Résultats européennes 2019: le RN l'emporte, LREM cale, LR doublé par EELV.

Si Marine Le Pen et Emmanuel Macron s'offrent les deux premières places, la droite de Laurent Wauquiez s'effondre, éclipsée par une percée des écologistes de Yannick Jadot.


Résultats européennes 2019: le RN l'emporte, LREM cale, LR doublé par EELV.

La surprise n’est pas venue du duo de tête pour ces élections européennes 2019. Comme l’annonçaient les sondages dans la dernière ligne droite de la campagne, le Rassemblement national de Marine Le Pen  arrive en tête du scrutin de ce dimanche 26 mai, dépassant la liste soutenue par Emmanuel Macron.

En revanche, la grande surprise de cette élection réside dans l’effondrement des Républicains qui enregistrent la plus grande défaite de leur histoire, doublés par les écologistes d’EELV, menés par Yannick Jadot, et qui s’offrent au tout dernier moment la troisième place du podium.

Toutes les estimations menées par les instituts de sondage (Ipsos pour Le Monde, Radio France France Télé, Ifop pour CNews, Sud-Radio Paris Match, Harris Interactive pour TF1-LCI-RTL) convergent: la liste RN de Jordan Bardella enregistre entre 23% et 24,5% des voix, contre 22 à 23% des voix pour la liste LREM-Modem de Nathalie Loiseau.

“Emmanuel Macron prend une claque ce soir de la part des Français”, a estimé dimanche le porte-parole du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, la tête de liste Jordan Bardella évoquant un “sursaut populaire contre le pouvoir en place”.

Mais la candidate de la majorité présidentielle limite la casse, même si elle échoue à dépasser l’extrême droite, ce qui était son objectif prioritaire. Elle a réalisé un “score honorable” qui montre que “la majorité présidentielle tient bon”, a estimé dimanche soir l’entourage d’Emmanuel Macron. “On n’a jamais vu un parti au pouvoir avoir un score aux européennes aussi haut par rapport à l’élection présidentielle”, a ajouté l’Elysée.

Lot de consolation pour les macronistes: le parti présidentiel résiste au vote sanction en ne perdant que 1 à 2 points par rapport à son socle de l’élection présidentielle. La percée tant redoutée de l’extrême droite n’a pas eu lieu, Marine Le Pen n’étant pas certaine de dépasser son record de 2014 (24,8%).

Jadot éclipse Bellamy 

Le résultat est en revanche inespéré pour les écologistes de Yannick Jadot. Même si EELV a toujours clamé que son score remonterait dans la dernière ligne droite, aucun sondage ne plaçait les écologistes au-dessus de 10%.

Selon toutes les estimations, les Verts obtiendraient pourtant entre 12 et 13% des voix. Un score inférieur à leur record de 2009, où ils avaient fait jeu égal avec le PS à 16% des voix. Mais ce résultat constitue une nette progression pour le mouvement écologiste, alors que ses alliés allemands s’imposent comme la deuxième force politique outre-Rhin derrière la CDU d’Angela Merkel.

Pour Les Républicains, ce scrutin s’apparent à l’inverse à un véritable accident industriel. Le parti de Laurent Wauquiez, qui, selon les estimations, ne récolte qu’entre 8 et 9% des voix, enregistre la plus lourde défaite de son histoire. Une contre-performance d’autant plus douloureuse qu’aucun institut de sondage ne plaçait la liste LR en-dessous du plancher de 12% depuis des semaines.

Pris en étau entre le vote utile défendu par les soutiens d’Emmanuel Macron et le vote sanction incarné par Marine Le Pen, le parti conservateur et son président pourraient avoir du mal à se remettre d’une telle débâcle.

Le PS et LFI au coude à coude

Distancés par les écologistes d’EELV, les deux autres principaux partis de gauche enregistrent des résultats médiocres, tout particulièrement la France insoumise menée par Manon Aubry qui a un temps caressé l’espoir de passer la barre des 10%. Selon plusieurs estimations, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon oscille entre 6 et 7% des voix, au coude à coude avec la liste PS - Place Publique menée par Raphaël Glucksmann.

Si les socialistes peuvent souffler après avoir un temps redouté de disparaître du Parlement européen, ce score constitue malgré tout le pire résultat de son histoire, comparable au socle présidentiel de Benoît Hamon.

Hamon et Dupont-Aignan espèrent se faire rembourser

Du côté des recalés du scrutin qui n’enverront aucun député au Parlement de Strasbourg, deux candidats peuvent espérer au moins se faire rembourser leurs frais de campagne. Nicolas Dupont-Aignan, qui avait un temps flirté avec la barre des 7% d’intentions de vote, récolte un médiocre 3,6%  selon l’Ifop. Benoît Hamon peut espérer sauver les meubles avec 3,1% des voix.

Pas de miracle en revanche pour la révélation de la campagne Ian Brossat. La tête de liste communiste échoue avec 2,6% des voix, devant le patron de l’UDI Jean-Christophe Lagarde (2,5%). Le candidat pro-Frexit François Asselineau obtient 1%.

Dimanche 26 Mai 2019




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