Surgisphere esseulée : des auteurs se retirent des études du Lancet sur la chloroquine et du NEJM.


Quelle grosse désillusion pour Surgisphere! La société américaine qui a fourni les données à deux études sur la chloroquine et maladies cardiovasculaires dans le contexte de la Covid-19 est en train de vivre ses heures les plus sombres. Une partie des auteurs s’est tout simplement retirée des études publiées respectivement dans The Lancet et The NEJM.

« Aujourd'hui, trois des auteurs de l'article, "Hydroxychloroquine ou chloroquine avec ou sans macrolide pour le traitement de COVID-19: une analyse du registre multinational », ont rétracté leur étude. Ils n'ont pas été en mesure de réaliser un audit indépendant des données sur lesquelles reposait leur analyse.
En conséquence, ils ont conclu qu'ils « ne peuvent plus garantir la véracité des sources de données primaires ». Le Lancet prend les questions d'intégrité scientifique très au sérieux et de nombreuses questions restent en suspens concernant Surgisphere et les données qui auraient été incluses dans cette étude », avise The Lancet sur son site. 

La revue anglaise prévoit de mettre à jour l’article « pour refléter cette rétraction sous peu ».

Pour sa part, le New England Journal of médecine (NEJM) rapporte avoir  été saisi d’un avis de rétraction par certains auteurs de l’article intitulé « Maladie cardiovasculaire, Pharmacothérapie et mortalité dans COVID-19 ».

Dans leur saisine, le Dr Mandeep Mehra (également investigateur principal de l'étude du Lancet) et ses pairs admettent que «tous les auteurs n’ont pas été autorisés à accéder aux données brutes et que les données brutes n’ont pas pu être mise à la disposition d’un auditeur tiers. »

Forts de ce constat, lui et ses confrères qui ont mené l’étude parue le 1er mai, s’estiment incapables de valider les principales sources de données sous-jacentes à l’article. « Nous demandons donc que l’article soit retiré. Nous nous excusons auprès des éditeurs et des lecteurs du journal pour les difficultés que cela a occasionnées », concluent les auteurs démissionnaires.

Mais curieusement, le Directeur de Surgisphere fait partie des signataires de la note alors que c’est sa société qui n’a pas été en mesure de fournir les preuves de l’existence des données exploitées dans l’analyse du NEJM.
Vendredi 5 Juin 2020




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