Projet Agropole : Démarrage officiel des travaux du module régional de Fatick, ce lundi 23 mai…


Dans le cadre de l’opérationnalisation du Pse, notamment son pilier relatif à la ‘’transformation structurelle de l’économie et à la croissance’’, l’État a mis en œuvre le Projet de la Zone de Transformation Agro-industrielle du Centre ou ‘’Agropole Centre’’. Il s’agit d’un pôle moderne de développement dans lequel les acteurs des chaînes de valeur sont mis en réseau et bénéficient de divers services y compris l’appui en terme d’innovation, d’accès au foncier, aux intrants et aux marchés. L’importance de cette zone centre qui contribue pour 61% à la production nationale d’arachide, 50% à celle de mil et 33% à celle de maïs, fait qu’au moins 234 milliards de nos francs sont attendus comme chiffre d’affaires de ce projet.
 
C’est dans ce contexte, que le Coordonnateur national du projet Agropole, El Hadj Djily Mbaye Lo et ses collaborateurs ont jugé opportun d’organiser, le lundi 23 mai prochain, une journée de lancement, pour marquer le démarrage officiel des travaux du module régional de Fatick à Mbellacadiao et renforcer l’adhésion des populations au projet.
 
Parlant brièvement du projet Agropole, un des 27 projets phares du Pse, M. Lo, a fait part de la volonté de l’État du Sénégal ‘’de mettre en place 5 agropoles au niveau du pays dont celui dit ‘’Agropole Centre’’ avec les 4 régions (Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel), un au Nord (Louga, Saint-Louis et Matam), entre autres. Un projet qui se veut un moyen pour ‘’réduire de manière très forte la dépendance du Sénégal vis-à-vis de l’importation de produits agroalimentaires ; de revoir à la baisse le déficit de la balance commerciale ; de faire en sorte qu’il y ait un redéploiement du tissu industriel concentré entre l’axe Dakar-Thiès’’.
 
Cela découle, selon lui, d’un diagnostic ayant fait ‘’ressortir que 98% de ce tissu industriel sénégalais se trouve sur cet axe-là. C’est, également, participer à la politique d’équité territoriale initiée par le président de la République, Macky Sall, consistant à faire de ce redéploiement industriel là, une chance pour les collectivités territoriales’’ de pouvoir de fixer les populations, notamment les jeunes au niveau de leurs terroirs.   
 
Dans un entretien exclusif accordé à Dakaractu, ce jeudi 19 mai 2022, le coordonnateur national est revenu en boucle sur un des fondamentaux du projet ‘’Agropole centre’’ qui est de partir des potentialités existantes dans les zones. La zone centre, dit-il ‘’c’est 61% de la production nationale d’arachide, 50% de la production de mil ; 33% de la production de maïs et plus de 90% de la production de sel. Donc, le projet agropole va partir de ces potentialités-là pour faire en sorte qu’il y ait un lien entre le secteur primaire et le secteur industriel à partir de la transformation’’.
 
Un des faits qui légitiment, selon lui, ce projet c’est ‘’que (les Sénégalais ont) souffert dans ce pays pendant longtemps du fait qu’on est passé directement du secteur primaire vers un secteur tertiaire florissant en sautant cette étape du secteur secondaire’’. Ce, alors, qu’il est constaté que ‘’dans tous les pays développés, c’est ce secteur dit secondaire, notamment le secteur industriel qui est le plus pourvoyeur de main d’œuvre’’.
 
Sur les retombées financières, il a relevé que c’est 235 milliards F Cfa de chiffre d’affaires qui sont attendus du projet de cet agropole du Centre au bout des 5 premières années ; en sus de cela la création de 27 000 emplois dont plus 4 500 emplois directs.
 
L’un des objectifs de ce dit projet est, aussi, d’arriver à augmenter ‘’de manière sensible, la transformation de ces produits ciblés’’. Et ce, au moment où l’on ‘’parle de 3,3 millions de tonnes d’arachide transformées’’, dans ladite zone centre. El Hadji Djily Mbaye Lo, a évoqué la problématique à laquelle est confrontée la filière arachidière, pour dire que c’est le manque de matières premières pour les unités industrielles pour faire de la transformation. Ce que nous allons faire dans le cadre de ces agropoles, c’est de travailler d’abord sur l’amont de la transformation. C’est-à-dire le développement de la production, en accompagnement, bien sûr des organisations paysannes, dans leurs structurations en mettant en place, tout un programme pour augmenter la productivité, par la mise à disposition d’intrants, l’amélioration des techniques culturales, également par le renforcement, en relation avec les autres programmes de la mécanisation agricole. C’est également travailler sur la contractualisation entre ces organisations paysannes et les unités industrielles qui vont se mettre en place dans le cadre des agropoles’’, a-t-il confié.
 
Il est d’ailleurs revenu sur le lancement prochain des travaux du module régional de Fatick qui est basé dans la commune de Mbellacadiao. ‘’C’est un évènement important qui sera présidé par le ministre chargé du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, Moustapha Diop, avec la présence remarquable de tous les partenaires, notamment le Royaume de Belgique à travers son ambassadeur’’, a-t-il précisé.

En outre, il a annoncé la volonté du projet Agropole de ‘’travailler sur la capacitation des populations des acteurs économiques qui sont dans cette zone. Il est d’ailleurs prévu, la mise en place d’un incubateur au niveau de l’Université de El Hadji Ibrahima Niass du Sine-Saloum’’, dira-t-il en précisant concernant la structuration, que le projet comprendra un module central à Kaolack qui abritera les unités agro-industrielles et les services connexes, quatre modules régionaux à Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel qui accueilleront les zones d’administration et d’entreprise, et quinze plateformes départementales pour la collecte et le stockage des produits agricoles’’.
Jeudi 19 Mai 2022




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