Portrait: Babacar Ngom, la success-story d'un self made man

«Itinéraire d’un modèle», tel pourrait être le titre du film de l’incroyable success-story de Babacar Ngom, Président Directeur Général de Sedima. Entre risques et défis, hauts et bas… Il a réussi le pari de hisser un business, débuté par un GIE avec 60 000 Fcfa et qui est devenu une Société Anonyme au capital de 2 milliards.


Portrait: Babacar Ngom, la success-story d'un self made man
J’ai commencé avec 120 poussins et un budget de 60 000 Fcfa. A l’époque, le poussin coûtait 90 francs l’unité et les 120 poussins ont coûté presque 10 000 francs. L’aliment de volaille coûtait 3 000 francs le sac…
 
«Sedima est né depuis 1988 comme GIE (Groupement d’intérêt économique). Il a évolué avec le temps pour devenir une SARL en 1992, puis une Société Anonyme (SA) avec un capital de 500 millions en 1997, qui a régulièrement augmenté dans les années 2000 à 2003. Aujourd’hui, on est passé à 2 milliards de capital en SA avec conseil d’administration. Je suis le président directeur général et ça reste encore une société familiale dont les actionnaires sont les membres de la famille ; mon épouse et mes enfants». A entendre Babacar Ngom parler avec autant d’humilité, de l’histoire de Sedima, on a l’impression que tout a toujours marché comme sur des roulettes. Mais à jeter un coup d’œil sur le budget initial du promoteur, on comprend aisément qu’il lui a fallu remuer ciel et terre, se serrer la ceinture, persévérer pour faire aujourd’hui de Sedima, le leader du secteur avicole.
«J’ai commencé avec 120 poussins et un budget de 60 000 Fcfa. A l’époque, le poussin coûtait 90 francs l’unité et les 120 poussins ont coûté presque 10 000 francs. L’aliment de volaille coûtait 3 000 francs le sac. Il y avait 3 abreuvoirs et 2 mangeoires qu’on avait achetés sur la route de Rufisque. Le tout tenait dans une chambre de 4 m sur 4 dans une maison de mon père en construction. C’est là que j’ai démarré mon premier lot…», se souvient-il.
Quand on lui demande ce qui l’a le plus marqué depuis le début, il s’arrête net, fixe le plafond, regarde alentour et puis raconte : «il y a beaucoup de choses… parce que ça fait bientôt quarante ans que j’ai démarré l’activité avicole. C’est un parcours et une trajectoire qui ont été riches en passion. Il y a beaucoup de choses qui m’ont marqué… En même temps, il y a eu beaucoup de satisfaction mais aussi des moments très difficiles. On doit pouvoir le deviner ; ça n’a pas toujours été facile mais c’était l’envie qui me motivait, j’aimais bien le métier…»
Nul ne peut échapper à son destin, dit-on souvent, Babacar en est la preuve par mille. Sinon, comment comprendre qu’un nouveau bachelier crache sur un voyage à l’étranger, mette une croix sur des études supérieures, pour se lancer dans une hypothétique activité d’aviculture. On dirait quasiment un fou…
Mais quand étant jeune, on rêve déjà d’être autonome, de voler de ses propres ailes, rien ne semble pouvoir vous retenir. «J’avais commencé dans l’activité avicole en 1976, quand je devais aller continuer mes études en France. Mais, j’ai convaincu mes parents de ne plus y aller, de rester sur place, faire quelque chose. Mais, je n’avais pas encore l’idée de l’aviculture. Je voulais uniquement, m’installer à mon compte et travailler pour moi-même, sans prétention…», dit-il.
Le patriarche Babacar Ngom entouré de toute la famille SEDIMA
Le patriarche Babacar Ngom entouré de toute la famille SEDIMA
Le rêve d’être indépendant…
Donc, dans la tête de Babacar, une chose était très claire : il n’était pas question d’aller dans une entreprise et être sous les ordres des chefs. Mais pour y arriver, il fallait trouver quelque chose de consistant ou au moins adapté au marché. «Je n’avais pas la prétention de devenir chef d’entreprise, d’employer des gens ou de me retrouver dans un bureau. C’était une idée simple qui est partie de l’envie de faire quelque chose, d’une certaine indépendance, d’une certaine autonomie au lieu d’aller dans des grands groupes ou avoir 50 chefs qui vont passer leur temps à me crier, du matin au soir, courir dans tous les sens. Cela ne m’attirait pas. J’avais besoin d’indépendance et dans ce besoin, quand j’ai réfléchi, je suis allé très loin car je me suis dit, ‘plus tard, qu’est-ce que je vais faire ?’ Même en voulant être indépendant, que faire ?», se souvient-t-il. Mais jusque-là, l’idée n’était pas encore très claire dans sa tête…
Piqué par on ne sait quel virus, il se lance tout de go dans l’aviculture, mais avec des ambitions très limitées. Pour cet amateur de viande de poulet, comme tout bon Sénégalais qui se respecte, c’était une belle occasion de travailler dans le secteur. Si aujourd’hui, le groupe emploie 200 personnes, il aura fallu traverser de rudes épreuves. C’est avec beaucoup de fierté d’ailleurs que Babacar Ngom replonge dans ces moments où il vivait dans une ferme, sans électricité, ni eau courante. Des moments difficiles certes, mais qui ont forgé l’homme. «J’ai vécu dans la campagne entre Malika et Keur Massar et le village le plus proche, c’était à 4 km. C’était des moments d’intense intimité. On travaillait beaucoup, on ne sentait pas la solitude, on était passionné par l’aviculture et par l’élevage qu’on faisait», se remémore-t-il.
Pour ceux qui ne le savaient pas, Babacar est aussi un passionné d’agriculture. Monsieur exploite pas moins de 3 hectares de pomme de terre, de tomate et d’oignon… Selon lui, produire ce que nous mangeons est un acte de souveraineté et de civisme.
Du Centre du développement horticole (CDH) à Cambérène au Centre national d’aviculture (CNA) en passant même par l’Ambassade de France, Babacar a mis les pieds partout où il pouvait glaner des informations pour booster son activité.
Ethique, honnêteté et rigueur dans le travail. Voilà des valeurs auxquelles M. Ngom tient beaucoup. «Les jours de repos ou les week-ends, il ne se sent pas bien parce qu’il ne fait rien. Pour lui, le travail, c’est à tout instant», témoigne sa fille, Anta Babacar, chargée du développement et de la stratégie au sein du groupe. Cette dernière est revenue au pays, travailler aux côtés de papa, après des études supérieures en France.
Parlant de son papa et patron, Anta, Mme Bathily, nous dira que c’est quelqu’un qui déborde toujours d’ambitions. «Aujourd’hui, il est en train de se projeter sur ce qu’on peut faire dans 10 ans», avance-t-elle. Au-delà de l’aviculture, Sedima va ouvrir une usine de farine en janvier prochain.
L’amour du travail, la rigueur et l’ambition, Mme Bathily l’a déjà hérité de son papa. Elle est actuellement au cœur des multiples projets du Groupe Sedima.
 
Reussirbusiness
Jeudi 24 Octobre 2013




1.Posté par coin de saly le 24/10/2013 13:20
Bravo à Mr Ngom , au lieu de nous parler de Ndéye gueye , salam, Tyson lutteur etc... nous donner des exemples pareils qui nous permettra en tant que jeune de croire en nos propres capacités c'est vraiment ce que nous attendons des espaces de communication en Afrique. Bravo à vous aussi dakaractu.com envoyez nous d'autre model à l'image de Mr NGOM pour le bien de la jeunesse .

2.Posté par Brain Use le 24/10/2013 14:02
A oui, rien n'est impossible, il faut juste vouloir et aussi estimer ses capacités. BRAVO a Mr NGOM et beaucoup de succés à SEDIMA et autres projets en gestations, car le Sénégal a besoin de ca. Seul le travail paye
Un exemple pour nous aussi, qui avons monté des petites entreprises, mais avons un long chemin à faire. J'espère aussi connaitre le succès, parce que nous y travaillons et le bon DIEU est témoin.

3.Posté par Bathie le 24/10/2013 15:23
Merci Dakaractu, pour ce bel example. Montez nous d'autres grands producteurs comme M. NGOM, et moins de politiciens.

4.Posté par Diami le 24/10/2013 15:45
C'est un parcours honorable. C'est bien!!
Mais il y'a quand même une chose qui me turlupine: pourquoi cette forte exposition de M. Ngom aux média ces temps-ci? Il a une page facebook qui est tout le temps suggérée aux utilisateurs. Il est un peu trop visible. Veut-il se lancer dans la politique ou quoi?
Si c'est le cas je le lui déconseillerai vivement et lui demanderai de se consacrer à ce qu'il sait faire le mieux: travailler!
Les politiciens ne valent rien et risquent de faire péricliter son business.

Diam's

5.Posté par Sonar Ngom le 11/01/2014 21:28
Félicitations. Il n'y a ni miracle ni d'autres solutions pour sortir du gouffre que de produire ce que nous consommons et de croire en nous même.



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