M. Gemayel, qui a dirigé la mission au Sénégal, a estimé avec ses équipes que « l'économie sénégalaise a retrouvé en 2021 sa trajectoire de croissance d'avant la pandémie, grâce à la vigueur de la production industrielle et du secteur des services. La croissance du PIB réel est estimée à 6,1 % en 2021, soit environ un point de pourcentage de plus que prévu. Aussi, l'inflation moyenne a été maîtrisée à 2,2 %, même si les prix des produits alimentaires ont augmenté de 2,9% ». Malgré des recettes fiscales inférieures aux attentes, les équipes du FMI considèrent que l'exécution du budget a été, dans l'ensemble, en ligne avec les objectifs, avec un déficit budgétaire global de 6,3 % du PIB ».
Au regard de la guerre en Ukraine qui est susceptible d’assombrir les perspectives macroéconomiques, « la hausse des prix mondiaux des produits alimentaires et de l'énergie s'ajoute aux défis actuels de la politique économique, y compris les séquelles de la pandémie, l'insécurité régionale et l'augmentation des revendications sociales à l'approche des élections législatives de juillet », prévient la mission du FMI. En effet, tous ces éléments accroissent les risques de ralentissement de la croissance économique et se traduiront probablement par une aggravation des pressions inflationnistes et une augmentation considérable des dépenses publiques.
L'amélioration de la mobilisation des recettes et le renforcement de la résilience : Une nécessité
Les équipes du Fonds monétaire international estiment que l'espace budgétaire du Sénégal s'est nettement rétréci avec l'augmentation soutenue de la dette publique au cours des dix dernières années, liée notamment à l'amplification des investissements publics. Étant donné que les ressources sont limitées, il sera donc essentiel d'améliorer la mobilisation de recettes, de rationaliser et mieux cibler les subventions et de revoir l'ordre de priorité des dépenses, afin d'éviter de grands dérapages budgétaires et de préserver la viabilité de la dette.
Le Fmi donne également des recommandations pour une économie soutenue malgré les répercussions néfastes. II faut donc le renforcement de la résilience de l'économie qui dépendra de la poursuite de réformes structurelles clés, en particulier celles visant à accélérer la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme. Mais aussi, d'opérationnaliser le nouveau cadre budgétaire régissant l'utilisation des recettes tirées des hydrocarbures et de préparer une feuille de route pour l'élimination progressive des subventions à l'énergie, tout en améliorant le mécanisme actuel de protection des personnes les plus démunies. L'urgence de réviser le cadre juridique des marchés publics afin d'augmenter la fréquence des appels d'offres ouverts et concurrentiels est aussi, une nécessité selon les services du Fmi.
La mission réaffirme l'appui du FMI aux efforts que les autorités déploient pour mettre en œuvre leur programme de réformes économiques et rassure que les discussions relatives à la prochaine revue du programme soutenu par l'instrument de coordination de la politique économique, l'accord de confirmation et la facilité de crédit de confirmation sont prévus pour fin avril 2022.
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