Procès Sonko-Mame Mbaye Niang : un procès sous haute tension rythmé par une guérilla urbaine


Vers les coups de 6 h 30 du matin, tout le centre-ville menant vers le tribunal a été quadrillé par les forces de défense et de sécurité déployée dans toutes les grandes artères de la Capitale. Même décor à la cité Keur Gorgui ou réside le leader de Pastef Ousmane  Sonko accusé par Mame Mbaye Niang de diffamation dans le dossier des 29 milliards du Prodac. Un dispositif impressionnant de policiers était déployé aux alentours de sa résidence depuis quelques jours. Hier, le fils d'Ousmane Sonko avait été empêché d'aller à l'école.


En ralliant le tribunal de Dakar, Ousmane Sonko a eu des heurts avec les forces de l'ordre qui lui ont ordonné de passer par la corniche Ouest. Son itinéraire bouleversé, Ousmane Sonko décide au niveau du rond-point de Mermoz de faire une déclaration à la presse pour dire qu'à la corniche il y a des nervis. C'est en ce moment que la police gaze les journalistes et les souteneurs du leader de Pastef. Ce dernier décide de retourner chez lui, c'est ainsi que la tension monte, car le Gign a voulu de gré ou de force l'extirper de sa voiture. Après une bonne minute de tiraillement avec les gardes rapprochés, malgré le forcing du député Guy Marius Sagna qui a refusé de laisser sortir Sonko, la police finira par le saisir et le mettre dans leur fourgonnette.
 
Arrivé dans la salle du tribunal aux environs de 10 h 41 accompagné de ses conseils, le leader de Pastef avait les habits chiffonnés et tachés. Quelques minutes après l'affaire a été appelée. Dès l'entame des débats, Me Ciré Clédor Ly a dénoncé le fait que son client soit littéralement tabassé par les forces de l'ordre et de sécurité. Ainsi, il a demandé  une simple constatation matérielle afin d'examiner les habits d'Ousmane Sonko. Selon lui, Ousmane Sonko ne pouvait pas paraître dans ces conditions.
 
Selon Me Kam Guy, nouvel avocat de Ousmane Sonko, il est triste lorsqu'il voit son client dans cet état. Il ajoute qu'il est très difficile de juger le dossier dans cet état.

Les propros de Ousmane Sonko qui heurtent le tribunal

 


Devant le prétoire, Ousmane Sonko dira que personne ne peut lui imposer un itinéraire. Concernant la présence des FDS, il a déclaré au tribunal qu'il n y a pas d'question au juge "est-ce que vous pensez que Macky Sall  est une institution ?"

Le juge sarrêté, ni de décision qui peut justifier de la présence des FDS aux abords de son domicile. Ensuite, il rétorque qu'il n'y a pas d'institutions dans ce pays en lançant une ort de ses gonds et recadre le maire de  Ziguinchor en ces termes : "il faut respecter les institutions". Le juge suspendra la séance pendant de bonnes minutes. Profitant de la suspension, Ousmane Sonko sort de la salle pour se faire examiner par un médecin au niveau de l'infirmerie du palais de justice.

À la reprise, le juge constatant l'absence du leader du Pastef dans la salle, a demandé au parquet de faire ses observations.  Celui-ci a sollicité le rejet de la demande de renvoi sollicitée par les avocats de la défense. Selon lui, le dossier est en état d'être jugé.

Les avocats de la partie civile disent niet à un renvoi

Procès Sonko-Mame Mbaye Niang : un procès sous haute tension rythmé par une guérilla urbaine

Le tribunal donne la parole aux avocats de la partie civile. Ainsi, Me El Hadji Diouf a attaqué l'avocat Burkinabé. "C'est absurde ce qu'on veut nous faire croire.  Qu'on vienne du Burkina ou des USA, on doit s'imprégner du dossier avant de débarquer au Sénégal.  Même via WhatsApp ou mail, il pouvait recevoir les dossiers. Je me suis constitué comme lui et je sais ce que dit le dossier."

Appelé à nouveau après une nouvelle suspension, alors que l'affaire a été mise de côté, Me Ousseynou Fall a demandé au juge de faire sortir les forces de l'ordre de la salle. Selon Me Fall, l'audience ne peut pas se tenir en présence de gendarmes encagoulés, car ils sèment la terreur dans la salle. Ces derniers, poursuit l'avocat, ne sont pas identifiables. Estimant que l'avocat est en train de perturber l’audience, le juge a demandé aux forces de l'ordre de l'expulser de la salle. Ses confrères de la défense s'y sont opposés.

Le président sermone les avocats



À son retour, le juge a tenu à sermonner les avocats afin de les rappeler à l'ordre. "La police d'audience appartient au président, j'ai laissé faire depuis ce matin, mais ça suffit. Le juge a indiqué qu'ils ont été attaqués et cela a été consigné par le greffier. Une interpellation, qui n’a pas plu aux avocats de la défense qui ont aussi riposté en rappelant les attaques du parquet qui les a traités de terroristes et de la partie civile. Pour cela, le juge ne pouvait que renvoyer l'affaire vu l'état de santé de Me Ciré Clédor Ly.

Une tension vive avait opposé Me Abdoulaye Tall et les partisans de Mame Mbaye Niang. Ils ont été séparés par des éléments du GIGN.

À la fin du procès, Ousmane Sonko a encore été conduit chez lui par les agents de la BIP. Ses souteneurs dont les membres de la coalition de Yewwi Askan Wi sont rentrés chez eux à bord de leurs véhicules.

 


Jeudi 16 Mars 2023
Dakaractu




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