Perturbation du système éducatif : les parents d’élèves montrent leur désaccord et fustigent la démarche.


Le CUSEMS a déclenché un mouvement de grève, avec un débrayage le Mardi 21 et grève totale ce mercredi 22 Mars 2023. En effet, le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) dénonce « les multiples arrestations dont sont victimes des enseignants sénégalais après les manifestations de jeudi. » Le CUSEMS a tenu à informer l’opinion que « contre les arrestations arbitraires et aveugles d’enseignants et d’élèves, la violation de l’espace scolaire par les forces de l’ordre » entre autres, un débrayage à 09 heures, suivi d’AG dans les établissements et une conférence de presse à 11 heures », sont prévus le mardi 21 mars. 

Aussi, une grève totale est programmée pour ce mercredi 22 mars. Il faut pour rappel noter que plusieurs enseignants du parti Pastef ont été arrêtés depuis jeudi. Le Cusems Authentique, l’autre branche syndicale a également annoncé qu’il allait débrayer lundi et faire grève totale mardi. En plus de ce point de revendication, les camarades de Ndongo Sarr protestent également contre ce qu’ils ont qualifié de « tentative d’assassinat de Dame Mbodj » et d’autres points qui concernent les MEPS, les PC et les 5.000 enseignants. Ainsi donc comme annoncé, les enseignements/apprentissages des établissements du moyen secondaire ont été perturbé sur presque l’ensemble du pays.

« C’est une affaire privée. On ne peut pas comprendre qu’on ferme les écoles à cause de ça! » (UNAPES)
L’Union nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (UNAPES), a manifesté son désaccord suite au mouvement de grève annoncé par le CUSEMS. En effet, les camarades de Abdoulaye Fane fustigent la décision du CUSEMS.

En effet, selon eux, « comme pour l’affaire de NDIAFAT (Kaolack), nous considérons que l’arrestation de ces enseignants est une affaire privée. On ne peut pas comprendre qu’on ferme les écoles à cause de ça. Le ministère de l’éducation nationale doit prendre ses responsabilités. C’est comme si un chauffeur est arrêté pour un accident et que le lendemain les syndicats du transport déclenchent une grève. Cette situation ne peut pas continuer. Cependant le président de l’UNAPES estime qu'il existe d’autres canaux, comme des cadres de dialogue, que les syndicalistes peuvent utiliser et plaider la cause de leurs camarades. Pour les autres motifs avancés, l’UNAPES dit être en phase, même pour ces cas précis, « une commission pour le suivi des accords avait été mis en place et dirigée par le ministre de la fonction publique. Ce qu’il faut, c’est d’exiger le fonctionnement de cette structure », a dit Abdoublaye Fane.

« Un enseignant qui est arrêté pour ses actions politiques doit être défendu par son parti et non son syndicat » (Syndicaliste à la retraite) Syndicaliste à la retraite et président de l’association des parents d’élèves du collège de son quartier, A. Diop est totalement surpris par les motifs avancés par le CUSEMS pour fermer les écoles. « Je suis sidéré. J’ai à la limite honte. J’ai peur pour le système. Ils sont en train de transformer les syndicats en partis politiques », s’exclame-t-il. En effet, selon lui, il n’appartient pas aux syndicats de défendre les enseignants qui sont arrêtés pour leurs activités privées ou politiques. Un enseignant qui est arrêté pour ses actions politiques doit être défendu par son parti et non son syndicat. Ce n’est pas ça leur rôle. Ils devraient plutôt interdire leurs camarades à transformer nos écoles en des espaces politiques. L’école n’a rien à voir avec la politique, aujourd’hui même dans les classes ils parlent politique à nos enfants. C’est très grave ! » s’indigne-t-il. Ce dernier profite d’ailleurs de l’occasion pour inviter les élèves à faire très attention « à ne pas tomber dans ce piège et de ne pas se faire manipuler. L’élève de Bignona est un exemple », a-t-il averti.

« Cette grève est une honte. Ce pays est à la dérive ! » (Mb. Guèye, APE)
La grève déclenchée par le CUSEMS n’est pas du goût de Mb. Guèye, président de l’APE d’un lycée. Ce dernier estime que le CUSEMS a tout faux en annonçant son mouvement de grève, « sauf si c’est devenu un parti politique ». Selon lui, « cette grève est une honte. On a l’habitude de voir des enseignants aller en grève pour des questions salariales, des questions de carrière, des conditions de travail….mais pour quelqu’un qui est arrêté pour ses activités politiques, son syndicat ne doit pas le soutenir. Sauf si c’est son syndicat qui le pousse à faire de la politique. Mais c’est la mode maintenant. Les journalistes, les médecins, les transporteurs font la même chose.  Ce pays va à la dérive ! » se désole-t-il.
Mercredi 22 Mars 2023
Dakaractu




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