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à Dakar s’est ouvert à Dakaractu dans cet entretien où elle évoque plusieurs questions d’actualité. La Directrice Équipe d'Appui Technique pour le Travail Décent en Afrique de l'Ouest et Bureau Pays pour le Sénégal, Cabo Verde, la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau a également rappelé le rôle du Bureau de l’Organisation Internationale du Travail au Sénégal et le champ d’actions.
Entretien…
Dakaractu- Bonjour, merci de vous présenter et de présenter le bureau de l’OIT à Dakar
Je suis la représentante du Bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau. Je dirige aussi l’équipe d’appui technique au travail décent pour l’Afrique de l’Ouest.
Le Bureau de l’OIT à Dakar est un bureau sous-régional couvrant les pays de la CEDEAO, et qui a pour mandat de promouvoir le travail décent, la justice sociale et le dialogue social, notamment en veillant au respect des droits humains dans le monde du travail. Le bureau offre un appui technique et des conseils aux gouvernements, aux organisations d’employeurs et de travailleurs.
Dakaractu- Pourriez-vous revenir un peu sur l’histoire du BIT et son option pour accompagner le Sénégal dans la politique d’emploi et de préservation des droits des travailleurs ?
Le Bureau International du Travail, ou BIT, est en fait le secrétariat permanent de l’Organisation Internationale du Travail, l’OIT, qui a été créée en 1919. C’est la toute première agence spécialisée des Nations Unies, et elle repose sur un principe fondateur très fort : « Il ne peut y avoir de paix durable sans justice sociale. »
Le BIT est la seule institution du Système des Nations Unies qui soit tripartite et normative : ses politiques et programmes visant à promouvoir le travail décent pour tous les hommes et femmes dans le monde sont élaborés conjointement par ses mandants : Gouvernements, Employeurs : organisations d’employeurs, Travailleurs : organisations de travailleurs.
Son but fondamental est que « chaque femme et chaque homme puissent accéder à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité ».
S’agissant du Sénégal, le pays est membre de l’OIT depuis 1960, l’année de son indépendance. Depuis plus de six décennies, l’organisation accompagne le Sénégal dans plusieurs domaines stratégiques. D’abord sur le plan de l’emploi : nous avons soutenu la mise en place de politiques nationales importantes, comme la Stratégie nationale pour l’emploi des jeunes, ou encore la politique de développement de la formation professionnelle. Nous avons aussi contribué à promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes et à appuyer l’économie sociale et solidaire, des secteurs clés dans un pays où l’informel est très présent.
Par ailleurs, un autre axe essentiel de notre travail concerne la préservation des droits des travailleurs. Cela passe par le renforcement du dialogue social, mais aussi par la mise en œuvre des normes internationales du travail, comme la liberté syndicale, l’égalité des genres, la protection sociale ou encore la lutte contre le travail des enfants.
Aujourd’hui, notre collaboration se poursuit à travers ce qu’on appelle les Programmes de travail décent par pays (PPTD). Le plus récent vise à favoriser l’accès à un emploi décent pour les jeunes et les femmes, renforcer le dialogue social et la gouvernance du marché du travail, étendre la protection sociale à plus de travailleurs et soutenir la transition de l’informel vers le formel.
L’OIT est un partenaire de long terme du Sénégal. Il accompagne les efforts du pays pour bâtir un modèle de développement plus inclusif, plus juste, et centré sur les droits fondamentaux au travail.
Suivant les directives des plus hautes autorités, le bureau de l’OIT à Dakar est en train d’appuyer le pays à la formulation d’une nouvelle politique nationale de l’Emploi. Cette nouvelle PNE sera une stratégie cohérente et multisectorielle qui sera adoptée par le pays pour promouvoir un emploi productif, durable et décent pour tous. Elle repose sur un diagnostic approfondi du marché du travail, des consultations tripartites et une forte volonté politique conformément à la convention 122 de l’OIT à laquelle le pays a souscrit.
Dakaractu - Dans un pays où 90% des Sénégalais sont dans l’informel, sur quels leviers pensez-vous que le Sénégal peut s’appuyer pour formaliser ses emplois ?
C’est une question centrale, parce que l’économie informelle représente effectivement près de 90 % des emplois au Sénégal, que ce soit dans le commerce, l’agriculture, l’artisanat ou les services. Et on le sait : cette réalité est à la fois une source de résilience sociale, mais aussi un défi pour la protection des travailleurs et la productivité globale.
À l’OIT, nous pensons que la transition vers le formel est non seulement possible, mais surtout nécessaire, conformément à la recommandation 204 de l’OIT, à condition qu’elle soit progressive, inclusive et adaptée aux réalités locales. Plusieurs leviers peuvent être mobilisés pour y parvenir.
Le premier, c’est l’amélioration de l’environnement des affaires, en particulier pour les très petites entreprises et les travailleurs indépendants. Cela passe par la simplification des démarches administratives, la réduction des coûts de formalisation, mais aussi par la digitalisation des services publics et la décentralisation des guichets d’appui.
Deuxième levier essentiel : l’élargissement de la protection sociale. Beaucoup de travailleurs informels ne se formalisent pas, tout simplement parce qu’ils n’y voient aucun avantage. Il faut donc leur offrir des régimes de sécurité sociale adaptés – que ce soit à travers les mutuelles, les régimes communautaires ou les dispositifs existants comme l’IPRES ou la CSS.
Troisièmement, la formation professionnelle joue un rôle clé. Il est indispensable d’offrir des formations qualifiantes, mais aussi de reconnaître les compétences acquises sur le terrain. En parallèle, il faut accompagner les acteurs de l’informel à travers des services d’incubation, de mentorat ou encore des conseils en gestion.
Un autre levier fondamental, c’est l’accès au financement. Beaucoup d’acteurs de l’informel n’ont pas accès au crédit, ou alors à des conditions peu adaptées. Il faut développer des produits financiers spécifiques, renforcer les institutions de microfinance, et proposer des mécanismes comme des fonds de garantie ou de l’épargne collective.
Nous croyons aussi beaucoup à la promotion du dialogue social dans le secteur informel. Il faut que les travailleurs informels puissent s’organiser en coopératives, en associations professionnelles ou même en syndicats et qu’ils aient leur place dans la concertation avec les pouvoirs publics. Pour une meilleure prise en charge de la problématique de l’informalité, les nouvelles autorités accordent une attention particulière à la promotion des coopératives communautaires qui devront permettre aux travailleurs informels de se regrouper pour accéder à la reconnaissance juridique, aux marchés, aux financements, à la protection sociale.
Du côté du BIT, nous appuyons et soutenons les politiques nationales qui reconnaissent les coopératives comme leviers de formalisation, un pilier de l’économie sociale et solidaire et une voie essentielle pour un avenir du travail plus équitable, inclusif et durable.
Enfin, tout cela ne peut fonctionner que si l’État intègre pleinement la question de l’informel dans ses politiques publiques. Il faut des données fiables, des stratégies ciblées, et des actions pilotes dans des secteurs porteurs.
Ce que nous proposons à l’OIT, ce n’est pas une formalisation forcée. C’est une transition volontaire, basée sur une logique simple : plus de droits, plus de services, plus d’opportunités et donc plus d’intérêt à se formaliser.
Dakaractu- Les autorités sénégalaises se sont engagées dans une dynamique d’installation d’un pacte de stabilité sociale avec le monde du travail. Comment appréciez-vous cette démarche ?
Le pacte est un accord stratégique entre les acteurs du monde du travail. Il scelle, pour une période donnée, les engagements réciproques du Gouvernement et des partenaires sociaux pour consolider la paix sociale, promouvoir le progrès social et renforcer la productivité et la résilience des entreprises et de l’économie nationale. A l’instar des autres pays de la sous-région, le BIT appuie le Sénégal est à l’élaboration de son deuxième pacte de stabilité. Le premier qui est arrivé à termes a été signé en avril 2014.
C’est une démarche que nous saluons très positivement. La mise en place d’un pacte de stabilité sociale, dans un pays comme le Sénégal, représente un choix stratégique et courageux, surtout dans un contexte marqué par des inégalités persistantes, des revendications syndicales récurrentes, et des tensions sociales qui peuvent parfois freiner la dynamique de développement.
À l’OIT, nous considérons le pacte comme un véritable outil de gouvernance sociale. Il traduit la volonté des autorités de renforcer le dialogue entre l’État, les organisations d’employeurs et les syndicats de travailleurs. Et pour nous, cette approche tripartite est au cœur même de notre mandat. Elle constitue un levier essentiel pour prévenir les conflits, renforcer la cohésion nationale et instaurer un climat de confiance, favorable à l’investissement et à la croissance inclusive.
Ce pacte s’inscrit également dans une dynamique de promotion du travail décent : création d’emplois productifs, respect des droits fondamentaux au travail, élargissement de la protection sociale, et dialogue social institutionnalisé. Ce sont des piliers que nous portons depuis toujours à l’OIT, et qui trouvent ici une belle expression concrète.
C’est aussi, à nos yeux, une opportunité forte d’ancrer davantage les normes internationales du travail, notamment celles que le Sénégal a ratifiées, comme la Convention 87 sur la liberté syndicale ou la Convention 98 sur la négociation collective. En formalisant les engagements entre les partenaires sociaux, on donne plus de poids et de crédibilité aux accords issus du dialogue, dans un cadre reconnu à la fois juridiquement et institutionnellement. L’OIT accompagne d’ailleurs activement cette initiative, avec un appui technique à la négociation, des formations pour renforcer les capacités des acteurs, et le partage d’expériences internationales sur des pactes similaires mis en œuvre dans d’autres régions du monde.
Enfin, pour assurer la réussite durable du pacte, nous encourageons une approche inclusive et structurée : impliquer tous les partenaires dès la conception, assurer un suivi-évaluation participatif, garantir la transparence du processus, et intégrer des engagements concrets sur des sujets sensibles, comme l’emploi des jeunes, les conditions de travail ou encore la protection sociale.
Le pacte de stabilité est un outil d’anticipation. Il engage les acteurs dans une dynamique volontaire de construction d’un destin commun, d’une société prospère, résiliente où règnent l’équité et la justice sociale. L’OIT soutient la dynamique et la mise en œuvre des initiatives qui seront retenues.
Dakaractu- Êtes-vous au courant de certains mouvements d’humeur des travailleurs au Sénégal ? Si oui, quelle analyse en faites-vous ?
Nous suivons évidemment avec attention les différents mouvements sociaux au Sénégal comme dans tous pays de la sous-région. Qu’il s’agisse de grèves, de revendications sectorielles, notamment dans l’éducation, la santé, les transports ou les collectivités locales, ces expressions traduisent souvent un malaise profond dans les relations professionnelles.
À l’OIT, notre rôle n’est pas de juger ces mouvements, mais de les analyser dans leur contexte, en s’intéressant aux causes structurelles qui les sous-tendent. Et très souvent, ces tensions révèlent un déficit de dialogue social ou un manque d’efficacité des mécanismes de médiation.
Nous observons, par exemple, que dans certains cas, les négociations n’aboutissent pas ou prennent trop de temps. Il arrive aussi que des engagements pris ne soient pas tenus, ce qui alimente la frustration des travailleurs. Pour nous, plus le dialogue social est institutionnalisé, inclusif et fonctionnel, moins il y a de risques de conflits.
Ces mouvements sont également des signaux d’alerte sur les conditions de travail : retards de salaires, surcharge de tâches, contrats précaires, ou encore manque de reconnaissance du statut syndical. Dans une économie où une grande partie des travailleurs sont en situation de précarité, ils représentent aussi une forme de visibilité et de revendication d’existence professionnelle.
Face à cette situation, l’OIT recommande de renforcer le dialogue social à tous les niveaux, de mettre à jour et appliquer les conventions collectives, et de donner plus de moyens aux structures de médiation et d’inspection du travail. La formation des représentants syndicaux est aussi clé pour rendre le dialogue plus constructif.
En conséquence, ces mouvements ne doivent pas être perçus seulement comme des perturbations, mais comme des indicateurs utiles pour ajuster les politiques publiques, renforcer la justice sociale et consolider la cohésion nationale. Ils sont, en quelque sorte, une opportunité de faire progresser le dialogue social, lorsqu’ils sont bien compris et bien encadrés.
Dakaractu- Quel regard jetez-vous sur les relations entre l’Etat, le secteur privé et les travailleurs ? Pensez-vous que la concertation est suffisamment installée entre ces différents acteurs ?
Avec l’appui du Bureau de l’OIT à Dakar, les autorités ont créé par le décret 2014-1299 du 13 octobre 2014 le Haut Conseil du Dialogue social (HCDS) qui est l’Institution tripartite nationale chargée de la promotion du dialogue social dans les secteurs public, parapublic et privé l’économie informelle y compris. La mise en place du HCDS procède de la consolidation de l’option de ces mandants tripartites nationaux de respecter et de s’approprier les dispositions pertinentes de la Convention n°144 de l’Organisation internationale du Travail sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail, ratifiée par le Sénégal, le 1er novembre 2005.
Cette question touche au cœur même du mandat de l’OIT : le dialogue social tripartite entre l’État, les employeurs et les travailleurs. C’est cette dynamique qui permet de construire des politiques publiques équilibrées, de prévenir les tensions sociales, et de promouvoir un développement réellement inclusif et durable.
Aux côtés du Haut conseil du Dialogue Social, des commissions sectorielles, des espaces de négociation collective, ainsi que des cadres de partenariat entre l’État et le secteur privé, promeuvent le dialogue conformément aux principes de l’OIT, et nous saluons leur existence.
Cela dit, nous pensons qu’il reste encore des marges importantes de progression. Ces cadres sont parfois marqués par un manque de régularité dans le fonctionnement, une faible participation de certaines catégories d’acteurs, notamment ceux issus de l’économie informelle, ou encore des engagements tripartites qui peinent à être mis en œuvre concrètement.
En réalité, la concertation existe, mais elle est souvent réactive plutôt que proactive : elle intervient après les tensions, au lieu d’être un outil de prévention. De plus, le rapport de force reste déséquilibré, avec un État souvent dominant, et des partenaires sociaux qui manquent parfois de capacités ou de moyens pour pleinement jouer leur rôle.
À l’OIT, nous encourageons vivement une concertation plus structurée, inclusive et orientée vers les résultats. Un véritable dialogue social, ce n’est pas seulement avoir des institutions en place, c’est aussi garantir leur fonctionnement régulier, leur transparence, et leur impact sur les grandes décisions économiques et sociales.
Concrètement, nous recommandons de renforcer les moyens du HCDS, de former les partenaires sociaux, d’intégrer davantage les acteurs de l’informel, et de mettre en place un mécanisme de suivi des accords tripartites. Il est également crucial que le dialogue social soit pleinement intégré dans toutes les grandes réformes, qu’il s’agisse d’emploi, de sécurité sociale ou de fiscalité.
Dakaractu - Comment intervenez-vous pour participer à l’instauration du dialogue social ?
L’instauration d’un dialogue social solide et inclusif est au cœur du mandat de l’OIT. Pour nous, le dialogue social n’est pas seulement un outil de concertation : c’est un moteur essentiel du travail décent, de la paix sociale et du développement durable. Au Sénégal, comme ailleurs, l’OIT intervient à plusieurs niveaux pour soutenir activement les efforts en matière de dialogue social.
D’abord, nous apportons un appui technique et institutionnel aux structures nationales, comme le Haut conseil du Dialogue Social (HCDS) ou les ministères concernés. Cela passe par l’accompagnement dans la structuration de ces institutions, la formation de leurs équipes, la mise à disposition d’outils et l’appui à la mise en œuvre et au suivi des accords tripartites.
Ensuite, nous travaillons beaucoup sur le renforcement des capacités des partenaires sociaux. L’OIT organise régulièrement des formations pour les syndicats de travailleurs, les organisations d’employeurs, ainsi que pour l’administration du travail (inspecteurs, médiateurs…). L’objectif est clair : faire en sorte que chaque acteur soit bien formé, autonome et capable de jouer pleinement son rôle dans le processus de dialogue.
Dans les contextes plus tendus, l’OIT peut aussi intervenir comme facilitateur neutre et aider à relancer le dialogue en cas de blocage. Au-delà de l’appui direct, nous mettons à disposition des cadres normatifs internationaux, comme les Conventions internationales, ainsi que des guides pratiques, des outils d’évaluation, et des études comparatives pour permettre au pays de s’inspirer d’expériences réussies ailleurs.
Enfin, nous veillons à ce que le dialogue social soit intégré dans les politiques publiques nationales. Cela inclut la politique de l’emploi, les réformes du droit du travail, ou encore les grands programmes nationaux. Nous encourageons également la participation active des partenaires sociaux à l’élaboration du Programme de Travail Décent par Pays, qui constitue le cadre stratégique de notre coopération avec le Sénégal.
Dakaractu - Que pouvez-vous nous dire sur la Coalition mondiale pour la justice sociale ?
La Coalition mondiale pour la justice sociale, lancée par l’OIT en 2023, est une initiative ambitieuse qui vise à mobiliser les forces vives de la planète autour d’un objectif commun : replacer la justice sociale au cœur des priorités mondiales.
Concrètement, il s’agit d’une plateforme de coopération internationale qui réunit des gouvernements, des organisations d’employeurs et de travailleurs, mais aussi des institutions comme les Nations Unies, le FMI, la Banque mondiale, l’Union africaine, ainsi que des acteurs de la société civile, du monde académique et du secteur privé.
L’objectif est d’agir ensemble pour faire de la justice sociale un pilier central des politiques économiques, sociales et environnementales, dans un monde de plus en plus marqué par les inégalités, les crises multiples et les transformations profondes du travail. La Coalition poursuit plusieurs grandes missions : promouvoir le travail décent, réduire les inégalités, soutenir un développement durable et inclusif, et renforcer la solidarité internationale, notamment en donnant davantage de voix aux pays en développement dans la gouvernance mondiale.
Dans un contexte où les crises successives (COVID-19, inflation, changement climatique, instabilité géopolitique) ont révélé les limites de nos modèles actuels, l’OIT entend repositionner la justice sociale comme une boussole mondiale, au même titre que la croissance ou la sécurité.
Pour l’OIT, cette coalition est un outil puissant pour faciliter le dialogue multilatéral, partager des expertises, produire des données fiables, et surtout faire émerger des politiques publiques qui placent l’humain au centre. Et pour un pays comme le Sénégal, cela ouvre de vraies opportunités : nous invitons le Sénégal à rejoindre cette dynamique et porter la voix de l’Afrique sur la scène internationale.
Dakaractu - Quelles sont les perspectives de l’OIT au Sénégal ?
Les perspectives de l’OIT au Sénégal s’inscrivent dans une dynamique de développement humain durable, centrée sur l’emploi décent, la justice sociale et l’inclusion, notamment des jeunes, des femmes et des travailleurs de l’économie informelle.
D’abord, nous allons continuer à renforcer le dialogue social, car c’est l’un des piliers de la paix sociale. Cela passe par l’accompagnement du Pacte de stabilité sociale, le soutien aux mécanismes de concertation tripartite entre l’État, les employeurs et les travailleurs, mais aussi le renforcement de la négociation collective, y compris dans les secteurs informels.
Ensuite, un axe majeur reste la transition de l’économie informelle vers le formel. Nous soutiendrons des stratégies multisectorielles pour faciliter la formalisation : simplification administrative, accès à la protection sociale, accompagnement des TPE, et développement de l’économie sociale et solidaire, qui peut jouer un rôle important dans l’inclusion.
Autre priorité : l’emploi des jeunes et des femmes. Cela passe par la promotion de l’entrepreneuriat, de la formation professionnelle, de l’apprentissage, mais aussi par une action volontariste pour garantir l’égalité d’accès aux opportunités économiques et sociales. Nous allons notamment accompagner l’Etat du Sénégal dans la formulation de sa nouvelle politique nationale de l’emploi.
Enfin, nous continuerons de renforcer les institutions du travail et les capacités des partenaires sociaux : qu’il s’agisse de moderniser le Code du travail, d’appuyer les syndicats et les organisations patronales, ou de professionnaliser l’administration du travail.
Naturellement, le BIT apportera son appui technique pour la mise en œuvre des conclusions issues de la conférence sociale tenues les 24 et 25 avril 2025 et auxquelles les mandants tripartites ont convenu pour mieux adresser le nouveau pacte qui sera signé en marge de la célébration de la fête du 01 Mai.
Et tout cela évidemment sera mis en œuvre dans le cadre du nouveau Programme de Travail Décent par Pays qui devrait être signé prochainement qui va devoir structurer toute notre intervention dans le pays au cours des cinq prochaines années.
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