Le référendum organisé par le gouvernement d’Alexis Tsipras sur le plan d’aide des créanciers de la Grèce est une belle leçon de démocratie et de reprise de l’affirmation de la prééminence du pouvoir politique sur le pouvoir économique. Tsipras a défié la puissante « troïka » (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fond monétaire international) et les a mis « 4 appuis », comme on dit dans l’arène sénégalaise. Le PM grec et son ministre des finances (habillé d’un simple tee-shirt lors de son point de presse) se sont retroussés les manches. A bout de souffle, face au trio infernal (UE, BCE et FMI), on peut résumer leur idée de génie comme suit: « Stop. Demandons aux Grecs ceux qu’ils pensent de votre plan de réformes et des conditions que vous imposez pour injecter de l’argent frais». Aujourd’hui les Grecs ont majoritairement appuyé leur gouvernement dans sa position. La troïka est bien embêtée maintenant et Merkel et Hollande sont dos au mur.
Bref, tout ceci m’amène à imaginer un référendum des pays de la zone franc pour savoir si on continue - Oui ou Non- :
1- A accepter les conditions de remboursement de notre dette ?
2- A accepter les conditions de contrôle / garantie du F CFA par la Banque de France ?
Officiellement le F CFA de chaque zone (qui n’est pas interchangeable avec celui d’une autre zone CFA) est géré par la banque centrale de ladite région, et chaque banque centrale est libre dans la prise de ses décisions. Dans la réalité, la France exerce un contrôle sur ces Banques centrales :
- En Afrique de l’ouest le conseil d’administration de la banque centrale (BCEAO) compte 16 membres, dont 2 français désignés par la France. Et les statuts de la BCEAO stipulent que pour que des décisions soient prises au conseil d’administration elles « doivent recueillir l’UNANIMITE des membres du conseil d’administration ».
- En Afrique centrale, le conseil d’administration de la banque centrale (BEAC) est constitué de 13 membres, dont 3 français désignés par la France. Et ce conseil d’administration « délibère valablement lorsque au moins 1 administrateur par Etat membre et 1 ADMINISTRATEUR FRANCAIS sont présents ou représentés ».
- Aux Comores le conseil d’administration de la banque centrale comorienne (BCC) est constitué de 8 membres, dont 4 français désignés par la France. Et le conseil « délibère valablement lorsque au moins six de ses membres sont présents ou représentés. Les délibérations doivent être adoptées par 5 AU MOINS des membres présents ou représentés ».
De facto, la France dispose par ce système d’un droit de veto dans chacune des 3 banques centrales. Mieux (ou pire) les pays de la zone franc sont obligés de laisser en dépôt en France, 50 % de leurs recettes d'exportation appelées « réserves de change ». Ceci constitue la condition sine qua non pour garantir la stabilité de leur monnaie.
Je ne connais pas un pays développé ou émergent qui n’a pas le contrôle de sa propre monnaie. Il est donc important que nous soyons en mesure de mener une politique monétaire qui réponde à nos attentes. Mais pour cela, il faudrait que nous disposions de Tsipras locaux qui prennent le taureau par les cornes.
Bref, tout ceci m’amène à imaginer un référendum des pays de la zone franc pour savoir si on continue - Oui ou Non- :
1- A accepter les conditions de remboursement de notre dette ?
2- A accepter les conditions de contrôle / garantie du F CFA par la Banque de France ?
Officiellement le F CFA de chaque zone (qui n’est pas interchangeable avec celui d’une autre zone CFA) est géré par la banque centrale de ladite région, et chaque banque centrale est libre dans la prise de ses décisions. Dans la réalité, la France exerce un contrôle sur ces Banques centrales :
- En Afrique de l’ouest le conseil d’administration de la banque centrale (BCEAO) compte 16 membres, dont 2 français désignés par la France. Et les statuts de la BCEAO stipulent que pour que des décisions soient prises au conseil d’administration elles « doivent recueillir l’UNANIMITE des membres du conseil d’administration ».
- En Afrique centrale, le conseil d’administration de la banque centrale (BEAC) est constitué de 13 membres, dont 3 français désignés par la France. Et ce conseil d’administration « délibère valablement lorsque au moins 1 administrateur par Etat membre et 1 ADMINISTRATEUR FRANCAIS sont présents ou représentés ».
- Aux Comores le conseil d’administration de la banque centrale comorienne (BCC) est constitué de 8 membres, dont 4 français désignés par la France. Et le conseil « délibère valablement lorsque au moins six de ses membres sont présents ou représentés. Les délibérations doivent être adoptées par 5 AU MOINS des membres présents ou représentés ».
De facto, la France dispose par ce système d’un droit de veto dans chacune des 3 banques centrales. Mieux (ou pire) les pays de la zone franc sont obligés de laisser en dépôt en France, 50 % de leurs recettes d'exportation appelées « réserves de change ». Ceci constitue la condition sine qua non pour garantir la stabilité de leur monnaie.
Je ne connais pas un pays développé ou émergent qui n’a pas le contrôle de sa propre monnaie. Il est donc important que nous soyons en mesure de mener une politique monétaire qui réponde à nos attentes. Mais pour cela, il faudrait que nous disposions de Tsipras locaux qui prennent le taureau par les cornes.
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