Transport routier : Les accidents de la circulation entraînent « 3 à 5% de perte sur le PIB national chaque année »


« Les accidents de circulation entraînent chaque année des pertes de PIB de 3 à 5% au niveau national et si on ne fait rien, on risque d’aller jusqu’à 20% ». La révélation est de Nathalie Chiavassa, expert principal en sécurité routière à la direction des routes auprès du ministère des transports terrestres et du désenclavement. 

Selon l’expert, chaque année c’est plus d’un million de personnes qui meurent dans les accidents de la circulation dans le monde, soit 3.000 décès par jour. « Nous avons 1,35 million de morts chaque année dans le monde. Trois mille à peu près par jour, cela veut dire que chaque minute, il y a mille personnes qui décèdent dans le monde. Je trouve que c’est encore pire que s’il y a plus de 50 millions de personnes blessées avec des invalidités à vie chaque année dans le monde et qui vont probablement perdre leur travail et plonger leur famille dans de grands problèmes. »

Poursuivant toujours ses explications, Nathalie Chiavassa souligne que les accidents de la circulation constituent aujourd’hui la première cause de mortalité pour les jeunes de 15 à 20 ans. Et la huitième place des causes de mortalité dans le monde.

« J’ai voulu montrer quelques chiffres clés, notamment que les personnes les plus touchées sont les jeunes de 15 à 29 ans. On a vu aussi que la moitié des accidents c’est des piétons, des cyclistes, des motocyclistes. Ça veut dire que les personnes les plus touchées par les accidents, ce sont les personnes les plus vulnérables dans la société. Un enfant de cinq ans ne conduit pas, mais quand il part à l’école, il peut subir un accident. C’est pourquoi, il faut des efforts coordonnés avec tous les sous-secteurs de la sécurité routière, pour qu’on arrive à éviter tous ces drames », renseigne-t-elle. 


Même si elle note que de grands efforts sont consentis par le gouvernement sénégalais pour mettre fin aux accidents de la circulation, l’expert en sécurité routière note une méconnaissance du code de la route. Ainsi elle plaide pour l’application de la loi dans toute sa rigueur. « L’on se rend compte qu’il y a une méconnaissance du code de la route et une difficulté à le faire appliquer, que le gouvernement cherche à changer aujourd’hui. Le défi c’est d’arriver à des opérations coordonnées au niveau des routes, des véhicules et des conducteurs. C’est aussi parvenir à avoir des actions préventives et ne plus attendre qu’on intervienne après l’accident et d’appliquer la loi. Parce qu’il faudrait bien qu’on applique à un moment donné la limitation de vitesse. On devrait arriver à ça un jour », conclut Nathalie Chiavassa qui prenait part à l’atelier de formation des journalistes issus de plusieurs organes de presse de la capitale, sur la sécurité routière, ouvert ce matin à Saly à l’initiative de la direction des routes auprès du ministère des transports terrestres et du désenclavement et du programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres au Sénégal...
Samedi 2 Juillet 2022




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