Mbour : Une ‘’fausse lionne’’, la cinquantaine près, face au juge pour acte contre nature et vol commis la nuit.


Le procès de la ‘’femelle d’un faux-lion’’. C’est ce auquel ceux qui étaient aujourd’hui aux premières heures de la matinée au tribunal de Mbour, ont assisté. Le concerné, un homme de 47 ans, se disant ‘’Simb kat’’ (faux-lion), avait à ses côtés un jeune de moins de 25 ans. Tous les deux, comparaissaient devant le tribunal pour répondre des faits d’acte contre nature. Un délit que les deux mis en cause ont formellement contesté.
 
Dans les débats d’audience, les deux prévenus ont servi des versions contradictoires chacun, dans l’espoir de se laver à grande eau. Il ressort ainsi, de la version du sieur A. A. Hann ‘’la fausse-lionne’’, qu’il venait de finir sa prestation au ‘’jeu au faux lion’’ lorsqu’il a constaté que l’initiateur de ladite manifestation culturelle appelée ‘’Simb Gaïndé’’ n’était pas sur place pour lui donner son dû. Avec sa tenue et sans attendre de se défaire de ses masques et autres, il dit avoir sollicité l’aide d’un jeune qu’il venait de rencontrer. Il s’agissait du S. Gueye, son co-prévenu. 
 
À celui-ci, il dit avoir demandé une unité pour passer un bref appel téléphonique. Chose qu’il a pu faire avec l’appareil sans pouvoir joindre son interlocuteur, dira-t-il. Et c’est tout naturellement qu’il est allé au bar d’à côté où, quelques minutes après, il a été cueilli puis conduit au commissariat. 
 
Une version battue en brèche par le juge qui, comme pour tenter de lui rafraîchir la mémoire, lui a relu quelques passages de ses déclarations tenues devant l’officier de police judiciaire. Une enquête qui a conduit à son placement sous mandat de dépôt pour un chapelet d’infractions dont le chef d’acte contre nature, de soustraction frauduleuse, la nuit, d’un téléphone portable appartenant à S. Gueye, son co-prévenu, et enfin de détention de chanvre indien.
 
Soustraction frauduleuse du portable après l’acte sexuel contre nature
 
Le sieur Guèye, entendu devant le juge, a confirmé le vol de son téléphone et a pointé un doigt accusateur vers M. Hanne la ‘’fausse-femelle du lion’’. Ce qu’a contesté de nouveau celui-ci, avant de laisser à son co-prévenu le soin de donner sa version des faits. Et c’est d’amblée que S. Guèye a nié avoir entretenu des relations sexuelles contre nature avec le sieur Hanne. ‘’Si je devais avoir des rapports sexuels, ce serait bien avec une femme et non avec un homme’’, a-t-il rétorqué.
 
S. Guèye de préciser ensuite qu’il rentrait chez lui, après une journée de labeur, lorsqu’une personne aux allures d’une dame lui a coupé la route pour solliciter de quoi payer le ticket du transport Mbour-Kaolack.  
 
‘’C’est lui qui a volé mon téléphone. Au fait, je rentrais chez moi quand j’ai rencontré sur mon chemin, une personne qui avait l’allure d’une femme.  Il était environ 21 heures. Elle m’a interpellé et m’a demandé de lui offrir 2 000 F pour qu’elle puisse rentrer à Kaolack. Je lui ai fait savoir que je n’étais pas en mesure de lui offrir cette somme. Elle est alors revenue à la charge pour me demander de lui prêter mon téléphone pour qu’elle puisse passer un coup de fil. Là aussi je lui ai dit que je n’avais pas de crédit. Je croyais toujours que j’avais à faire avec une dame vu son accoutrement et ses boucles d'oreilles. C’est ainsi que pour me libérer, je lui ai donné la somme qu’elle réclamait’’, a-t-il dit. Mais, c’est quelques minutes après cette rencontre que S. Guèye dit avoir constaté la disparition de son téléphone portable. Sans perdre de temps, il dit s’être rendu auprès de deux agents en faction pour leur raconter sa mésaventure. Ces deux agents ayant retrouvé Hanne ‘’la fausse-lionne’’ dans un bar, ont cru bon de le conduire, avec le jeune S. Guèye, à la police pour mieux les entendre. 
 
Une perruque, un crayon, de la poudre et des préservatifs dans le sac de la fausse lionne
 
‘’C’est après l’acte que S. Guèye a contesté le vol et est sorti. Il est tombé sur la police et l'a signalé’’, a précisé le juge pour recadrer le sieur Guèye qui tentait de contester l’acte sexuel contre nature. 
 
Concernant le sieur Hanne, le parquet lui a reproché son accoutrement. ‘’En effet, je portais un grand boubou, j’étais encore maquillé et j’avais une perruque. Mais je jure que ce sera la dernière fois pour moi’’, a-t-il déclaré. Le parquet de revenir à la charge. ‘’Vous dites qu’il y avait un simb à Guinaw Rails, cela fait plus d’un mois, qu’il n’y en a eu aucun ici. Et puis dans votre sac, il y avait une perruque, un crayon, de la poudre et des préservatifs’’. Chose que le mis en cause a vivement contestée. ‘’J’avais juste un grand boubou et quelques effets de femme, mais pas de préservatif’’.
 
Quant au dernier chef, la détention de drogue, le sieur Hanne ne l’a pas contesté. ‘’J’avais deux ficelles (joints) pour ma consommation’’. Des aveux qui n’ont pas échappé aux juges.
 
Le parquet a requis l’application de la loi pénale. Mais la défense a plaidé le bénéfice du doute en relevant l’absence de preuve manifeste à même de prouver la culpabilité des mis en cause pour les faits d’acte contre nature.
 
À l'issue de ce procès, le juge a renvoyé S. Guèye des fins de la poursuite. Son co-prévenu, M. Hanne a quant à lui,  été reconnu coupable et condamné à 3 mois de prison pour vol commis la nuit et détention de chanvre indien.
Mercredi 15 Septembre 2021




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