Ceux qui s'attendaient à ce que Matar Diokhané enfonce l'Imam Ndao dans le procès du terrorisme ont vite déchanté. Le présumé cerveau de "l'installation avortée" d'une cellule jihadiste au Sénégal a blanchi le maître coranique kaolackois qu'il reconnait avoir connu après son déménagement à Kaolack. "C'est lorsque j'ai quitté Dakar pour poursuivre mes études à Kaolack que je l'ai connu. J'allais chez lui pour approfondir mes connaissances; il m'a mis en rapport avec Alioune Sall (...) De temps en temps, je me rendais chez lui pour prier et écouter ses prêches", confie Matar Diokhané. Le juge en profite pour dire à la défense que le tribunal utilise le titre d'Imam par souci de déférence à Alioune Ndao. Cette précision évacuée, le président invite Matar Diokhané à édifier le tribunal sur ses réelles intentions en rendant à son retour du Nigéria des visites répétitives à Imam Ndao. L'accusé répond qu'il y est allé à deux reprises pour mettre le religieux au courant des décisions qu'il avait prises au Nigeria et qui consistaient à lui confier ses compatriotes qui ont décidé de rentrer pour les préserver des manipulateurs. "Mais je ne l'ai pas vu", ajoute Matar Diokhané qui ne se souvient pas d'avoir versé de l'argent au "sage". "Même pour mon fils adoptif qui était dans son daara, je ne lui versais rien", renchérit-il, apparement décidé à laver Imam Ndao. Le juge déterre les confessions faites à l'enquête et selon lesquelles il aurait rapproché les positions de l'Imam Ndao et d'Al Qaida sur le jihad. Mais là aussi, Matar Diokhané, très méthodique, fait savoir que "des positions rapprochées ne veulent pas dire positions partagées". Sur ce, le juge lui demande s'il n'a pas besoin de quelques minutes pour se reposer. Une invitation bien accueillie par l'accusé d'autant plus qu'il se présente comme un non initié en combat. C'est sur ces mots que l'audience a été suspendue jusqu'à 15 heures.
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